1953 Les femmes mènent le jeu (Scampolo 53) de Giorgio Bianchi avec Henri Vidal & Arlette Poirier | 1954 L’aigle rouge (il principe della maschera rossa) de Leopoldo Savona avec Frank Latimore & Yvonne Furneaux | 1964 Parlons femmes (se permette parliamo di donne) de Ettore Scola avec Vittorio Gassman & Jeanne Valérie | 1974 Dossier rose de la prostitution (prostituzione) de Rino Di Silvestro avec Elio Zamuto & Magda Konopka | ||
Maria Fiore naît Iolanda Di Fiori à Rome, dans l’Italie Fasciste de 1935, le 1er octobre. Une enfance comme on s’en doute bouleversée par la furie de son temps, Iolanda a cinq ans lorsque le monde choisit de se faire la guerre, elle en a dix lorsque la paix règne à nouveau sur une Italie en ruines, vaincue, exsangue et affamée. Elle n’est pas la seule «bella ragazza» à traîner sa faim et sa jolie silhouette entre les chômeurs, les éclopés, les veuves et les militaires de l’armée d’occupation, Gina Lollobrigida et la future Sophia Loren sont logées à la même famélique enseigne.
La jeune fille qui se rêve actrice de cinéma, planche de salut avérée pour sortir de la misère le plus vite possible. Elle connaît sa grande chance à dix-sept ans en devenant l’héroïne de «Deux sous d’espoir» (1951), un film de la «nouvelle vague» italienne, ce néo réalisme qui va donner au cinéma national son nouveau visage et bientôt éblouir le monde. Mais la jeune première, devenue Maria Fiore n’a pas grandi impunément en admirant les yeux écarquillés les divas mussoliniennes telles Doris Duranti ou Clara Calamai, reines du mélodrame en fourrures et téléphones blancs pour se complaire longtemps à l’écran dans les rôles de pauvresses frappées de misère et de fatalité. Elle commet l’erreur toute relative d’accepter avec empressement des films populaires parce qu’ils sont pleins d’espoir, de chansons, de robes à fleurs et de soleil. Elle devient une habituée des comédies musicales napolitaines! Genre qui donnerait un herpès foudroyant à Federico Fellini ou Dino Risi rien qu’à l’énoncé du titre! Elle ne devient pas une icône du nouveau cinéma mais une actrice terriblement populaire qui fait courir les foules et remplit les cinémas de campagne.
Mais l’engouement populaire, tout sincère qu’il soit est souvent versatile et si Maria Fiore domine les écrans italiens des années cinquante, elle déserte ceux des années soixante pour la bonne et simple raison que les grandes divas telles Gina, Sophia, Virna, Claudia et consorts s’essayent maintenant au genre qui était le sien. Jeune encore, Maria connaît l’humiliation d’être une has been et en 1963 la presse s’empare de son cas. Pour vivre, la star, abandonnée de son public est devenue la doublure d’une autre actrice, l’Israélienne Daliah Lavi. Cette dernière n’ayant jamais été réputée pour être de celles qui rendraient Bossuet palpitant, ni même une pub pour une pâte dentifrice, on s’amusa de dire que pour une fois Daliah avait su être pas mal…dans les scènes où elle était doublée par Maria.
Mais Maria Fiore ne reste pas longtemps une star dans le déclin. la télévision italienne connaît maintenant de beaux jours et c’est un territoire où ne condescendent pas encore les grandes divas nationales. Maria s’y taille une place de choix, et, devenue prudente, elle diversifie ses secteurs d’activité. Elle crée sa propre société de doublage et négocie avec les plus grandes compagnies Hollywoodiennes. Le cinéma italien connaît un déclin sensible dès les années soixante-dix et Maria reste une des femmes les plus puissantes de cette industrie. Tous les films étrangers distribués en Italie sont dorénavant soumis à ses bons soins pour leur doublage. C’est donc une femme riche, respectée et très aimée d’un public qu’elle avait su reconquérir par le biais de la télévision qui s’éteint emportée par le cancer du poumon le 28 Octobre 2004. Maria Fiore avait fêté ses soixante-neuf ans moins d’un mois plus tôt.
© Céline COLASSIN
1951 | Deux sous d’espoir ( due soldi di speranza ) de Renato Castellani avec Vincenzo Musolino |
1952 | Chansons du demi-siècle / Un demi-siècle de chansons ( canzoni di mezzo secolo ) de
Domenico Paolella avec
Franco Interlenghi
La ville mélodieuse / Le ville qui chante ( la città canora ) de Mario Costa avec Giovanni Grasso Bellezze in moto-scooter – de Carlo Campogalliani avec Enrico Viarisio |
1953 | Un dimanche romain ( la domenica della buona gente ) de Anton Giulio Majano
avec Renato Salvatori
Les femmes mènent le jeu ( Scampolo 53 ) de Giorgio Bianchi avec Henri Vidal Gran varietà – de Domenico Paolella avec Walter Chiari Quelques pas dans la vie ( tempi nostri / Zibaldone N. 2 ) de Alessandro Blasetti avec Vittorio De Sica Carrousel fantastique ( carosello napoletano ) de Ettore Giannini avec Paolo Stoppa |
1954 | Graziella – de Giorgio Bianchi
avec Jean-Pierre Mocky
Cento serenate – de Anton Giulio Majano avec Gérard Landry Chansons d’amour ( canzone d’amore ) de Giorgio Simonelli avec Claudio Villa Napoli terra d’amore / Guapparia – de Camillo Mastrocinque avec Lucien Gallas Bella non piangere ! – de David Carbonari & Duilio Coletti avec Memmo Carotenuto L’aigle rouge ( il principe della maschera rossa ) de Leopoldo Savona avec Frank Latimore |
1955 | Quando tramonta il sole – de Guido Brignone
ave Carlo Giuffrè
I pappagalli – de Bruno Paolinelli avec Aldo Fabrizi |
1956 | Terreur sur Rome ( terrore sulla città ) de Anton Giulio Majano avec Andrea Checchi |
1957 | Serenata a Maria – de Luigi Capuano
avec Sergio Bruni
Malafemmena – de Armando Fizzarotti avec Aldo Giuffrè Sorrisi e canzoni – de Luigi Capuano avec Gabriele Tinti La loi de l’homme ( è arrivata la parigina ) de Camillo Mastrocinque avec Jorge Mistral |
1958 | Carosello di canzoni – de Luigi Capuano
avec Giuseppe Porelli
Le roman d’un jeune homme pauvre ( historia de un joven pobre / il romanzo di un giovane povero ) de Massimo Girolami avec Gustavo Rojo Arriva la banda – de Tanio Boccia avec Matteo Spinola |
1959 | Que Rome est belle ( quanto sei bella Roma ) de Marino Girolami avec Ennio Girolami |
1960 | La garçonnière / Flagrant délit – de Giuseppe De Santis avec Raf Vallone |
1962 | Les gladiatrices ( le gladiatrici ) de Antonio Leonviola avec Joe Robinson |
1964 | Hercule, l’invincible ( Ercole l’invincibile ) de Alvaro Mancori
avec Ken Clark
Parlons femmes ( se permette parliamo di donne ) de Ettore Scola avec Vittorio Gassman Il gaucho – de Dino Risi avec Nino Manfredi |
1973 | L’onorata famiglia / L’onorata famiglia : Uccidere è Cosa Nostra – de Tonino Ricci
avec Richard Conte
Il gioco della verità – de Michele Massa avec Bekim Fehmiu |
1974 | Dossier rose de la prostitution ( prostituzione ) de Rino Di Silvestro avec Elio Zamuto |
1975 | Bracelets de sang ( il giustiziere sfida la città ) de Umberto Lenzi avec Tomas Milian |
1979 | Napoli storia d’amore e di vendetta – de Mario Bianchi avec Richard Harrison |
1980 | La tua vita per mio figlio – de Alfonso Brescia avec Rik Battaglia |
1983 | Lo studente – de Nini Grassia
avec Nino D’Angelo
I briganti – de Giacinto Bonacquisti avec Nicola Di Gioia |
1985 | Mamma Ebe – de Carlo Lizzani avec Stefania Sandrelli |
1988 | Même sang ( stesso sangue ) de Sandro Cecca & Egidio Eronico
avec Daniele Nuccetelli
Modigliani ( Modì ) de Franco Brogi Taviani avec Richard Berry |
1990 | Il volo di Teo – de Walter Santesso avec Philippe Leroy |
1998 | E insieme vivremo tutte le stagioni – de Gianni Minello avec Franco Citti |