![]() 1953 Le petit Jacques – de Robert Bibal avec Jean-Pierre Kérien, Blanchette Brunoy & Micheline Francey | ![]() 1956 Ce soir les souris dansent (la melodía misteriosa) de Juan Fortuny avec Howard Vernon, Dany Carrel & Luis Induni | ![]() 1956 Paris Music Hall – de Stany Cordier avec Jean Bretonnière, Geneviève Kervine & Albert Préjean | ![]() 1969 Le diable aime les bijoux (las joyas del diablo) de José María Elorrieta avec Donald Lautrec & Michèle Torr | ||
![]() |

«Un gamin de Paris, c’est tout un poème, dans aucun pays il n’y a le même...». Cette chanson, à la gloire des gavroches et des poulbots parisiens, reste associée pour toujours au souvenir de Mick Micheyl, qui en a écrit les paroles, sur une musique d’Adrien Mares. Grand col bohème; cheveux courts et allure un peu garçonne, elle débute, dès la fin des années 40, dans les cabarets de la rive gauche. De sa voix profonde et mélodieuse de contralto, elle fredonne d’autres airs dont elle est souvent l’auteur: «Le marchand de poésie», «Ma maman», «Je t’aime encore plus», «Cano...canoë», «Dis-moi tout bas» et bien d’autres. Née le 8 février 1922, Mick Micheyl ne se contente pas d’écrire les paroles de ses chansons, elle en compose aussi la musique, ce qui en fait une des rares femmes auteurs-compositeurs de sa génération.
Dans les années 50, elle chante sur les grandes scènes parisiennes, comme Bobino ou l’Alhambra, s’imposant comme l’une des grandes interprètes de la chanson populaire de qualité. Dans la décennie suivante, Mick Micheyl amorce un virage imprévu: la chanteuse à textes se mue en meneuse de revue. Prenant la succession de Line Renaud au Casino de Paris, en 1963, elle met des paillettes dans ses cheveux et pique d’immenses plumes d’autruche dans son costume de scène. Dans ce show spectaculaire, elle descend bien sûr le grand escalier, escortée de boys énamourés, et entre en scène, parmi des motards casqués, juchée sur une moto. Mais, comme il s’agit d’un spectacle de music-hall, où la variété est reine, elle fait aussi le coup de poing, marche sur un fil et présente un numéro de clown.
On a peu vu Mick Micheyl sur les écrans de cinéma. Elle y fait parfois ce qu’elle sait le mieux faire, chanter. Ainsi incarne-t-elle une chanteuse dans «Le petit Jacques» (1953), de Robert Bibal. Dans «Boum sur Paris» (1953), de Maurice de Canonge, qui prend pour canevas une populaire émission de radio animée par Jean Nohain, elle joue son propre rôle, comme bien d’autres vedettes de l’époque. Elle écrit aussi la musique ou les chansons qui accompagnent ces films, ce qu’elle refera plusieurs fois. Dans «Ce soir les souris dansent» (1955), de Juan Fortuny, une série B policière dans l’air du temps, Mick Micheyl chante encore, en s’accompagnant au piano, mais elle joue le rôle plus consistant de principale suspecte d’un meurtre commis avec une corde à violon! Puis elle décroche le rôle principal de «Paris music-hall» (1956), de Stany Cordier, dont le titre en dit long, une fois encore, sur le personnage confié à Mick Micheyl. Il s’agit, bien entendu, d’une chanteuse, mais aussi journaliste à ses heures perdues, qui rêve de remplacer la vedette d’une revue à succès. Elle termine sa carrière par un obscur film espagnol, «Le diable aime les bijoux» (1969), de José Maria Elorrieta, spécialiste du western spaghetti.
En 1974, Mick Micheyl change encore de vie. Après avoir été chanteuse, puis meneuse de revue, la voilà sculptrice. Il est vrai qu’elle avait une formation artistique, acquise notamment à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Et elle ne sculpte ni la pierre ni le bois, mais l’acier. Un choix original, qui fait d’elle la première sculptrice sur métal. Armée, non de ciseaux de sculpteur, mais d’une ponceuse électrique, elle «dessine avec la lumière», comme elle le dit elle-même. Ses œuvres, que le poli de l’acier et des reflets lumineux rendent saisissantes, sont exposées dans le monde entier et lui valent la reconnaissance des milieux artistiques. Mick Micheyl s’éteint le 16 mai 2019, à Montmerle-sur-Saône.

1950 | Paris est toujours Paris ( Parigi è sempre Parigi ) de Luciano Emmer
avec Marcello Mastroianni
Seulement chanson |
1953 | Le petit Jacques – de Robert Bibal
avec Jean-Pierre Kérien
+ musique Boum sur Paris – de Maurice de Canonge avec Armand Bernard + chanson Gamin de Paris – de Georges Jaffé avec Jacques Gencel + chanson CM Vedettes en pantoufles – de Jacques Guillon avec Jean Richard Seulement apparition |
1955 | Zaza – de René Gaveau
avec Maurice Teynac
Ce soir les souris dansent ( la melodía misteriosa ) de Juan Fortuny avec Howard Vernon + musique CM Quelques mots sur quelques notes – de Henri Champetier |
1956 | Paris Music Hall – de Stany Cordier
avec Albert Préjean
+ musique |
1960 | CM R.N. 7, Charbonnières – de Pierre-André Rocamora |
1963 | Toute la chanson du monde ( canzoni nel mondo ) de Vittorio Sala
avec Gilbert Bécaud
+ chanson |
1964 | La fleur de l’âge / Les adolescentes – de Gian Vittorio Baldi, Michel Brault, Jean Rouch &
Hiroshi Teshigahara avec Geneviève Bujold
Segment « Geneviève » de Michel Brault – Seulement musique & chanson |
1969 | Le diable aime les bijoux ( las joyas del diablo ) de José María Elorrieta
avec Donald Lautrec
+ chanson |