1929 Grande chérie (Sweetie) de Frank Tuttle avec Helen Kane, Stanley Smith, Stuart Erwin & Jack Oakie | 1930 Laughter – de Harry d’Abbadie d’Arrast avec Fredric March, Frank Morgan & Glenn Anders | 1932 Taxi girls (child of Manhattan) de Edward Buzzell avec John Boles, Buck Jones & Jane Darwell | 1934 Jalousie (jealousy) de Roy William Neill avec Donald Cook, George Murphy & Inez Courtney | ||
Nancy Carroll, de son vrai nom Ann Veronica Lahiff, naît le 19 novembre 1903 à New-York. D’origine irlandaise, elle participe avec sa sœur à un concours local de danse, qui la conduit rapidement au théâtre. C’est ainsi qu’à Broadway ses aptitudes au chant et ses dons pour la danse lui permettent d’apparaître dans plusieurs «musicals».
Et le cinéma ne tarde pas à faire appel à elle. On est à la fin du muet, et le physique de Nancy Carroll, femme-enfant au teint de porcelaine, avec ses joues rondes et son sourire mutin, ses accroche-cœur sur le front et ses yeux charbonneux, répond aux canons de l’époque. Et le succès est immédiat: dès 1928, Nancy Carroll, munie d’un contrat avec Paramount, tourne pas moins de huit films, des comédies musicales, des mélodrames ou des comédies légères. L’un d’eux, «Easy come, easy go» (1928) de Frank Tuttle, avec Richard Dix, fait d’elle une star. Mieux, deux ans plus tard, elle est nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans «Voleuse» de Edmund Goulding. Le public l’adopte définitivement et ses fans lui envoient le plus volumineux courrier qu’une actrice des années 30 ait jamais reçu.
Et Nancy Carroll, forte de ce soutien, enchaîne les films: dans «Mon curé chez mon rabbin» (1928) de Victor Fleming, elle joue une Irlandaise catholique, qui épouse un juif, Charles Buddy Rogers; elle est une étudiante qui rêve de devenir actrice et qui part à Broadway avec ses copains Richard Arlen et Danny O’Shea dans «Manhattan cocktail» (1928) de Dorothy Arzner. Sa mine aguicheuse et ses sourires enjôleurs lui valent plusieurs rôles de danseuse de cabaret, comme dans «Sin sister» (1929) de Charles Klein, «Dangerous paradise» (1929) de William A. Wellman, ou encore dans «Taxi girls» (1932) de Edward Buzzell, où son accent faubourien séduit le riche John Boles. Un autre rôle de fille du peuple lui échoit dans «Stolen heaven» (1930), de George Abbott, où elle s’acoquine avec un jeune voleur pour dérober une forte somme d’argent, le dépenser et enfin se suicider. La voilà encore dans «Scarlet dawn» (1932) de William Dieterle, en domestique de Douglas Fairbanks Jr., aristocrate russe émigré en Turquie ou dans «Springtime for Henry» (1934) de Frank Tuttle, où elle campe une femme mariée qui a une aventure avec un riche héritier, Otto Kruger. À noter encore son rôle dans «Jalousie» (1934) de Roy William Neill, où elle incarne la femme d’un boxeur jaloux, George Murphy, qui tue son rival.
Mais, à une époque où les stars sous contrat sont soumises à la stricte discipline des studios, Nancy Carroll se fait remarquer par son esprit d’indépendance. Elle se rebelle et commence à critiquer les rôles qu’on lui propose, gagnant peu à peu une réputation d’actrice récalcitrante qui conduit Paramount à ne pas renouveler son contrat. En 1934, Nancy Carroll signe avec Columbia, mais son heure de gloire est passée, et, son nouveau studio ne lui proposant plus que des rôles secondaires, elle décide de quitter le cinéma en 1938. Elle revient alors à la scène et, à partir de la fin des années 1940, apparaît, sur le petit écran, dans des séries comme «The Aldrich family» (1949), «The egg and I» (1951) avec sa fille, Patricia Kirkland, en vedette, «The further adventures of Ellery Queen» (1959) avec George Nader, «Naked city» (1961) avec Harry Belaver ou «Going my way» (1963) avec Gene Kelly et Leo G. Carroll. Nancy Carroll décède d’un anévrisme le 6 août 1965 à New-York.
© Jean-Pascal LHARDY
1927 | Ladies must dress – de Victor Heerman avec Lawrence Gray |
1928 | Mon curé chez mon rabbin ( Abie’s Irish Rose ) de Victor Fleming
avec Jean Hersholt
Easy come, easy go – de Frank Tuttle avec Richard Dix Les fruits défendus ( chicken a la king ) de Henry Lehrman avec Ford Sterling Comment on les mate ! ( the water hole ) de F. Richard Jones avec Jack Holt Manhattan cocktail – de Dorothy Arzner avec Richard Arlen Le rêve immolé ( the shopworn angel ) de Richard Wallace avec Paul Lukas + chansons Sin sister – de Charles Klein avec Lawrence Gray |
1929 | Le loup de Wall Street ( the wolf of Wall Street ) de Rowland V. Lee
avec George Bancroft
Harmonie ( close harmony ) de A. Edward Sutherland & John Cromwell avec Charles Buddy Rogers La danse de la vie ( the dance of life ) de A. Edward Sutherland & John Cromwell avec Hal Skelly Illusion – de Lothar Mendes avec Regis Toomey Grande chérie ( Sweetie ) de Frank Tuttle avec Jack Oakie Dangerous paradise / Two against death – de William A. Wellman avec Richard Arlen + chansons |
1930 | Honey – de Wesley Ruggles
avec Stanley Smith
+ chansons Voleuse / Vacances du diable ( the devil’s holiday ) de Edmund Goulding avec Phillips Holmes Paramount on parade – de Edmund Goulding, Ernst Lubitsch, Otto Bower, Dorothy Arzner, A. Edward Sutherland, Victor Heerman, Rowland V. Lee, Edwin H. Knoff, Lothar Mendes, Victor Schertzinger & Frank Tuttle avec Maurice Chevalier + chansons Laughter – de Harry d’Abbadie d’Arrast avec Fredric March Follow thru – de Lloyd Corrigan & Lawrence Schwab avec Eugene Pallette + chansons Stolen heaven – de George Abbott avec Louis Calhern |
1931 | L’ange de la nuit / Ange de la nuit ( night angel ) de Edmund Goulding
avec Fredric March
Personal maid – de Monta Bell & Lothar Mendes avec Pat O’Brien L’homme que j’ai tué ( the man I killed / broken lullaby ) de Ernst Lubitsch avec Lionel Barrymore Wayward – de Edward Sloman avec John Litel |
1932 | Hot Saturday – de William A. Seiter
avec Cary Grant
Fils de Russie ( scarlet dawn ) de William Dieterle avec Douglas Fairbanks Jr. Under-cover man – de James Flood avec George Raft Taxi girls ( child of Manhattan ) de Edward Buzzell avec Buck Jones |
1933 | Celle qu’on accuse ( woman accused ) de Paul Sloane
avec Cary Grant
Le baiser devant le miroir ( the kiss before the mirror ) de James Whale avec Walter Pidgeon I love that man – de Harry Joe Brown avec Edmund Lowe |
1934 | Springtime for Henry – de Frank Tuttle
avec Nigel Bruce
Folies transatlantiques ( transatlantic merry go-round ) de Benjamin Stoloff avec Gene Raymond + chansons Jalousie / Coups durs ( jealousy ) de Roy William Neill avec Donald Cook Je t’aimerai toujours ( I’ll love you always ) de Leo Bulgakov avec George Murphy |
1935 | Le danseur masqué ( after the dance ) de Leo Bulgakov
avec Thelma Todd
+ chansons L’aventure Transatlantique ( Atlantic adventure ) de Albert S. Rogell avec Harry Langdon |
1938 | La pauvre millionnaire ( there goes my heart ) de Norman Z. McLeod
avec Fredric March
Cet âge ingrat ( that certain age ) de Edward Ludwig avec Melvyn Douglas |