Nora Ephron

Fille des dramaturges Henry Ephron et Phoebe Ephron, Nora Ephron est née le 19 mai 1941. Sa venue au monde inspire à ses parents leur pièce «Three’s a family» (1943). La famille vient alors s’installer à Los Angeles où ses parents deviennent des scénaristes renommés. Aînée de quatre sœurs, toutes devenues écrivains, Nora se passionne dès le collège pour l’écriture. Après l’obtention de ses diplômes en 1962, Nora Ephron s’installe à New-York où elle débute au journal «Newsweek» en distribuant le courrier. Remarquée lors d’un mouvement de grève, elle se fait embaucher au quotidien «New York Post» où elle rédige de nombreux articles durant cinq ans. Elle finit par s’orienter vers les magazines en écrivant pour «The Esquire». Après son divorce avec le scénariste Dan Greenburg, elle épouse le journaliste Carl Bernstein, connu pour avoir dénoncé avec Bob Woodward l’affaire du Watergate qui entraîne la chute du Président Nixon. D’ailleurs, ils collaborent ensemble à une version du scénario des «Hommes du Président» (1975) qui ne sera pas retenu par les studios.

Journaliste dans l’âme, Nora Ephron s’inspire de faits authentiques pour son premier scénario pour le cinéma. Dans «Le mystère Silkwood» (1983) de Mike Nichols, elle offre à Meryl Streep le rôle de Karen Silkwood, employée dans une usine nucléaire qui meurt mystérieusement dans un accident de voiture alors qu’elle voulait faire des révélations à un journaliste du «New York Times». C’est début d’une étroite collaboration avec Meryl Streep qui partage l’affiche avec Jack Nicholson de «La brûlure» (1986) de Mike Nichols adapté de son roman qui s’inspire de sa liaison orageuse avec Carl Bernstein. Plus discrète, sa participation à «Cookie» (1988) de Susan Seidelman avec Peter Falk et Emily Lloyd.

En 1988, Nora Ephron signe le scénario d’une comédie romantique qui va devenir un film-culte «Quand Harry rencontre Sally...» de Rob Reiner avec Billy Cristal et Meg Ryan. Auréolé de ce triomphe, encouragée par Mike Nichols, elle passe à la réalisation avec «Ma vie est une comédie» (1991) écrit avec sa sœur Delia qui dresse le portrait d’une mère célibataire désirant devenir une artiste comique. En dépit de l’échec de ce premier film, elle enchaîne avec «Nuits blanches à Seattle» (1992) qui reprend le principe de la comédie romantique «Quand Harry rencontre Sally ...» où Meg Ryan est la partenaire de Tom Hawks. Equipe qui se reconstitue pour «Vous avez un mess@ge» (1998), remake de «The shop around the corner» (1940) de Ernst Lubitsch. Elle enchaîne avec des comédies mineures avec Steve Martin et John Travolta ainsi qu’une adaptation de la série «Ma sorcière bien-aimée» (2004) avec Nicole Kidman. Elle renoue avec le succès en réalisant «Julie et Julia» (2008) qui vaut à Meryl Streep plusieurs prix ou nominations.

Parallèlement, Nora Ephron poursuit l’écriture d’essais qui deviennent des succès comme «J’ai un problème avec mon cou et autres considérations sur la vie de femme» (2006). Avec sa sœur Delia, elle écrit une pièce de théâtre «L’amour, la mort, les fringues» adaptée et mise en scène par Danièle Thompson au Théâtre Marigny à Paris. Atteinte d’une leucémie, elle meurt à l’âge 71 ans d’une pneumonie le 26 juin 2012 à New-York. Son décès est annoncé par son fils le journaliste Jacob Bernstein. Son second fils Max Berstein est musicien. Elle finit sa vie auprès du romancier Nicholas Pileggi connu pour avoir écrit «Les affranchis» et «Casino» pour Martin Scorsese.

© Olivier SINQSOUS