1953 Le roi de la pagaille (trouble in store) de John Paddy Carstairs avec Margaret Rutherford | 1956 Grain de sel (up in the world) de John Paddy Carstairs avec Maureen Swanson & Jerry Desmonde | 1962 Le limier de Scotland Yard (on the beat) de Robert Asher avec Jennifer Jayne, Raymond Huntley & Eric Barker | 1966 Norman Wisdom, journaliste (press for time) de Robert Asher avec Angela Browne & Derek Bond | ||
«Mon clown préféré». C’est ainsi que Charles Chaplin parlait de Norman Wisdom. Bel hommage à cet humoriste, acteur, chanteur et compositeur anglais qui, peu connu hors du Royaume-Uni, n’a pas laissé la même empreinte. Sir Norman Joseph Wisdom est né à Londres, le 4 février 1915. Fils d’un chauffeur et d’une couturière, son enfance est digne des romans de Charles Dickens. La famille est très pauvre, sa mère décède et son père le renie. Norman est placé dans un foyer pour enfants d’où il s’enfuit à l’âge de 11 ans. Commence alors une vie d’errances et de petits boulots pour subsister.
À 14 ans, il a le flair de s’engager comme musicien dans l’armée britannique. Dès lors, l’horizon s’éclaire. Norman Wisdom passe son certificat d’études, se prend d’intérêt pour la boxe et surtout il apprend la musique. Lorsque la guerre éclate, il est envoyé à Londres dans un centre de commandement où il a pour importante mission d’assurer les communications téléphoniques entre les chefs de guerre et Winston Churchill. C’est à la suite d’un entraînement de boxe, dans la salle de gymnastique de l’armée, qu’il se découvre des dons de comique. Imitant la marche du canard, avec force grimaces, il fait rire aux éclats tous les officiers présents. Norman a 25 ans et la célébrité est à ses portes. Lors d’un concert de charité qu’il donne à Cheltenham Town Hall, l’acteur Rex Harrison est présent et, conquis par son jeu, lui suggère de se lancer comme artiste professionnel. Ce qu’il fait après avoir été démobilisé en 1946.
À partir de là, son ascension est fulgurante. Il adopte un costume qui signe son personnage de « monsieur tout le monde », Norman Pitkin, le «Gump»: casquette en tissu posée de travers sur la tête avec visière dressée, veste informe et trop serrée, col froissé et cravate sans tenue. Ce personnage, à la fois maladroit et attachant, domine toute la carrière cinématographique de Norman Wisdom qui débute avec des comédies à petits budgets, telles que «Le roi de la pagaille» (1953) de John Paddy Carstairs. Le film révèle son talent d’acteur. Au cours de sa carrière, Norman Wisdom se produit sur le petit comme sur le grand écran. Et il sillonne les routes avec un numéro de cabaret à succès. Sa réputation de comédien burlesque lui ouvre une fenêtre sur le cinéma américain avec «La nuit de la découverte du strip tease» (1968) de William Friedkin, et le rend célèbre jusqu’en Albanie où il est l’un des rares acteurs dont les films sont autorisés. Il est même fait citoyen d’honneur de Tirana. Mais c’est dans le Royaume-Uni qu’il tourne la plupart de ses films, dont il écrit maints scénarios et compose les chansons. Avec une popularité telle, y compris auprès de la famille royale, qu’il est nommé chevalier en 2000, à l’âge de 85 ans.
De 1995 à 2004, dans la série télévisée britannique à succès «Last of the Summer Wine» de Roy Clarke, Norman Wisdom joue le rôle de Billy Ingleton, auquel il donne une notoriété plus grande que prévu. En 2005, l’acteur a 90 ans et décide de se retirer du monde du spectacle. Il veut davantage se consacrer à sa famille et, amateur de voitures qu’il collectionne, à ses loisirs sur l’île de Man où il a choisi de vivre. Il ne sortira de sa retraite que pour jouer un rôle comique et muet dans un court métrage «Expresso» (2007), dont le DVD sera vendu au profit d’un organisme de bienfaisance. Marié deux fois, Norman Wisdom a eu trois enfants, deux fils et une fille. Fragile du cœur depuis 2006, il termine sa vie dans le centre médical de Ballasalla sur l’Ile de Man et meurt le 4 octobre 2010.
© Isabelle MICHEL
1948 | A date with a dream – de Dicky Leeman avec Terry-Thomas |
1953 | Le roi de la pagaille ( trouble in store ) de John Paddy Carstairs
avec Margaret Rutherford
+ chansons BAFTA du meilleur espoir aux British Academy Awards, Grande-Bretagne |
1954 | Norman au pensionnat / Plus on est de fous ( one good turn ) de John Paddy Carstairs
avec Joan Rice
+ chansons L’abominable invité / Le chanteur de charme ( as long as they’re happy ) de Jack Lee Thompson avec Jack Buchanan + chansons |
1955 | Norman diplomate ( man of the moment ) de John Paddy Carstairs
avec Belinda Lee
+ chansons |
1956 | Grain de sel ( up in the world ) de John Paddy Carstairs
avec Maureen Swanson
+ chansons |
1957 | C’est bien ma veine ! ( just my luck ) de John Paddy Carstairs avec Margaret Rutherford |
1958 | Un parachute pour M. Pitkin / L’affreux troufion ( the square peg ) de John Paddy Carstairs
avec Honor Blackman
+ scénario |
1959 | Follow a star – de Robert Asher
avec June Laverick
+ scénario & chansons Norman dans la marine ( the bulldog breed ) de Robert Asher avec Ian Hunter + scénario & chansons |
1960 | Faut que ça saute ! ( there was a crooked man ) de Stuart Burge
avec Susannah York
The girl on the boat – de Henry Kaplan avec Millicent Martin |
1962 | Le limier de Scotland Yard ( on the beat ) de Robert Asher
avec Jennifer Jayne
+ scénario |
1963 | Norman Wisdom, brancardier ( a stitch in time ) de Robert Asher
avec Jeanette Sterke
+ scénario |
1965 | The early bird / Norman Wisdom : The early bird – de Robert Asher
avec Edward Chapman
+ scénario |
1966 | The sandwich man / That swinging city – de Robert Hartford-Davis
avec Diana Dors
Norman Wisdom, journaliste ( press for time ) de Robert Asher avec Angela Browne + scénario |
1968 | La nuit de la découverte du strip-tease ( the night they raided Minsky’s / the night they invented striptease ) de William Friedkin avec Jason Robards Jr. |
1969 | What’s food for the goose / Girl trouble / What’s good for the gander – de Menahem
Golan avec Sally Geeson
+ scénario & production |
1992 | Double X ( double X : The name of the game / run rabbit run ) de Shani S. Grewal avec William Katt |
1995 | Trojan Eddie – de Gillies MacKinnon
avec Richard Harris
Seulement chansons |
2003 | Cinq enfants et moi ( five children and it / 5 children & it ) de John Stephenson avec Kenneth Branagh |
2007 | CM Expresso – de Kevin Powis avec Geoffrey Hughes |
AUTRES PRIX : | |
]Prix Spécial pour sa carrière par le cercle des critiques de cinéma de Londres, Grande-Bretagne ( 1997 ) |