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Pierre Blaise



Date et Lieu de naissance : 11 juin 1955 (Moissac, France)►
Date et Lieu de décès : 31 août 1975 (Moissac, France)►
Nom Réel : Pierre Marc Blaise

ACTEUR
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1973 Lacombe Lucien – de Louis Malle avec Aurore Clément, Holger Löwenadler, Jean Rougerie & Ave Ninchi
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1974 Le grand délire (die große ekstase) de Dennis Berry avec Jean Seberg, Wolfgang Preiss & Isabelle Huppert
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1974 Les noces de porcelaine – de Roger Coggio avec Mylène Demongeot, Colette Teissèdre & Jean-François Rémi
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1975 Vertiges (per le antiche scale) de Mauro Bolognini avec Françoise Fabian, Marcello Mastroianni & Marthe Keller

Issu d’une famille paysanne, Pierre Blaise est né le 11 juin 1955 à Moissac, petite ville du Tarn-et-Garonne. Rien, en apparence, ne le destine au cinéma et c’est comme bûcheron qu’il commence sa vie professionnelle. Bien qu’il n’ait jamais manifesté la moindre envie de devenir acteur, c’est un peu poussé par sa mère qu’il se présente au casting organisé par Louis Malle pour son film «Lacombe Lucien» (1973). Le jeune homme accepte de faire le film à contrecœur. Peu sur de lui, il a failli renoncer à son rôle après quelques jours de tournage. Pourtant, dans la très brève carrière de Pierre Blaise, c’est ce film-là qui compte le plus.

En effet, cette histoire d’un jeune paysan qui s’enrôle par hasard dans la milice repose largement sur les épaules de Pierre Blaise, qui vient d’avoir 18 ans. Il campe ce jeune homme fruste, sans éducation politique ni valeurs morales, avec un naturel et une absence totale d’artifices qui crèvent l’écran. En fait, rarement la doctrine de Stanislavski et de ses émules n’a trouvé plus parfaite incarnation: Pierre Blaise, avec son accent et son air buté, ne joue pas, il se contente de bouger et d’agir comme dans sa vie quotidienne. Et il donne une tragique vérité à son personnage, ce jeune Lucien qui s’engage dans la collaboration, non par conviction ou par idéal, mais par désir de survivre et, mieux, de vivre dans le luxe et la facilité. Si son instituteur, quelques instants plus tôt, avait été moins exigeant, c’est la Résistance qui aurait accueilli le jeune homme. Et ce garçon jouisseur, qui vit dans l’instant et ignore jusqu’à la notion même de remord et de scrupule, Pierre Blaise le joue comme il respire. Le film remporte, en 1975, le prix du meilleur film décerné par le syndicat français de la critique du cinéma, le prix du meilleur film aux BAFTA britanniques et est nommé pour l’Oscar du meilleur film étranger (devancé par l’«Amarcord» de Federico Fellini cette année-là).

Jamais carrière, on l’a dit, ne fut plus météorique. Et pourtant, en l’espace d’une année, il a le temps de tourner trois autres films. Le scénario de deux d’entre eux s’attarde sur le comportement un peu pervers d’une bourgeoisie qui s’ennuie. Dans «Le grand délire» (1974), de Dennis Berry, avec Jean Seberg et Isabelle Huppert, Pierre Blaise convainc ses amis de transformer leur belle demeure familiale en une maison de rendez-vous. Dans «Les noces de porcelaine» (1974), de Roger Coggio, avec Mylène Demongeot et Paul Guers, il fait partie des invités d’un couple qui, au départ, veut seulement célébrer son anniversaire de mariage. Mais la soirée dégénère en partie fine. Pierre Blaise incarne enfin un jeune homme qui refuse de grandir, aux marges de la folie, dans «Vertiges» (1975), le beau film de Mauro Bolognini, avec Marcello Mastroianni, qui, à travers sa description d’un asile d’aliénés au temps de Mussolini, analyse en fait la société italienne, qui, elle aussi, hésite entre la folie et la lucidité.

Un soir de l’été finissant de l’année 1975, le 31 août, à la sortie d’un bal avec des amis, sur la route entre Durfort-Lacapelette et Moissac à proximité du domicile familiale, Pierre Blaise, qui vient d’acquérir, grâce à ses cachets d’acteur, le bolide de ses rêves, va s’écraser contre un arbre. Ainsi s’éteignirent sa jeune vie et sa brève palpitation au firmament des étoiles. Il repose au cimetière Saint-Paul-des-Brugues de Durfort-Lacapelette.

© Jean-Pascal LHARDY

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1973Lacombe Lucien – de Louis Malle avec Aurore Clément
1974Le grand délire / Pierrot la démerde ( die große ekstase ) de Dennis Berry avec Jean Seberg
Les noces de porcelaine – de Roger Coggio avec Mylène Demongeot
1975Vertiges / En descendant les marches d’antan ( per le antiche scale ) de Mauro Bolognini avec Françoise Fabian
Fiche créée le 25 octobre 2012 | Modifiée le 6 juin 2019 | Cette fiche a été vue 20928 fois
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