1927 Six et demi onze – de Jean Epstein avec Suzy Pierson, Edmond Van Daële & Nino Constantini | 1931 La voie du bonheur – de Léo Joannon avec Jean Dehelly, Simone Bourday & Denyse Delanoy | 1933 Judex 34 – de Maurice Champreux avec Louise Lagrange, Marcel Vallée & Madeleine Guitty | 1938 Vidocq – de Jacques Daroy avec André Brulé, Nadine Vogel, Henri Bosc & Jeanne Lion | ||
Né dans une riche famille protestante de la région de Neuchâtel, René Ferté voit le jour le 23 mars 1903 à La Chaux-de-Fonds. Après des études en Suisse, passionné de littérature et de cinéma, il vient s’installer à Paris au début des années 1920 avec le soutien de son père Louis Auguste. Avec Marguerite Viel, future scénariste et réalisatrice, il participe au montage financier de quelques-uns des premiers films de son ami poète et philosophe Jean Epstein.
C’est d’ailleurs sous la direction de Jean Epstein que René Ferté fait ses premiers pas devant les caméras en 1923, dans «L’auberge rouge» adaptation d’une nouvelle de Honoré de Balzac où, malgré son jeune âge, il joue le rôle d’un juge. En 1926, il est ensuite Monsieur de La Marche, le fiancé de Sandra Milovanoff, alias Edmée Mauprat, dans «Mauprat» tiré du roman de George Sand. L’année suivante, il incarne un jeune homme passionné de vitesse, qui préfère le volant de son bolide aux bras de ses maîtresses interprétées par Olga Day, Jeanne Helbling et Suzy Pierson, sur un scénario original de Marie Epstein, la sœur du cinéaste; il est aussi le danseur Harry Gold dans «Six et demi onze» qui ravit le cœur de la belle Suzy Pierson au détriment de Nino Constantini. Sa collaboration professionnelle avec Jean Epstein s’achève avec le court-métrage dramatique «Sa tête» (1929) où notre acteur joue l’amant injustement accusé du meurtre du patron d’une petite secrétaire interprétée par France Dhélia.
Désormais devenu un des jeunes premiers les plus prometteurs du cinéma Français, René Ferté enchaîne les tournages. On le voit, entre autres, dans «La revanche du maudit» (1928) de René Leprince, son premier film parlant; «Trois jeunes filles nues» (1928) de Robert Boudrioz, auprès de Nicolas Rimsky, Jeanne Helbling et Jenny Luxeuil; «Parce que je t’aime» (1929) de Hewitt Claypoole Grantham-Hayes, une comédie romantique assez fade où notre séduisant acteur force un peu trop sur le maquillage. Se succèdent ainsi de nombreux films sans ambition jusqu’à sa rencontre avec le metteur en scène allemand Fritz Lang qui lui offre un rôle secondaire dans sa version française du «Testament du Dr. Mabuse» (1932). Au côté de Louise Lagrange, il reprend le personnage de «Judex» dans le film éponyme réalisé en 1933 par Maurice Champreux, le gendre de Louis Feuillade auteur de la première version en 1917. Il apparaît notamment dans «Le secret de l’émeraude» (1935) et «L’empreinte rouge» (1936) de Maurice de Canonge, puis dans «Le tigre du Bengale» et «Le tombeau hindou» (1937) de Richard Eichberg. En 1938, il interprète François Salembier, le célèbre chef de la bande de criminels des «brûleurs de pied» dans le film «Vidocq» de Jacques Daroy, avec André Brulé dans le rôle-titre, Nadine Vogel, Jean Worms et Henri Bosc complètent la distribution.
Après une brève apparition dans «Untel père et fils» (1940), la Seconde Guerre mondiale éclate, René Ferté revient vivre dans son pays natal. Son nom tombe rapidement dans l’oubli. Jamais plus il ne fera de cinéma et nul ne sait quelles furent ses occupations après le conflit quand il eut retrouvé la France et son bel appartement parisien de la rue de l’Etoile. En villégiature dans la petite ville de Rottach-Egern, au bord du Lac Tegernsee, en Haute-Bavière, il meurt d’une crise cardiaque le 21 septembre 1958. René Ferté est inhumé à Neuchâtel; il ne s’est jamais marié et n’a pas eu d’enfants.
© Pascal DONALD – Remerciements Isabelle HÊCHE
1923 | L’auberge rouge – de Jean Epstein avec Gina Manès |
1926 | Mauprat – de Jean Epstein avec Sandra Milovanoff |
1927 | La glace à trois faces – de Jean Epstein
avec Jeanne Helbling
Six et demi onze / 6 1/2 x 11 – de Jean Epstein avec Suzy Pierson |
1928 | La revanche du maudit – de René Leprince
avec Jackie Monnier
Trois jeunes filles nues – de Robert Boudrioz avec Jenny Luxeuil |
1929 | Parce que je t’aime – de Hewitt Claypoole Grantham-Hayes
avec Diane Hart
L’escale / Huit jours dans un port – de Jean Gourguet avec Ginette Maddie CM Sa tête – de Jean Epstein avec France Dhélia |
1930 | Nos maîtres les domestiques – de Hewitt Claypoole Grantham-Hayes
avec Madeleine Guitty
L’affaire de la clinique Ossola – de René Jayet avec Suzanne Talba |
1931 | Passeport 13.444 – de Léon Mathot
avec Tania Fédor
Le train des suicidés – de Edmond T. Gréville avec Vanda Gréville La voie du bonheur / Sur la voie du bonheur – de Léo Joannon avec Simone Bourday La chanson du lin – de Georges Monca avec Maria Fromet CM Route Nationale N° 13 – de Pierre Billon avec Hélène Perdrière CM Monsieur Cambriole – de Maurice de Canonge avec Renée Passeur |
1932 | Le testament du docteur Mabuse – de Fritz Lang & René Sti
avec Rudolf Klein-Rogge
La roche aux mouettes – de Georges Monca avec Yvonne Sergyl CM Allô… Police… – de Robert Péguy avec Lyne Clevers CM Le casque de fer – de René Barberis avec André Deed |
1933 | Le masque qui tombe – de Mario Bonnard
avec Lucienne Le Marchand
Judex 34 – de Maurice Champreux avec Louise Lagrange Le prince de six jours / Popaul et sa danseuse – de Robert Vernay avec Paulette Dubost |
1934 | CM Bar de nuit – de ? avec Madeleine Ozeray |
1935 | Le train d’amour – de Pierre Weill
avec Nane Germon
L’école des vierges – de Pierre Weill avec Dolly Davis Le secret de l’émeraude – de Maurice de Canonge avec Colette Broïdo |
1936 | L’empreinte rouge – de Maurice de Canonge avec Colette Darfeuil |
1937 | Le tigre du Bengale – de Richard Eichberg
avec Alice Field
Le tombeau hindou – de Richard Eichberg avec Pola Illéry |
1938 | Vidocq – de Jacques Daroy
avec Jeanne Lion
CM Filatures – de Christian-Herman Mihalesco avec Nicole de Rouves |
1940 | Untel père et fils – de Julien Duvivier avec Raimu |