1929 La femme sur la lune (frau im mond) de Fritz Lang avec Gerda Maurus, Willy Fritsch & Gustav von Wangenheim | 1954 Le dernier pont (die letzte brücke) de Helmut Käutner avec Maria Schell, Bernhard Wicki & Carl Möhner | 1959 Labyrinthe (labyrinth) de Rolf Thiele avec Peter van Eyck, Nadja Tiller, Amedeo Nazzari & Hans Leibelt | 1964 Condamnés au péché (verdammt zur sünde) de Alfred Weidenmann avec Martin Held & Hildegard Knef | ||
Fille d’un professeur universitaire de chimie et d’une pianiste hongroise, Ottilie Godeffroy voit le jour le 18 août 1880, à Vienne capitale de l’Empire Austro-hongrois, où elle passe toute sa jeunesse. En 1901, elle débute au Königlich-Städtischen Theater d’Olmütz et se fait appeler Tilla Durieux, nom de sa grand-mère maternelle française.
En 1903, Tilla Durieux entre dans la prestigieuse troupe berlinoise de Max Reinhardt, et crée, les années suivantes, les pièces: «Salomé» (1912) de Oscar Wilde et «Pygmalion» (1914) de George Bernard Shaw. En 1904, elle épouse, et ce pour quelques mois, le peintre Eugen Spiro puis, en 1910, le négociant d’art Paul Cassirer qui se suicidera en 1926, peu après leur divorce. De passage à Paris avec Cassirer en 1914, elle pose pour Auguste Renoir pour un magnifique portrait.
Au début de la Première Guerre mondiale, Tilla Durieux, vedette confirmée de la scène, s’engage comme infirmière dans l’armée allemande. Elle entame sa carrière cinématographique en 1914 dans «Der flug in die sonne» de Stellan Rye. Suivent sept films pendant la période du cinéma muet, parmi lesquels «Nahira» (1914) de Max Mack et «La femme sur la lune» (1929) de Fritz Lang. En 1927, elle s’associe avec Erwin Piscator et fonde le Théâtre de Nollendorfplatz, à Berlin.
Par la suite, Tilla Durieux se consacre exclusivement à la scène. En 1928, elle écrit un premier roman «Eine tür fällt ins schloß». Deux ans plus tard, elle épouse Ludwig Katzenellenbogen, un industriel juif à la fortune colossale. En 1933, après la prise de pouvoir par les nazis, le couple s’installe à Ascona, en Suisse. Tilla, interdite de travail dans l’Allemagne du Troisième Reich, se produit dans toutes les capitales européennes, de Paris à Vienne et plus particulièrement en Scandinavie. En 1934, Tilla et son époux s’installent en Yougoslavie et dirigent un hôtel à Abbazia. En 1941, lorsque les troupes allemandes envahissent le pays, son mari est fait prisonnier et déporté dans un camp de concentration. Il mourra en 1944 au camp d’Oranienburg. Tilla s’engage alors dans la résistance yougoslave de 1941 à 1945. Après le conflit et jusqu’au début des années cinquante, elle travaille comme couturière et assistante d’un petit théâtre de marionnettes de Zagreb. En 1952, elle revient à Berlin, reprend ses prestations scéniques et, en 1954, elle publie ses mémoires: «Eine tür steht offen».
Tilla Durieux commence une seconde carrière pour le grand écran sous la direction de Wolfgang Liebeneiner en 1953 dans «Die stärkere». Par la suite, elle se partage entre le théâtre, le cinéma et la télévision, jusqu’à la fin des années soixante. En 1959, elle est nommée membre honoraire de l’Académie des Arts Germaniques. En 1964, elle remporte un prix d’interprétation du cinéma allemand pour «Verdammt zur sünde» de Alfred Weidenmann. L’année suivante, la même académie l’honore d’un prix pour l’ensemble de sa carrière.
Grande dame de la vie culturelle allemande, couverte de gloire et d’honneurs, Tilla Durieux s’éteint le 21 février 1971, à Berlin, de complications à la suite d’une fracture du col du fémur.
© Philippe PELLETIER
1914 | Der flug in die sonne – de Stellan Rye
avec Carl Clewing
Die launen einer weltdame / Königin der laune – de Max Obal avec Ernst Hofmann |
1915 | CM Nahira / Die hand am vorhang – de Max Mack avec Eugen Burg |
1920 | Une mort convaincante ( der zeugende tod ) de Heinz Sarnow
avec Theodor Loos
Die verschleierte – de Reinhard Bruck avec Paul Hartmann |
1921 | Haschich, le paradis de l’enfer ( Haschisch, das paradies der hölle / ein orientalisches abenteuer ) de Reinhard Bruck avec Paul Hartmann |
1923 | Prinz Karneval – de Fritz Freisler avec Victor Varconi |
1929 | La femme sur la lune ( frau im mond ) de Fritz Lang avec Willy Fritsch |
1953 | Plus fort que le destin ( die stärkere / du bist doch meine frau ) de Wolfgang Liebeneiner avec Hans Söhnker |
1954 | Le dernier pont ( die letzte brücke ) de Helmut Käutner avec Bernhard Wicki |
1956 | Anastasia, la dernière fille du tzar ( Anastasia – Die letzte zarentochter ) de Falk Harnack avec Ivan Desny |
1957 | El Hakim, le médecin et l’amour / Le docteur Ibrahim ( El Hakim ) de Rolf Thiele
avec O.W. Fischer
Aimée de tous ( von allen geliebt ) de Paul Verhoeven avec Johannes Heesters Ihr 106. geburtstag / Der Stolz der familie – de Günther Lüders avec Paul Hubschmid |
1958 | Résurrection ( aufertehung / resurrezione ) de Rolf Hansen avec Horst Buchholz |
1959 | Vergessene gesichter – de ?
avec Albrecht Schoenhals
Labyrinthe ( labyrinth / labyrinth der leidenschaften ) de Rolf Thiele avec Amedeo Nazzari Demain tu me pleureras ( morgen wirst du um mich weinen ) de Alfred Braun avec Rudolf Forster Als geheilt entlassen – de Géza von Cziffra avec Rudolf Platte |
1961 | Barbara et les hommes ( Barbara / Barbara – Wild wie das meer ) de Frank Wisbar avec Helmut Griem |
1964 | Condamnés au péché ( verdammt zur sünde / die festung ) de Alfred Weidenmann
avec Martin Held
Prix d’Or du cinéma du meilleur second rôle féminin aux prix du cinéma germanique, Allemagne |
1965 | Es – de Ulrich Schamoni avec Bruno Dietrich |
AUTRES PRIX : | |
Prix d’honneur aux Prix du cinéma Germanique, Allemagne ( 1965 ) |