![]() 1932 Une personne négligée (Careless Lady) de Kenneth MacKenna avec John Boles, Joan Bennett & Nora Lane | ![]() 1944 Arsenic et vieilles dentelles (arsenic and old lace) de Frank Capra avec Cary Grant & Raymond Massey | ![]() 1950 Harvey – de Henry Koster avec James Stewart, Wallace Ford, Cecil Kellaway, William H. Lynn & Victoria Horne | ![]() 1951 Lady du Texas (the lady from Texas) de Joseph Pevney avec Howard Duff, Mona Freeman & Craig Stevens | ||
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Au cinéma, Josephine Hull, née le 3 janvier 1877, est le type même de la délicieuse vieille dame, dont les cheveux blancs cachent des turpitudes et des comportements un tantinet étranges. Son nom reste associé à deux films, «Arsenics et vieilles dentelles» (1944), de Frank Capra, avec Cary Grant, et «Harvey» (1950), dé Henry Koster, avec James Stewart.
Dans le premier, Josephine Hull interprète une vieille fille qui, avec sa sœur, empoisonne de vieux messieurs seuls, en estimant que c’est le meilleur service qu’elle puisse leur rendre. Dans une interprétation impeccable, elle exprime toute la candeur de cette meurtrière endurcie. Elle nous convainc presque de sa bonne foi et, pour un peu, nous fait croire que l’élimination des malheureux esseulés relève bien de la philanthropie. Sa performance dans «Harvey», est encore plus mémorable. Elle y campe la sœur d’un homme, James Stewart, persuadé qu’un grand lapin invisible, prénommé Harvey, l’accompagne partout. Josephine Hull donne beaucoup de drôlerie à cette pauvre femme toujours affairée, qui essaie, sans y parvenir, de réparer les bévues de son incorrigible frère, dont le compagnon imaginaire fait fuir voisins et relations. Mais ce qui est plus remarquable encore, c’est la manière dont la comédienne épouse les fantasmes de James Stewart. On la voit lui adresser une remarque banale puis, semblant s’apercevoir de la présence du lapin, s’effacer pour le laisser passer. L’effet proprement comique vient de la prise de conscience, retardée, et navrée, de ce qu’elle vient de faire. Cette réaction, décalée dans le temps, est comparable au fameux effet comique «double take», dans lequel excelle un Edward Everett Horton, et qui consiste, par exemple, à regarder quelque chose ou quelqu’un de manière distraite puis, après réflexion, à lui jeter un regard plus accusé. Dans «Harvey», Josephine Hull manie la «double take» à la perfection.
Josephine Hull, qui ressemble un peu à Jack Lemmon dans «Certains l’aiment chaud», n’a guère d’autres occasions de prouver son talent au cinéma. En effet, elle ne tourne qu’une poignée de films. On peut retenir, parmi ses autres rôles, la mère possessive de «After tomorrow» (1932), de Frank Borzage, avec Charles Farrell, ou la vieille dame excentrique de «The lady from Texas» (1951), de Joseph Pevney, son dernier film. Mariée à Shelley Hull, un acteur de théâtre très connu dans les années 10, et dont elle reprend le nom, Josephine Hull triomphe davantage à Broadway que sur le grand écran. Au cours de sa 50 ans de carrière, elle interprète des rôles qu’elle retrouvera au cinéma, comme ceux de Mrs Piper dans «After tomorrow» (1931), une pièce de John Golden et Hugh Strange, d’Abby Brewster dans «Arsenic et vieilles dentelles» (1941-1944) ou de Veta Louise Simmons dans la pièce de Mary Chase, «Harvey» (1944/49). Par contre, son rôle de Penny Sycamore dans «Vous ne l’emporterez pas avec vous», de George S. Kaufman et Moss Hart, est repris, dans le film de Frank Capra du même nom, par Spring Byington.
A noter encore, parmi bien d’autres rôles, ceux de Mrs Gretchell dans «By your leave» (1934), de Gladys Hurlbut et Emma Wells, avec Dorothy Gish, de Lucy Amorest dans la pièce de Rodney Ackland, «Night in the house» (1935), ou encore de Mrs Laura Partridge dans sa dernière apparition à Broadway, «The solide gold cadillac» (1952), de Howard Teichmann et George S. Kaufman. Belle-sœur de l’acteur Henry Hull, Josephine Hull succombe à une hémorragie cérébrale le 12 mars 1957, à New York.
© Jean-Pascal LHARDY

1928 | CM The bishop’s candlestick – de George Abbott avec Walter Huston |
1932 | After tomorrow – de Frank Borzage
avec Charles Farrell
Une personne négligée ( Careless Lady ) de Kenneth MacKenna avec John Boles |
1944 | Arsenic et vieilles dentelles ( arsenic and old lace ) de Frank Capra avec Cary Grant |
1950 | Harvey – de Henry Koster
avec James Stewart
Oscar du meilleur second rôle féminin, USA Golden Globe du meilleur second rôle féminin de cinéma, USA |
1951 | Lady du Texas ( the lady from Texas ) de Joseph Pevney avec Howard Duff |