Kathryn Grayson

Kathryn Grayson est née Zelma Kathryn Elizabeth Hedrick le 9 février 1922, à Winston-Salem en Caroline du Nord. Elle est la fille de Charles et Lillian Hedrick, elle a une sœur, Frances, qui sera également chanteuse, et deux frères, Clarence et Harold. Son père est entrepreneur en bâtiment et agent immobilier. Elle est encore une enfant quand la famille déménage à Saint-Louis au Missouri. Lors d’une visite de l’opéra de la ville, elle découvre le chant. Pendant douze ans, elle va suivre des cours de chant dispensés par Frances Marshall du Chicago Civic Opera. Dotée d’une très belle voix de soprano colorature, elle se produit très jeune sur scène en chantant des airs d’opéra.

Son don vocal et son joli minois ne tardent pas à la faire remarquer par les découvreurs de talent de la MGM à la recherche d’une nouvelle artiste susceptible de remplacer Deanna Durbin qui a quitté le studio pour Universal. Après un test caméra concluant, Kathryn Grayson est aussitôt employée pour un rôle secondaire aux côtés de Mickey Rooney et Lewis Stone dans «La secrétaire privée de Andy Hardy» en 1940. L’année suivante, elle interprète la fille de Frank Morgan dans «Au temps des tulipes» biopic sur une famille sudiste au début du XXème siècle. En 1942, elle est le faire-valoir du duo comique Bud Abbott et Lou Costello dans «Rio Rita». En 1945, Elle connaît son premier grand succès dans «Escale à Hollywood» de George Sidney, auprès de Frank Sinatra et Gene Kelly. Kathryn Grayson qui devient alors une valeur sure de la Metro tourne une succession de comédies musicales qui remportent des millions de dollars de bénéfice, parmi lesquelles: «Du burlesque à l’opéra» (1946) de Henry Koster avec June Allyson; «Tout le monde chante» (1947) de Richard Whorf et «Le brigand amoureux» (1948) de Laszlo Benedek, deux films avec Frank Sinatra; «Le baiser de minuit» (1949) et « Le chant de la Louisiane » tous deux réalisés par Norman Taurog et avec le ténor Mario Lanza; «Show Boat» (1951) de George Sidney; «Embrasse-moi chérie» (1954) de George Sidney avec Howard Keel ou «Le roi des vagabonds» (1955) de Michael Curtiz auprès du ténor maltais Oreste Kirkop, son dernier film.

Parallèlement à sa carrière cinématographique, Kathryn Grayson se produit régulièrement sur les ondes. Elle chante aussi pour des tournées de concerts tout au long des années 1950 à travers l’Amérique. Après sa rupture avec le cinéma, elle apparaît ponctuellement à la télévision comme guest-star dans des shows, des séries et des documentaires jusqu’à la fin des années 1990. Dans les années soixante, elle concrétise son rêve de chanteuse lyrique avec des pièces d’opéra comme «Camelot», «La Bohème», «Orphée aux enfers», «La Traviata» ou «Madame Butterfly». On la voit aussi dans de nombreuses comédies musicales sur scène, telles que: « Show Boat», «Kiss me, Kate» et «La veuve joyeuse», mais aussi dans des pièces plus classiques dont «Noises off» de Michael Frayn, «Love letters» de A.R. Gurney ou «Something’s afoot» d’après Agatha Christie.

Kathryn Grayson s’est marié deux fois, d’abord avec l’acteur John Shelton de juillet 1941 à juin 1946, puis avec l’acteur-chanteur Johnnie Johnston d’août 1947 à octobre 1952, le père de sa fille Patricia Kathryn née en 1948. Bien que mariée avec Johnston, on la voit souvent au bras du producteur Robert Evans. L’actrice meurt dans son sommeil à son domicile de Los Angeles, le 17 Février 2010, à 88 ans.

© Pascal DONALD