1936 L’île des veuves – de Claude Heymann avec Marcelle Chantal, Pierre Renoir & Raymond Cordy | 1942 Les affaires sont les affaires – de Jean Dréville avec Charles Vanel, Robert Le Vigan & Lucien Nat | 1945 Monsieur Grégoire s’évade – de Jacques Daniel-Norman avec Bernard Blier, Yvette Lebon & Jules Berry | 1956 Les lumières du soir – de Robert Vernay avec Gaby Morlay, Etchika Choureau & Noël Roquevert | ||
Aimé Marius Clariond voit le jour le 10 mai 1894, à Périgueux, en Dordogne. Fils de comédiens, il suit ses parents dans leurs tournées dans le Sud de la France, et attrape très jeune le virus du théâtre. À l’âge de deux ans, il joue déjà sur scène, dans «Le Bossu». Monté à Paris en 1910, il tente le concours d’entrée au Conservatoire... mais échoue à trois reprises. En 1921, il entre au Théâtre de l’Odéon, où il sera pensionnaire pendant cinq ans. Il y interprète les classiques.
Parallèlement à sa carrière théâtrale, Aimé Clariond débute au cinéma en 1931, avec «Les frères Karamazoff» de Fédor Ozep. Il est vite remarqué en raison de sa prestance raffinée et de sa diction irréprochable. Très demandé par les réalisateurs, il tourne «Lucrèce Borgia» (1935), où il est un impressionnant Machiavel, «Crime et châtiment» (1935) d’après Dostoïevski, dans lequel il interprète Loujine, ou encore «Les disparus de Saint-Agil» (1938). Très distingué, il se montre parfaitement à l’aise dans les films historiques à costumes: «La route impériale» (1935), «La Marseillaise» (1937), «Katia» (1938), «Entente cordiale» (1939) ou «De Mayerling à Sarajevo» (1939). Durant cette même décennie, Aimé Clariond se marie avec l’actrice Renée Simonot, de qui il divorcera quelques années après. L’actrice épousera plus tard Maurice Dorléac et aura deux filles avec ce dernier: Catherine Deneuve et Françoise Dorléac. Aimé Clariond, lui, amorce une brillante carrière au cinéma.
Il n’en abandonne pas pour autant le théâtre. En 1936, il devient pensionnaire, puis sociétaire à la Comédie Française, où il restera jusqu’à la fin de ses jours. Il y travaille avec Louis Jouvet, Jacques Copeau, Jean Meyer, Jean-Louis Barrault et Pierre Dux, et interprète «Hedda Gabler», «Le Malade Imaginaire», «Cyrano de Bergerac», «Le Cid», «Antoine et Cléopâtre», «Le Bourgeois Gentilhomme», entre autres. Mais le cinéma le réclame très vite à nouveau. Ses traits inquiétants, son regard sombre, son visage émacié et ténébreux lui permettent d’interpréter toute une galerie de personnages troubles. Voué aux rôles de figures historiques, de fourbes aristocratiques et de traîtres, il est Fouché dans «Madame Sans-Gêne» (1941), le cynique marquis de Ronquerolles dans «La duchesse de Langeais» (1941), Mr de Villefort dans «Le comte de Monte-Cristo» (1942), Joseph Bonaparte dans «Le fabuleux destin de Désirée Clary» (1942). Les rôles de barons, d’évêques, de ducs, de marquis, d’avocats ou de notables lui siéent à merveille: sa silhouette, à la fois subtile et imposante, ne passe jamais inaperçue. Acteur reconnu, Aimé Clariond tourne énormément pendant la période de l’Occupation, à raison de plusieurs films par an.
À la Libération, sa carrière, aussi bien théâtrale que cinématographique, n’est nullement interrompue. Sur scène, il joue, au Théâtre Antoine, dans «Le Carrosse du Saint-Sacrement» de Prosper Mérimée, ou dans «Le Misanthrope» de Molière. Sur les écrans, on peut le voir dans «Le Capitan» (1946), ou encore dans «Monsieur Vincent» (1947) où il est le cardinal de Richelieu. Dans les années cinquante, Sacha Guitry le fait tourner trois fois. On le voit également en Louis XV, dans «Marie-Antoinette Reine de France» (1956). Dans deux de ses derniers films, «Voici le temps des assassins» (1956) et «Les grandes familles» (1958), il a pour partenaire Jean Gabin. Après une filmographie très fournie, Aimé Clariond, dont le plus grand plaisir restait le théâtre, décède à Neuilly-sur-Seine, le dernier jour de l’année 1959.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY
1931 | L’amoureuse aventure – de Wilhelm Thiele
avec Marie Glory
Les frères Karamasoff – de Fédor Ozep avec Anna Sten |
1932 | La voix sans visage – de Leo Mittler
avec Véra Korène
La voix sans visage – de Leo Mittler avec Jean Weber |
1933 | La belle de nuit – de Louis Valray
avec Paul Bernard
Mariage à responsabilité limitée – de Jean de Limur avec Florelle |
1934 | Sans famille – de Marc Allégret
avec Dorville
Le prince Jean – de Jean de Marguenat avec Pierre Richard-Willm Crime et châtiment – de Pierre Chenal avec Pierre Blanchar La route impériale – de Marcel L’Herbier avec Käthe von Nagy |
1935 | Lucrèce Borgia – de Abel Gance
avec Edwige Feuillère
CM Soir d’orage – de Giuseppe Guarino avec Line Lord |
1936 | L’île des veuves – de Claude Heymann avec Marcelle Chantal |
1937 | Le mensonge de Nina Petrovna – de Victor Tourjansky
avec Isa Miranda
La Marseillaise – de Jean Renoir avec Louis Jouvet |
1938 | Katia – de Maurice Tourneur
avec Danielle Darrieux
Les disparus de Saint-Agil – de Christian-Jaque avec Erich von Stroheim Le révolté – de Léon Mathot avec Pierre Renoir Le petit chose – de Maurice Cloche avec Arletty Coups de feu – de René Barberis avec Mireille Balin Derrière la façade / 32 Rue de Montmartre – de Georges Lacombe & Yves Mirande avec Lucien Baroux |
1939 | Entente cordiale – de Marcel L’Herbier
avec Gaby Morlay
Paris-New York – de Yves Mirande avec Michel Simon De Mayerling à Sarajevo – de Max Ophüls avec John Lodge |
1941 | Madame Sans-Gêne – de Roger Richebé
avec Albert Dieudonné
Mam’zelle Bonaparte – de Maurice Tourneur avec Raymond Rouleau La duchesse de Langeais – de Jacques de Baroncelli avec Jacques Varennes Le destin fabuleux de Désirée Clary – de Sacha Guitry avec Gaby Morlay |
1942 | Le voile bleu – de Jean Stelli
avec André Alerme
Les affaires sont les affaires – de Jean Dréville avec Robert Le Vigan L’homme qui joue avec le feu – de Jean de Limur avec Ginette Leclerc Monsieur La Souris – de Georges Lacombe avec Micheline Francey Patricia – de Paul Mesnier avec Louise Carletti Le comte de Monte Cristo – de Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm Film en 2 parties 1 : Edmond Dantès 2 : Le châtiment Les Roquevillard – de Jean Dréville avec Mila Parély L’auberge de l’abîme – de Willy Rozier avec Janine Darcey Le chant de l’exilé – de André Hugon avec Tino Rossi Le baron fantôme – de Serge de Poligny avec Odette Joyeux |
1943 | Le soleil de minuit – de Bernard-Roland
avec Jules Berry
Domino – de Roger Richebé avec Simone Renant Donne-moi tes yeux / La nuit blanche – de Sacha Guitry avec Marguerite Pierry Le colonel Chabert – de René Le Hénaff avec Raimu La valse blanche – de Jean Stelli avec Lise Delamare Ceux du rivage – de Jacques Séverac avec Line Noro La vie de plaisir – de Albert Valentin avec Albert Préjean |
1944 | Mademoiselle X – de Pierre Billon
avec Madeleine Sologne
L’enfant de l’amour – de Jean Stelli avec François Périer La grande meute – de Jean de Limur avec Jean Brochard DO De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain – de Sacha Guitry Seulement voix |
1945 | J’ai dix-sept ans – de André Berthomieu
avec Madeleine Suffel
Etrange destin – de Louis Cuny avec Renée Saint-Cyr Monsieur Grégoire s’évade – de Jacques Daniel-Norman avec Yvette Lebon Le capitan – de Robert Vernay avec Jean Renoir Film en 2 parties 1 : Flamberge au vent 2 : Le chevalier du roi |
1946 | Les aventures de Casanova – de Jean Boyer
avec Georges Guétary
Film en 2 parties 1 : Le chevalier de l’aventure 2 : Les mirages de l’enfer L’homme au chapeau rond – de Pierre Billon avec Gisèle Casadesus Le Café du Cadran – de Jean Gehret & Henri Decoin avec Blanchette Brunoy La septième porte – de André Zwoboda avec Georges Marchal |
1947 | Monsieur Vincent – de Maurice Cloche
avec Pierre Fresnay
La ferme des sept péchés – de Jean Devaivre avec Héléna Manson |
1948 | 56, Rue Pigalle – de Willy Rozier
avec Marie Déa
Fantômas contre Fantômas – de Robert Vernay avec Maurice Teynac |
1949 | La ronde des heures – de Alexander Ryder
avec Denise Grey
L’épave – de Willy Rozier avec Françoise Arnoul La danseuse de Marrakech – de Léon Mathot avec Yves Vincent |
1950 | Rue des Saussaies – de Ralph Habib avec Anne Vernon |
1951 | Foyer perdu / Tu es un imbécile – de Jean Loubignac avec Mary Marquet |
1953 | Si Versailles m’était conté – de Sacha Guitry avec Claudette Colbert |
1954 | Napoléon – de Sacha Guitry
avec Orson Welles
Le secret de sœur Angèle – de Léo Joannon avec Raf Vallone |
1955 | Marie-Antoinette / Marie-Antoinette reine de France – de Jean Delannoy
avec Michèle Morgan
Je suis un sentimental – de John Berry avec Eddie Constantine Si Paris nous était conté – de Sacha Guitry avec Louis De Funès Voici le temps des assassins – de Julien Duvivier avec Jean Gabin |
1956 | Les lumières du soir – de Robert Vernay
avec Noël Roquevert
Nathalie – de Christian-Jaque avec Martine Carol |
1957 | Trois jours à vivre – de Gilles Grangier
avec Daniel Gélin
À pied, à cheval et en voiture – de Maurice Delbez avec Noël-Noël |
1958 | Les grandes familles – de Denys de La Patellière
avec Pierre Brasseur
Délit de fuite – de Bernard Borderie avec Félix Marten |
1959 | Une fille pour l’été – de Edouard Molinaro avec Pascale Petit |