![]() 1929 Au bonheur des dames – de Julien Duvivier avec Pierre de Guingand, Ginette Maddie & Andrée Brabant | ![]() 1934 L’Atalante / Le chaland qui passe – de Jean Vigo avec Michel Simon, Jean Dasté & Gilles Margaritis | ![]() 1937 La grande illusion – de Jean Renoir avec Jean Gabin, Erich von Stroheim, Pierre Fresnay & Marcel Dalio | ![]() 1938 La rue sans joie – de André Hugon avec Albert Préjean, Pierre Alcover & Valéry Inkijinoff | ||
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Fille d’un employé des chemins de fer allemands, Dita Parlo naît Gerda Kornstaedt le 4 septembre 1908, à Stettin, ville de la région de Poméranie occidentale dans l’Empire Allemand (aujourd’hui Szczecin en Pologne). Dès son enfance, la petite Gerda pratique assidûment la danse classique car elle souhaite plus que tout devenir ballerine. À dix-huit ans elle est remarquée par le producteur de «Metropolis» Erich Pommer qui lui propose de faire du cinéma. L’offre est alléchante et sous le nom de Dita Parlo, elle fait ses premiers pas devant les caméras en jeune esclave dans «Shéhérazade» (1927) réalisé par Alexandre Volkoff.
En 1928, Dita Parlo enchaîne trois tournages: «La dame au masque» avec Arlette Marchal et Heinrich George, «Le chant du prisonnier» avec Lars Hanson et Gustav Fröhlich, «Rhapsodie hongroise» avec Willy Fritsch et Lil Dagover, complètement absorbée par le cinéma, elle abandonne la danse. En quelques films, elle devient une actrice très populaire outre-Rhin. En 1929, elle est la partenaire de Ivan Mosjoukine dans «Manolesco roi des voleurs» de Victor Tourjansky, retrouve Willy Fritsch pour «Mélodie du cœur» et travaille avec Julien Duvivier dans «Au bonheur des dames» filmé à Paris. Parfaite polyglote, elle tourne à Hollywood dans la version allemande de «Kismet» réalisée par son compatriote William Dieterle pour le studio «First National Pictures» avec qui elle signe un contrat. Elle joue dans deux productions américaines médiocres avant de revenir définitivement en Europe.
Avec la montée du nazisme, Dita Parlo ne souhaite pas reprendre sa carrière en Allemagne. Grâce à son séjour hollywoodien, elle est devenue une vedette, la presse européenne ayant largement commenté sa vie en Amérique. C’est en fière paysanne bernoise dans le film suisse de Dimitri Kirsanoff «Rapt» (1933) qu’elle fait son retour. Puis elle incarne la jeune mariée fugueuse du chef-d’œuvre de Jean Vigo «L’Atalante» (1934) auprès de Jean Dasté et Michel Simon. Georg Wilhelm Pabst fait d’elle l’espionne de «Mademoiselle Docteur» (1936 et Jean Renoir lui offre le rôle de la paysanne allemande qui accueille l’évadé Jean Gabin dans «La grande illusion» (1937). Elle tourne encore dans une demi-douzaine de productions en France avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. De nationalité allemande, l’actrice est interdite de travail pour les studios français mais refuse de retourner dans son pays natal. Elle connait alors une série de démêlés complexes avec les autorités françaises. À cette époque, Orson Welles pense à elle pour jouer dans «Heart of darkness» d’après Joseph Conrad, un projet qui restera dans les tiroirs.
Pendant l’occupation, Dita Parlo se retrouve au camp de Drancy puis au fort de Noisy à Romainville, où elle rencontre le pasteur Franck Gueutal. Elle l’épouse en 1949. La même année, elle obtient un non-lieu pour le dossier de ses activités pendant le conflit. En 1950, André Cayatte lui offre un rôle dans «Justice est faite», puis elle met un terme à sa carrière. En 1965, Léonard Kiegel arrive à la convaincre d’incarner la vieille comtesse Fedorovana dans «La dame de pique» adaptation de Pouchkine. Une belle performance mais qui restera sans suite, car malade, elle se retire définitivement. Après des mois de paralysie presque totale, Dita Parlo meurt le 12 décembre 1971 à Courbevoie en région parisienne. Elle repose dans le cimetière protestant de Montécheroux en Franche-Comté.
© Pascal DONALD – Remerciements à Agnès MacGILLIVRAY

1927 | Shéhérazade ( geheimnisse des Orients ) de Alexandre Volkoff avec Gaston Modot |
1928 | Le chant du prisonnier ( heimkehr ) de Joe May
avec Lars Hanson
La dame au masque ( die dame mit der maske ) de Wilhelm Thiele avec Heinrich George Rhapsodie Hongroise ( Ungarische rhapsodie ) de Hanns Schwarz avec Oswaldo Valenti |
1929 | I bora – de Edmond First
avec Edmond First
Manolesco roi des voleurs / Manolesco prince des sleepings ( Manolescu / Manolescu – Der könig der hochstapler) de Victor Tourjansky avec Ivan Mosjoukine Mélodie du cœur / La mélodie des cœurs ( melodie des herzens ) de Hanns Schwarz avec Willy Fritsch Au bonheur des dames – de Julien Duvivier avec Ginette Maddie DO Rund um die liebe – de Oskar Kalbus avec Georg Alexander Seulement apparition |
1930 | La flamme sacrée ( die heilige flamme ) de Berthold Viertel & William Diertele
avec Gustav Fröhlich
Kismet – de William Diertele avec Vladimir Sokoloff Tropennächte – de Leo Mittler avec Fritz Greiner Danseuses pour Buenos Aires ( tänzerinnen für Süd-Amerika gesucht ) de Jaap Speyer avec Harry Frank |
1931 | Wir schalten um auf Hollywood – de Frank Reicher
avec Nora Gregor
Les hommes derrière les barreaux ( menschen hinter gittern ) de Paul Féjos avec Gustav Diessl L’honneur de la famille ( honor of the family ) de Lloyd Bacon avec Warren William |
1932 | Mr. Broadway – de Edgar G. Ulmer & Johnnie Walker avec Jack Haley |
1933 | Rapt / La séparation des races – de Dimitri Kirsanoff avec Lucas Gridoux |
1934 | L’Atalante / Le chaland qui passe – de Jean Vigo avec Michel Simon |
1936 | Mademoiselle Docteur / Salonique, nid d’espions – de Georg Wilhelm Pabst
avec Louis Jouvet
Mademoiselle Docteur ( under secrets orders ) de Edmond T. Greville avec John Loder Version anglaise de « Mademoiselle Docteur» |
1937 | La grande illusion – de Jean Renoir
avec Jean Gabin
L’affaire du courrier de Lyon – de Maurice Lehmann & Claude Autant-Lara avec Pierre Blanchar |
1938 | Ultimatum – de Robert Wiene
avec Erich von Stroheim
L’inconnue de Monte Carlo – de André Berthomieu avec Albert Préjean L’inconnue de Monte Carlo ( la signora di Montecarlo ) de Mario Soldati avec Fosco Giachetti Version italienne de « L’inconnue de Monte Carlo » La rue sans joie – de André Hugon avec Valéry Inkijinoff |
1939 | L’or du Cristobal – de Jacques Becker & Jean Stelli
avec Charles Vanel
Paix sur le Rhin – de Jean Choux avec Françoise Rosay |
1950 | Justice est faite – de André Cayatte avec Valentine Tessier |
1964 | DO Cinéma de notre temps : Jean Vigo – de Jacques Rozier
avec Gilles Margaritis
Seulement apparition |
1965 | La dame de pique – de Léonard Keigel avec Philippe Lemaire |