Frédérique Hébrard

De son vrai nom Frédérique Chamson, Frédérique Hébrard est née le 7 juin 1927 à Nîmes, fille de Jean Chanson et Lucie Mazauric, tous deux historiens et conservateurs de musée. Ses parents protestants de gauche sont fortement engagés dans la lutte antifasciste, la famille entre en résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Son père rejoint les maquis du Lot après avoir supervisé le transfert des chefs d’œuvre du Louvre vers le Château de Chambord. Après ses études, elle intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique dans l’immédiate après-guerre. Elle fait partie de la Promotion 1949 composée notamment de Jean Le Poulain, William Sabatier ou Perrette Souplex. Ayant choisi comme pseudonyme le nom de sa grand-mère maternelle, elle débute à la Comédie Française dans «Jeanne la folle» (1949) dans une mise en scène de Jean Meyer. Au sein du Conservatoire national d’art dramatique, elle rencontre Louis Velle qu’elle épouse en 1949. Dans le livre «La protestante et le catholique» (1999), ils évoquent la rencontre de leur couple qui donne naissance à trois enfants Nicolas, François et Catherine.

En 1948, encore élève au Coservatoire, Frédérique Hébrard débute au cinéma dans «Le crime des justes» de Jean Gehret. Non créditée au générique, elle apparaît dans «Un grand patron» (1951) de Yves Ciampi avec Pierre Fresnay. Elle est créditée dans plusieurs pièces de théâtre dont deux sont signées par Louis Velle «À la monnaie du Pape» (1956) et «Mousseline» (1959). Alors que son époux poursuit sa carrière de comédien, elle se consacre très rapidement à l’écriture dès les années cinquante. En 1966, Louis Velle et Frédérique Hébrard collaborent pour la première fois à l’écriture d’un feuilleton pour la télévision «Comment ne pas épouser un milliardaire». Le duo se reconstitue pour «La demoiselle d’Avignon» (1971) qui obtient un succès considérable. Le couple sollicite Michel Wyn pour la réalisation et attribue le rôle-titre à Marthe Keller où une Princesse venue en France comme jeune fille au pair tombe amoureuse d’un diplomate. En 1976, ils partagent l’affiche du film «Un mari, c’est un mari» de Serge Friedman dont le couple Hébrard-Velle assure l’écriture. Elle retrouve le réalisateur Serge Friedman pour le téléfilm «Adieu ma chérie» (1981) dont elle est l’auteur du scénario.

À partir des années quatre-vingt-dix, chez les Velle-Hébrard tout se fait en famille. À l’écriture, elle est rejointe par son époux ou l’un de ses trois enfants et Louis Velle figure toujours au générique. Ils enchaînent trois séries qui rencontrent un succès d’audience sur le service public, des histoires de famille aux lourds secrets: «Le mari de l’Ambassadeur» (1990) avec Diane Bellego, «Le château des Oliviers» (1993) avec Brigitte Fossey et «Le Grand Batre» (1997) avec Marie-Christine Barrault.

Grand Prix du roman de l’Académie Française pour «Le harem» (1987), Frédérique Hébrard est candidate au 20ème fauteuil de l’Académie Française en 2001 mais c’est Angelo Rinaldi qui est finalement élu. Alors qu’elle poursuit l’écriture de romans, elle fait une apparition dans le premier long-métrage de son fils François Velle intitulé «Comme des rois» (1996) avec Stéphane Freiss et écrit la série «Les châtaigniers du désert» (2009) avec Elodie Navarre. Couple fusionnel avec Louis Velle, Frédérique Hébrard décède le 7 septembre 2023 à son domicile de Morainvilliers en région parisienne de à l’âge de 96 ans, sept mois après son mari.

© Olivier SINQSOUS