1936 Les loups entre eux – de Léon Mathot avec Renée Saint-Cyr, Jules Berry, Gina Manès & Pierre Renoir | 1949 Rome Express – de Christian Stengel avec Denise Grey, Hélène Perdrière & Saturnin Fabre | 1951 Procès au Vatican – de André Haguet avec Suzanne Flon, France Descaut & Catherine Fonteney | 1953 Le secret d’Hélène Marimon (il segreto di Elena) de Henri Calef avec Isa Miranda & Franck Villard | ||
Le jeune Jean Etienne Pelisse, qui naît à Paris le 19 janvier 1894, ne sait pas encore qu’il se fera connaître sous le nom de Jean Debucourt, sur la plus prestigieuse scène de notre pays, «La Comédie Française», mais qu’en plus, sa voix sera une des plus reconnues puisqu’il la prêtera en toute modestie à Jésus, dans la série des «Don Camillo» de Julien Duvivier. Pourtant rien ne le prédestinait particulièrement à une telle carrière. Son père de l’état civil, Jean Pelisse, était commissionnaire en marchandises et Louise sa mère, était née dans une famille d’artistes peintres. Jean Debucourt aura été tellement à l’aise sur scène qu’une rumeur, confirmée par l’intéressé, lui donnera comme père naturel le grand comédien Charles Le Bargy (ce dernier ne reconnaîtra cependant pas cette paternité). L’enfant grandit à Paris et y suit sa scolarité. Très tôt attiré par la scène, il hante les théâtres de la capitale et finit par se retrouver à l’Odéon où il assume de petits rôles, puis il joue des pièces dites de boulevard, sur toutes les planches parisiennes. Il se fait connaître et apprécier sous le nom de Jean Debucourt et entre au Français en 1936 comme pensionnaire, en devient le 399e sociétaire en 1937 et plus tard membre du Conseil d’administration. Il joue dans toutes les pièces classiques du répertoire de la célèbre maison.
Quant au cinéma, encore muet bien sûr, Jean Debucourt y débute en 1919. Il reste davantage un homme de scène, mais il vient vers le 7e art, par confort matériel et par détente. En 1923, il est André, l’ami du «Petit chose» de André Hugon. Doté d’une voix bien posée, il n’a aucune peine à s’adapter au cinéma parlant et il apparaît une centaine de fois sur nos grands écrans. En 1933, Marcel Pagnol signe son tout premier film en reprenant une pièce du Français. Jean Debucourt est ainsi «Le Gendre de Monsieur Poirier». Fin, distingué, il assume ensuite parfaitement les rôles prestigieux de grands personnages historiques; ainsi il campe par trois fois Napoléon III, dans «Lettres d’amour» (1942) de Claude Autant-Lara, dans «D’hommes à hommes» (1948) et enfin dans «Nana» (1954), deux opus signés Christian-Jaque. Il endosse facilement le costume de grands seigneurs, d’aristocrates (Comte dans «Monsieur Vincent» de Maurice Cloche en 1947), mais aussi de notables, de juristes (avocats en 1951 dans «Identité judiciaire» de Hervé Bromberger et dans «Ouvert contre X» en 1952 de Richard Pottier) ou de religieux: évêque dans les deux œuvres de Henri Diamant Berger, «Mon curé chez les riches» (1952) et «Mon curé chez les pauvres» (1956), et Révérend dans les «Sorcières de Salem» (1956) de Raymond Rouleau.
Jean Debucourt devient un habitué de Sacha Guitry qui lui déclare avec malice dans le prologue de «La Poison» (1951): «Jean Debucourt, vous jouez tellement bien qu’on ne dirait pas que vous êtes à la Comédie Française!». On le repère aussi dans «Napoléon» (1954) dans le rôle de Fouché, en baron dans «Le Diable boiteux» (1948). Dans un autre style, on se souvient de l’organiste bienveillant qui développe le goût de la musique chez l’attendrissant Roberto Benzi dans «Prélude à la Gloire» (1949). Jean Debucourt laisse le souvenir d’un comédien à la belle prestance, capable de jouer les vertueux comme les crapules, mais toujours avec un réel talent ce qui en fait une valeur sûre de notre cinéma. Il transmet sa belle expérience de grand comédien à toute une génération de jeunes acteurs au Conservatoire. Des trois unions qu’il a contractées, il est le père de quatre garçons. Il fut le compagnon de Annie Ducaux. Emporté à 64 ans par une cruelle leucémie, Jean Debucourt repose au cimetière d’Egreville.
© Donatienne ROBY
1919 | La double existence du docteur Morart – de Jacques Grétillat avec Jeanne Delvair |
1921 | Tempêtes – de Robert Boudrioz avec Nathalie Lissenko |
1922 | Sans fortune – de Géo Kessler avec Germaine Sablon |
1923 | La rue du pavé d’amour – de André Hugon
avec Sylvette Fillacier
Le petit chose – de André Hugon avec Claude Merelle |
1925 | Jean Chouan – de Luitz-Morat
avec René Navarre
Sérial en 8 épisodes 1 : La patrie en danger 2 : La bataille des cœurs 3 : Sur le pont de Pyrmil 4 : L’otage 5 : La citoyenne Maryse Fleurus 6 : Le comité de Salut Public 7 : La grotte aux fées 8 : Les soldats de France |
1927 | La merveilleuse vie de Jeanne d’Arc, fille de Lorraine – de Marco de Gastyne avec Simone Genevois |
1928 | Madame Récamier – de Gaston Ravel & Tony Lekain
avec Marie Bell
La chute de la maison Usher – de Jean Epstein avec Marguerite Gance |
1931 | Un soir, au front – de Alexandre Ryder
avec Jeanne Boitel
Mistigri – de Harry Lachman avec Madeleine Renaud |
1933 | Le mari garçon – de Alberto Cavalcanti
avec Jeanne Cheirel
Le gendre de monsieur Poirier – de Marcel Pagnol avec Annie Ducaux L’agonie des aigles – de Roger Richebé avec Pierre Renoir CM Marchande d’espoirs – de ? avec Charlotte Lyses |
1934 | Maître Bolbec et son mari – de Jacques Natanson
avec Rosine Deréan
Le prince Jean – de Jean de Marguenat avec Natalie Paley |
1935 | Le clown Bux – de Jacques Natanson
avec Suzy Vernon
Parlez-moi d’amour – de René Guissart avec Germaine Aussey Koenigsmark ( Königsmark ) de Maurice Tourneur avec Elissa Landi Mayerling – de Anatole Litvak avec Danielle Darrieux |
1936 | Les loups entre eux – de Léon Mathot
avec Renée Saint-Cyr
Un grand amour de Beethoven / Beethoven – de Abel Gance avec Harry Baur La pocharde – de Jean-Louis Bouquet & Jean Kemm avec Germaine Rouer |
1937 | La dame de Malacca – de Marc Allégret avec Edwige Feuillère |
1939 | Tempête / Révolte sur Paris / Tempête sur Paris – de Bernard-Deschamps
avec Arletty
De Mayerling à Sarajevo – de Max Ophüls avec John Lodge Retour au bonheur / L’enfant dans la tourmente – de René Jayet avec Gina Manès |
1942 | Dernier atout – de Jacques Becker
avec Mireille Balin
Les affaires sont les affaires – de Jean Dréville avec Renée Devillers Lettres d’amour – de Claude Autant-Lara avec Odette Joyeux Coup de feu dans la nuit – de Robert Péguy avec Mary Morgan Marie-Martine – de Albert Valentin avec Renée Saint-Cyr |
1943 | Monsieur des Lourdines – de Pierre de Hérain
avec Germaine Dermoz
Malaria – de Jean Gourguet avec Sessue Hayakawa Douce – de Claude Autant-Lara avec Odette Joyeux Le ciel est à vous – de Jean Grémillon avec Charles Vanel La Malibran – de Sacha Guitry avec Suzy Prim |
1945 | Tant que je vivrai – de Jacques de Baroncelli
avec Edwige Feuillère
Roger la honte – de André Cayatte avec María Casares Son dernier rôle – de Jean Gourguet avec Gaby Morlay |
1946 | L’idiot – de Georges Lampin
avec Gérard Philipe
Désarroi – de Robert-Paul Dagan avec Valentine Tessier Le visiteur – de Jean Dréville avec Pierre Fresnay Le fugitif – de Robert Bibal avec Madeleine Robinson Rendez-vous à Paris – de Gilles Grangier avec Claude Dauphin La femme en rouge – de Louis Cuny avec Simone Sylvestre Torrents – de Serge de Poligny avec Renée Faure |
1947 | Le diable au corps – de Claude Autant-Lara
avec Micheline Presle
Non coupable – de Henri Decoin avec Jany Holt Vertiges – de Richard Pottier avec Micheline Francey Monsieur Vincent – de Maurice Cloche avec Pierre Fresnay La dame d’onze heures – de Jean Devaivre avec Paul Meurisse Carrefour du crime – de Jean Sacha avec Claude Génia L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau avec Jean Marais |
1948 | D’homme à hommes – de Christian-Jaque
avec Jean-Louis Barrault
Le diable boiteux – de Sacha Guitry avec Lana Marconi Le crime des justes – de Jean Gehret avec Claudine Dupuis Dernier amour – de Jean Stelli avec Annabella L’échafaud peut attendre – de Albert Valentin avec Junie Astor Pattes blanches – de Jean Grémillon avec Suzy Delair Le secret de Mayerling / Mayerling – de Jean Delannoy avec Dominique Blanchar |
1949 | Rome Express – de Christian Stengel
avec Denise Grey
La belle que voilà – de Jean-Paul Le Chanois avec Michèle Morgan Prélude à la gloire – de Georges Lacombe avec Roberto Benzi |
1950 | Justice est faite – de André Cayatte
avec Claude Nollier
Caroline chérie – de Richard Pottier avec Martine Carol Seulement voix & narration Identité judiciaire – de Hervé Bromberger avec Dora Doll |
1951 | Barbe-Bleue – de Christian-Jaque
avec Cécile Aubry
Le cap de l’espérance – de Raymond Bernard avec Cosetta Greco La poison – de Sacha Guitry avec Michel Simon Jocelyn – de Jacques de Casembroot avec Jean Desailly Fanfan la Tulipe – de Christian-Jaque avec Gina Lollobrigida Seulement voix & narration Nez de cuir – de Yves Allégret avec Françoise Christophe Procès au Vatican / La vie de Sainte Thérèse de Lisieux – de André Haguet avec Suzanne Flon Les sept péchés capitaux – de Yves Allégret, Eduardo De Filippo, Claude Autant-Lara, Jean Dréville, Roberto Rossellini, Georges Lacombe & Carlo Rim avec Françoise Rosay Segment « L’orgueil » de Claude Autant-Lara Le petit monde de Don Camillo / Don Camillo – de Julien Duvivier avec Gino Cervi Seulement voix CM Cent ans de gloire – de Serge de Poligny avec Noël Roquevert |
1952 | Ouvert contre X / L’enquête est ouverte – de Richard Pottier
avec Marthe Mercadier
Mon curé chez les riches – de Henri Diamant-Berger avec Lysiane Rey La jeune folle – de Yves Allégret avec Danièle Delorme La danseuse nue – de Pierre Louis & Robert Florat avec Catherine Erard Il est minuit, docteur Schweitzer – de André Haguet avec Jeanne Moreau Le carrosse d’or – de Jean Renoir avec Anna Magnani Les dents longues – de Daniel Gélin avec Danièle Delorme |
1953 | La nuit est à nous – de Jean Stelli
avec Simone Renant
Le chasseur de chez Maxim’s – de Henri Diamant-Berger avec Denise Provence Madame de… – de Max Ophüls avec Danielle Darrieux Les amoureux de Marianne – de Jean Stelli avec Gaby Morlay Les révoltés de Lomanach – de Richard Pottier avec Carla Del Poggio Mam’zelle Nitouche – de Yves Allégret avec Pier Angeli Le retour de Don Camillo – de Julien Duvivier avec Fernandel Seulement voix & narration Le secret d’Hélène Marimon ( il segreto di Elena / il tradimento di Elena Marimon ) de Henri Calef avec Isa Miranda CM Rencontres sur le Rhin / Le Rhin – de Henry Bonnière avec Jean Febry Seulement voix & narration |
1954 | Huis-clos – de Jacqueline Audry
avec Arletty
Le fils de Caroline chérie – de Jean Devaivre avec Jean-Claude Pascal Napoléon – de Sacha Guitry avec Daniel Gélin Nana – de Christian-Jaque avec Charles Boyer |
1955 | Les hommes en blanc – de Ralph Habib
avec Jean Chevrier
Milord, l’arsouille – de André Haguet avec Pascale Roberts Marguerite de la nuit – de Claude Autant-Lara avec Yves Montand La lumière d’en face – de Georges Lacombe avec Brigitte Bardot Si Paris nous était conté – de Sacha Guitry avec Danielle Darrieux La grande bagarre de Don Camillo ( Don Camillo e l’onorevole Peppone ) de Carmine Gallone avec Fernandel Seulement voix & narration |
1956 | Mon curé chez les pauvres – de Henri Diamant-Berger
avec Raymond Bussières
Le salaire du péché – de Denys de La Patellière avec Jeanne Moreau Les aventures de Till l’Espiègle – de Gérard Philipe & Joris Ivens avec Françoise Fabian Les sorcières de Salem – de Raymond Rouleau avec Simone Signoret La vie passionnée de Vincent Van Gogh ( lust for life ) de Vincente Minnelli avec Anthony Quinn |
1957 | Quand la femme s’en mêle / Sans attendre Godot – de Yves Allégret
avec Alain Delon
Les filles de nuit – de Maurice Cloche avec Nicole Berger Maigret tend un piège – de Jean Delannoy avec Jean Gabin |