1932 Poil de carotte – de Julien Duvivier avec Harry Baur, Robert Lynen, Louis Gauthier & Christiane Dor | 1941 Andorra ou les hommes d’Airain – de Emile Couzinet avec Jany Holt, Jean Chevrier & Germaine Dermoz | 1942 L’ange gardien – de Jacques de Casembroot avec Lucien Baroux, Carlettina & Roger Duchesne | 1951 Sous le ciel de Paris / Sous le ciel de Paris – de Julien Duvivier avec Brigitte Auber & Paul Frankeur | ||
Catherine Fonteney, de son vrai nom Marie Alexandrine Catherine Corriol (reconnue Fontaine en 1881), est née le 23 juin 1879 à Paris. Comme tous les comédiens de sa génération, elle fait son apprentissage du métier sur la scène. Mais, si elle débute au théâtre dès 1911, c’est à la Comédie-Française que, durant presque trois décennies, sa carrière va se développer. Entrée dans la Maison de Molière, en 1919, comme pensionnaire, elle en devient le 382ème sociétaire en 1930, avant d’être admise à l’honorariat en 1946. Durant toutes ces années, Catherine Fonteney incarne, avec la troupe du Français, de petits rôles dans de grands classiques, comme ceux de Lucrèce dans «L’amour médecin» (1920) de Molière, dans une mise en scène de Georges Berr, ou de la gouvernante dans «Fantasio» (1925) de Musset, avec Pierre Fresnay ou encore de la duègne dans «Cyrano de Bergerac» (1938) de Rostand, dans une mise en scène de Pierre Dux. Elle ne dédaigne pas pour autant le boulevard, et on peut aussi la voir dans «Le passé» (1921) de Georges de Porto-Riche ou dans «La reprise» (1924) de Maurice Donnay.
Catherine Fonteney aborde très tôt le cinéma, avec «L’assommoir» (1909) de Albert Capellani, et elle participe aussi à des films de Louis Feuillade, comme «L’illustre Mâchefer» (1913), de André Antoine («Mademoiselle de La Seiglière» en 1920, d’après Jules Sandeau) ou bien de Marcel L’Herbier, qui la dirige, en 1926, dans «Le diable au cœur». Le visage un peu chevalin, un air sévère et une distinction pincée que l’âge accentue, Catherine Fonteney joue, au théâtre comme au cinéma, les pimbêches et les pécores, que son style de jeu boursouflé et sa diction ampoulée rendent parfois peu supportables. Il faut ainsi la voir, frisant la caricature, en mère autoritaire et courroucée de Berlioz dans «La symphonie fantastique» (1941), de Christian-Jaque ou en Mme Lepic outrancière dans le «Poil de Carotte» (1932) de Julien Duvivier. Elle est plus convaincante en incarnant, par deux fois, la mère de Simone Berriau dans deux films de Max Ophüls, «Divine» en 1935 et «La tendre ennemie» en 1936. L’air collet-monté de Catherine Fonteney lui vaut d’incarner à l’écran de nombreuses aristocrates. Elle incarne la baronne de Vernet dans «Madame de La Seiglière» (1920) de André Antoine, Madame de Saint-Leu dans «L’entraîneuse» (1939) de Albert Valentin, ou bien la princesse de Blamont-Chauvry dans «La duchesse de Langeais» (1941) de Jacques de Baroncelli. Elle est aussi Mme de Roussière dans «Mahila la métisse» (1942) de Walter Kapps, la princesse de Chalais dans «Le diable boiteux» (1948) de et avec Sacha Guitry ou encore Hortense de Beauminet dans «La demoiselle et son revenant» (1951) de Marc Allégret.
Si, on le voit, Catherine Fonteney a parfois fréquenté des réalisateurs de talent, comme Julien Duvivier, Sacha Guitry ou Raymond Bernard, elle s’est aussi, et bien souvent, égarée dans le cinéma routinier et poussiéreux des Emile Couzinet pour «Le brigand gentilhomme», en 1942, avec Ginette Leclerc; Jean Choux «Une femme sans importance» en 1937; André Haguet «Procès au Vatican», en 1951; ou autres Jean Stelli «Les amoureux de Marianne», en 1953. Elle termine sa carrière sur un rôle inhabituel, plus mesuré, dans le beau film de Henri Colpi, «Une si longue absence» en 1960, avec Alida Valli. Catherine Fonteney qui, sur le tard, s’identifiait peut-être aux douairières étriquées qu’elle interprétait, disait à qui voulait l’entendre, selon Edwige Feuillère, tout le bien qu’elle pensait de son teint de porcelaine. Elle est décédée le 29 avril 1966 à Dijon.
© Jean-Pascal LHARDY
1909 | CM L’assommoir – de Albert Capellani
avec Jacques Grétillat
CM Les caprices de Marion – de ? avec Paul Franck CM Le drame des Charmettes – de ? avec Henri Etiévant CM L’évasion de La Valette / L’évasion de Monsieur de La Valette – de ? avec Armand Numès |
1910 | CM Ferragus – de André Calmettes
avec Jean Dax
CM L’intrigante / L’institutrice – de Albert Capellani avec Georges Coquet CM L’heureux accident / L’accident – de Georges Denola avec Georges Tréville |
1911 | CM Le feu au couvent – de Gaston Benoît avec Armand Lurville |
1913 | CM L’illustre Mâchefer – de Louis Feuillade
avec Marcel Lévesque
CM L’aiglon – de Emile Chautard avec Paul Guidé CM La famille Boléro – de Georges Monca avec Charles Prince CM Les millions de la bonne – de Louis Feuillade avec Georges Melchior |
1914 | CM L’indépendance de la Belgique en 1830 – de Emile Chautard
avec Camille Bardou
CM Le nid – de Léon Poirier avec Marcel André CM La carotte – de ? avec Charles Lamy CM L’amour passé – de Léon Poirier avec Marcel André CM La famille Boléro – de Charles Prince avec André Simon |
1917 | CM Madame Cicéron, avocate – de Félix Léonnec avec André Lefaur |
1919 | Perdue – de Georges Monca avec René Alexandre |
1920 | Mademoiselle de la Seiglière – de André Antoine avec Charles Granval |
1921 | Le crime de Lord Arthur Savile – de René Hervil
avec André Nox
Fromont jeune et Risler aîné – de Henry Krauss avec Jean Angelo Film en 2 parties 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque |
1922 | Molière, sa vie son œuvre – de Jacques de Féraudy
avec Pierre Fresnay
Romain Kalbris – de Georges Monca avec Max Charlier |
1923 | Le secret de Polichinelle – de René Hervil avec Gabriel Signoret |
1924 | Nantas – de E.B. Donatien
avec Lucienne Legrand
Film en 4 parties 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque 3 : 3ème époque 4 : 4ème époque |
1926 | Le diable au cœur – de Marcel L’Herbier avec Jaque Catelain |
1932 | Poil de carotte – de Julien Duvivier avec Harry Baur |
1933 | Les précieuses ridicules – de Léonce Perret avec Marcelle Gabarre |
1934 | Poliche – de Abel Gance
avec Constant Rémy
La chanson de l’adieu – de Albert Valentin & Géza von Bolváry avec Jean Servais Le prince de minuit – de René Guissart avec Henri Garat CM L’ai-je bien gagné ? – de Pierre-Jean Ducis avec Robert Lepers CM Un soir à la Comédie Française – de Léonce Perret avec Madeleine Renaud |
1935 | Divine – de Max Ophüls
avec Yvette Lebon
Promesses – de René Delacroix avec Madeleine Robinson Les beaux jours – de Marc Allégret avec Simone Simon La tendre ennemie – de Max Ophüls avec Simone Berriau |
1936 | L’homme de nulle part / Feu Mathias Pascal – de Pierre Chenal
avec Pierre Blanchar
Une femme sans importance – de Jean Choux avec Pierre Blanchar |
1938 | La route enchantée – de Pierre Caron
avec Charles Trénet
Le cœur ébloui – de Jean Vallée avec Max Dearly Grand-père – de Robert Péguy avec Jean Chevrier |
1939 | Le héros de la Marne / La famille Lefrançois / Jean Lefrançois, le héros de la Marne – de
André Hugon avec Raimu
L’entraîneuse – de Albert Valentin avec Michèle Morgan |
1941 | La symphonie fantastique – de Christian-Jaque
avec Jean-Louis Barrault
Andorra ou les hommes d’Airain – de Emile Couzinet avec Jany Holt La duchesse de Langeais – de Jacques de Baroncelli avec Edwige Feuillère |
1942 | Forte tête – de Léon Mathot
avec René Dary
L’ange gardien – de Jacques de Casembroot avec Lucien Baroux La femme perdue – de Jean Choux avec Roger Duchesne Le brigand gentilhomme – de Émile Couzinet avec Gaston Modot Mahlia la métisse – de Walter Kapps avec Jean Servais |
1943 | Au bonheur des dames – de André Cayatte
avec Albert Préjean
La rabouilleuse – de Fernand Rivers avec Fernand Gravey Le bal des passants – de Guillaume Radot avec Emile Drain |
1944 | Le guardian – de Jean de Marguenat avec Tino Rossi |
1945 | L’ange qu’on m’a donné – de Jean Choux avec Jean Chevrier |
1947 | L’inconnu d’un soir – de Hervé Bromberger & Max Neufeld avec Claude Dauphin |
1948 | Le diable boiteux – de Sacha Guitry avec Lana Marconi |
1949 | Le jugement de dieu – de Raymond Bernard avec Jean-Claude Pascal |
1950 | Caroline chérie – de Richard Pottier
avec Martine Carol
Bel amour / Le calvaire d’une mère – de François Campaux avec Gisèle Pascal |
1951 | Sous le ciel de Paris / Sous le ciel de Paris coule la Seine – de Julien Duvivier
avec Paul Frankeur
La demoiselle et son revenant – de Marc Allégret avec Henri Vilbert Procès au Vatican / La vie de Sainte Thérèse de Lisieux – de André Haguet avec Suzanne Flon |
1953 | Les amoureux de Marianne – de Jean Stelli avec Gaby Morlay |
1958 | Drôles de phénomènes – de Robert Vernay avec Sophie Desmarets |
1959 | J’irai cracher sur vos tombes – de Michel Gast avec Christian Marquand |
1960 | Une aussi longue absence – de Henri Colpi avec Alida Valli |