1933 Les misérables – de Raymond Bernard avec Harry Baur, Charles Vanel & Marguerite Moreno | 1937 Marthe Richard – de Raymond Bernard avec Edwige Feuillère, Erich von Stroheim & Jean Galland | 1946 Un ami viendra ce soir – de Raymond Bernard avec Paul Bernard, Madeleine Sologne & Louis Salou | 1954 Les fruits de l’été – de Raymond Bernard avec Edwige Feuillère, Henri Guisol & Claude Nicot | ||
Fils du célèbre écrivain Tristan Bernard, Raymond Bernard voit le jour le 10 octobre 1891, dans le huitième arrondissement de Paris. Comme tout fils de bonne famille, il passe son enfance dans les quartiers chics de la capitale française et suit une scolarité dans les meilleurs établissements.
En 1916, en pleine Première Guerre mondiale, Raymond Bernard débute sa carrière artistique comme acteur aux côtés de la grande Sarah Bernhardt dans «Jeanne Doré», un film de Louis Mercanton et René Hervil, adapté d’une pièce de son père. La même année, il entre chez Gaumont et devient l’assistant de Jacques Feyder pour le court métrage «L’homme de compagnie». En 1918, il adapte un roman de son père «Le ravin sans fond», toujours pour Feyder et termine la réalisation du film, après le départ de celui-ci pour le front. L’année suivante, il réalise son premier film personnel, «Le petit café» avec Max Linder, toujours tiré d’une œuvre de Tristan Bernard.
Au début des années vingt, Raymond Bernard continue à travailler sur les comédies paternelles, telles que «Triplepatte» (1922) avec Edith Jehanne et «Le costaud des épinettes» (1923) avec Albert Préjean. En 1924, il change de registre en adaptant la fresque historique d’Henry Dupuy-Mazuel, «Le miracle des loups» avec Charles Dullin. Le film est un beau succès et ressortira en 1930 en version sonorisée. Fort de cette reconnaissance, il enchaîne deux productions en costume à gros budget, «Le joueur d’échec» (1926) avec Pierre Blanchar et «Tarakanova» (1929) avec Rudolf Klein-Rogge.
Raymond Bernard signe un contrat avec les productions Pathé-Nathan en 1931. Il franchit sans problème, l’écueil du passage au cinéma parlant avec «Faubourg Montmartre» (1931) mais surtout avec «Les croix de bois» (1931), un film sur les horreurs de la guerre 1914-1918 et sur la camaraderie au front, interprété par Pierre Blanchar et Charles Vanel. En 1933, Bernard dirige avec maestria «Les misérables» avec Harry Baur, un triptyque qui reste sans conteste une des meilleures versions de cette épopée hugolienne. L’année suivante, il met en scène Raimu dans «Tartarin de Tarascon» d’après l’œuvre d’Alphonse Daudet. Après la faillite de Pathé-Natan en 1934, il alterne des comédies et des drames mondains, puis tourne deux films brillants qui, de manière très différente, annoncent la guerre imminente: «Les Otages» (1938) avec Annie Vernay et «Cavalcade d’amour» (1939) avec Michel Simon.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, d’origines juives, Raymond Bernard est interdit de cinéma. Pour éviter les persécutions nazies, il se réfugie dans le Vercors. En 1946, à la libération, il reprend le chemin des plateaux de cinéma et tourne «Un ami viendra ce soir» avec Paul Bernard et «Adieu chérie» avec Danielle Darrieux. Il continue sa carrière en réalisant des œuvres commerciales sans grand intérêt, sans retrouver la verve et le succès passé. En 1957, il abandonne le monde du cinéma.
En 1960, Raymond Bernard fait une apparition amicale dans «Le miracle des loups», version André Hunebelle puis se retire définitivement dans son appartement parisien. Il décède le 11 décembre 1977, dans le seizième arrondissement de Paris (France).
© Philippe PELLETIER
1916 | Jeanne Doré – de Louis Mercanton & René Hervil
avec Sarah Bernhardt
Seulement interprétation CM L’homme de compagnie – de Jacques Feyder avec Jeanne Dyris Seulement assistant réalisateur |
1917 | Le ravin sans fond – de Jacques Feyder & Raymond Bernard
avec Yvonne Garat
+ adaptation CM Le traitement du hoquet – de Raymond Bernard avec Armand Bernard + adaptation |
1918 | CM Le gentilhomme commerçant – de Raymond Bernard
+ montage |
1919 | Le petit café – de Raymond Bernard
avec Max Linder
+ adaptation & montage |
1920 | Le secret de Rosette Lambert – de Raymond Bernard
avec Camille Bert
+ montage |
1921 | La maison vide – de Raymond Bernard
avec Andrée Brabant
+ adaptation, scénario & montage |
1922 | Triplepatte – de Raymond Bernard
avec Edith Jehanne
+ adaptation & montage |
1923 | Le costaud des épinettes – de Raymond Bernard
avec Germaine Fontanes
+ adaptation & montage CM L’homme inusable – de Raymond Bernard avec Armand Bernard + montage CM Décadence et grandeur / Grandeur et décadence – de Raymond Bernard avec Armand Bernard + montage |
1924 | Le miracle des loups – de Raymond Bernard
avec Gaston Modot
+ scénario & interprétation (film ressorti sonorisé en 1930) |
1926 | Le joueur d’échecs – de Raymond Bernard
avec Pierre Blanchar
Film en 2 parties – + adaptation 1 : Le chant de l’indépendance 2 : La grande deception |
1929 | Le croisé / Les croisés – de Raymond Bernard & Dimitri Kirsanoff
avec Léon Bary
Inachevé Tarakanova – de Raymond Bernard avec Rudolf Klein-Rogge + adaptation |
1931 | Faubourg Montmartre – de Raymond Bernard
avec Line Noro
Les croix de bois – de Raymond Bernard avec Charles Vanel + dialogues & scénario |
1933 | Les misérables – de Raymond Bernard
avec Harry Baur
Film en 3 parties – + scénario 1 : Tempête sous un crâne 2 : Les Thénardier 3 : Liberté, liberté chérie |
1934 | Tartarin de Tarascon – de Raymond Bernard avec Raimu |
1935 | Amants et voleurs – de Raymond Bernard
avec Pierre Blanchar
+ scénario |
1936 | Le coupable – de Raymond Bernard
avec Madeleine Ozeray
Anne-Marie – de Raymond Bernard avec Annabella + adaptation & scénario |
1937 | Marthe Richard / Marthe Richard, espionne au service de la France – de Raymond Bernard avec Erich von Stroheim |
1938 | J’étais une aventurière – de Raymond Bernard
avec Edwige Feuillère
Les otages – de Raymond Bernard avec Annie Vernay |
1939 | Cavalcade d’amour – de Raymond Bernard avec Simone Simon |
1946 | Un ami viendra ce soir – de Raymond Bernard
avec Paul Bernard
+ adaptation & scénario Adieu chérie – de Raymond Bernard avec Danielle Darrieux + adaptation & scénario |
1947 | Si jeunesse savait – de André Cerf
avec Jules Berry
Seulement adaptation |
1948 | Maya – de Raymond Bernard
avec Viviane Romance
+ adaptation & scénario |
1949 | Le jugement de dieu – de Raymond Bernard
avec Andrée Debar
+ adaptation & scénario |
1951 | Le cap de l’espérance – de Raymond Bernard avec Bernard Lajarrige |
1952 | La dame aux camélias – de Raymond Bernard
avec Micheline Presle
+ dialogues & scénario |
1953 | La belle de Cadix – de Raymond Bernard
avec Luis Mariano
+ adaptation & scénario |
1954 | Les fruits de l’été – de Raymond Bernard
avec Henri Guisol
+ adaptation & scénario |
1956 | Le septième commandement – de Raymond Bernard
avec Maurice Teynac
+ adaptation & scénario |
1957 | Le septième ciel ( la vedova elettrica ) de Raymond Bernard
avec Noël-Noël
+ adaptation & scénario |
1960 | Le miracle des loups – de André Hunebelle
avec Jean Marais
Seulement interprétation |