1924 Le miracle des loups – de Raymond Bernard avec Vanni Marcoux, Yvonne Sergyl & Gaston Modot | 1927 Maldone – de Jean Grémillon avec Marcelle Dullin, André Bacqué, Roger Karl & Annabella | 1936 Mademoiselle Docteur / Salonique, nid d’espions – de Georg Wilhelm Pabst avec Dita Parlo & Louis Jouvet | 1940 Volpone – de Maurice Tourneur avec Harry Baur, Louis Jouvet, Jacqueline Delubac & Fernand Ledoux | ||
Dix-neuvième et dernier enfant d’un modeste notaire savoyard, Charles Dullin naît le 12 mai 1885 à Yenne, petite bourgade à une vingtaine de kilomètres au nord de Chambéry. Elève au petit séminaire du Pont-de-Beauvoisin, il est déjà passionné par la poésie, la littérature et le théâtre. À dix-huit ans, le jeune homme quitte sa nombreuse famille et se rend à Paris afin de tenter sa chance comme comédien. Sans argent et pour ne pas mourir de faim, il récite des vers de François Villon au cabaret «Le Lapin Agile» et décroche un premier rôle au Théâtre des Gobelins.
En 1906, André Antoine, alors directeur du Théâtre de l’Odéon, lui signe un contrat pour être Cinna dans «Jules César» de William Shakespeare. Remarqué au «Lapin Agile» par Robert d’Humières, directeur du Théâtre des Arts, il est engagé par celui-ci en 1910 pour créer Pierrot dans «Le carnaval des enfants» de Saint Georges de Bouhelier. Charles Dullin enchaîne avec «Les frères Karamazov» de Dostoïevski, œuvre adaptée par Jacques Copeau et Jacques Croué, où l’acteur est un formidable Smerdiakov, puis «Le pain» de Henri Ghéon où s’illustre également Roger Karl et Louis Jouvet. Il entre ensuite chez Gémier, au Conservatoire Syndical, comme professeur en 1918. Encore trois ans et en juillet 1921, c’est la naissance de l’Atelier. Premières représentations en province, avant Paris, puis dans une boutique, au 7 de la rue Honoré Chevalier. La Compagnie prend ses quartiers rue des Ursulines en avril 1922. Il y a là une vieille salle désaffectée, mais ce n’est pas suffisant. Il faut à Dullin un vrai théâtre. Il s’intalle alors au Théâtre Montmartre. Les débuts dans ce nouveau lieu sont difficiles, mais en montant «Volpone» en 1928 le succès est enfin au rendez-vous.
Entre temps, pour payer les dettes occasionnées par les échecs de ses premières pièces, Charles Dullin accepte quelques rôles secondaires pour le cinéma, un art qui ne le fascine pas. Il apparaît dans «Les trois mousquetaires» (1921), un film en douze épisodes de Henri Diamant-Berger. En 1924, il est un époustouflant Louis XI dans «Le miracle des loups» de Raymond Bernard. Hollywood lui propose alors un pont d’or pour venir jouer en Amérique. Dullin refuse net, préférant se consacrer à son art, le théâtre. On le voit encore en Baron von Kempelen dans «Le joueur d’échecs» (1926) aux côtés de Pierre Blanchar puis, en Comte de Breteil dans «Cagliostro» (1928) de Richard Oswald, avec Hans Stüwe dans le rôle titre.
Charles Dullin revient occasionnellement au cinéma pour incarner avec Marguerite Moreno, le couple Thénardier dans «Les misérables» (1933) avec Harry Baur en Jean Valjean. Baur qu’il retrouve dans l’adaptation cinématographique par Maurice Tourneur de «Volpone» (1940). En 1940, il abandonne l’Atelier et prend la direction du Théâtre Sarah Bernhardt, rebaptisé très vite «Théâtre de la Cité» par les Allemands où il crée en autre, «Les mouches» (1943), drame en trois actes de Jean-Paul Sartre. À la libération de Paris, Dullin échappe curieusement à l’épuration et ce malgré des présentations de pièces ouvertement antisémites. Après la saison de 1947, il quitte malgré tout le Théâtre de la Cité. Il se contente par la suite de signer quelques mises en scènes et de faire des tournées à travers la France. En 1947, il partage l’affiche avec Louis Jouvet, l’ami de toujours, dans «Quai des Orfèvres» de Henri-Georges Clouzot. Charles Dullin meurt le 11 décembre 1949, à Paris
© Philippe PELLETIER
1919 | Âmes d’Orient – de Léon Poirier avec Renée Ludger |
1920 | Le secret de Rosette Lambert – de Raymond Bernard
avec Camille Bert
L’homme qui vendit son âme au diable – de Pierre Caron avec Gladys Rolland |
1921 | Les trois mousquetaires – de Henri Diamant-Berger
avec Aimé Simon-Girard
Sérial en 14 épisodes 1 : L’auberge de Meung 2 : Les mousquetaires de M. de Tréville 3 : La lingère du Louvre 4 : Pour l’honneur de la Rein 5 : Les ferrets de diamant, 1ère partie 6 : Les ferrets de diamant, 2ème partie 7 : Le bal des échevins 8 : Le pavillon d’Estrées 9 : Les conquêtes de d’Artagnan 10 : L’auberge du Colombier Rouge 11 : Le conseil des mousquetaires 12 : Milady prisonnière 13 : Le couvent de Béthune 14 : La vengeance des mousquetaires |
1924 | Le miracle des loups – de Raymond Bernard avec Gaston Modot |
1926 | Le joueur d’échecs – de Raymond Bernard
avec Pierre Blanchar
Film en 2 parties 1 : Le chant de l’indépendance 2 : La grande deception |
1927 | Maldone – de Jean Grémillon avec Annabella |
1928 | Cagliostro ( graf Cagliostro ) de Richard Oswald avec Hans Stüwe |
1930 | CM Vagabonds imaginaires – de Alfred Chaumel avec Roger Blin |
1933 | Les misérables – de Raymond Bernard
avec Harry Baur
Film en 3 parties 1 : Tempête sous un crâne 2 : Les Thénardier 3 : Liberté, liberté chérie |
1936 | Mademoiselle Docteur / Salonique, nid d’espions – de Georg Wilhelm Pabst avec Dita Parlo |
1937 | L’affaire du courrier de Lyon – de Claude Autant-Lara & Maurice Lehmann avec Sylvia Bataille |
1940 | Volpone – de Maurice Tourneur avec Jacqueline Delubac |
1941 | Le briseur de chaînes / Mamouret ou le briseur de chaînes – de Jacques Daniel-Norman avec Ginette Leclerc |
1942 | CM Etoiles de demain – de René-Guy Grand
avec Suzy Carrier
Seulement apparition |
1947 | Les jeux sont fait – de Jean Delannoy
avec Micheline Presle
Quai de Orfèvres – de Henri-Georges Clouzot avec Louis Jouvet |