1937 Marthe Richard, espionne au service de la France – de Raymond Bernard avec Erich von Stroheim & Marcel André | 1941 La duchesse de Langeais – de Jacques de Baroncelli avec Pierre Richard-Willm, Aimé Clariond & Lise Delamare | 1947 L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau avec Jean Marais, Silvia Monfort, Jean Debucourt & Maurice Nasil | 1954 Les fruits de l’été – de Raymond Bernard avec Henri Guisol, Etchika Choureau & Jeanne Fusier-Gir | ||
Edwige Louise Caroline Cunati naît le 2 octobre 1907, dans la ville franc-comtoise de Vesoul. Son père est ingénieur d’origine italienne, la famille de sa mère vient de l’Alsace annexée en 1871 par l’Allemagne. Edwige étudie au conservatoire d’art dramatique de Dijon puis monte à Paris.
Elle commence sa carrière cinématographique sous le pseudonyme de Cora Lynn dans un film de Karl Anton «Le cordon Bleu» (1931) avec Marguerite Moreno. Mariée depuis peu au comédien et acteur de cinéma Pierre Feuillère, et bien que très vite séparée de son époux qui se suicidera une dizaine d’années plus tard, elle poursuit toute sa carrière sous le nom de Edwige Feuillère. Durant les années trente, la comédienne triomphe sur les planches en jouant notamment avec Pierre Richard-Willm «La dame aux camélias» de Alexandre Dumas fils. Elle est pensionnaire de la Comédie Française de 1931 à 1933. Le cinéma lui apporte une nouvelle opportunité de notoriété dans des films comme «Topaze» d’après Marcel Pagnol, en 1932, avec Louis Jouvet ou «Ces Messieurs de la Santé» avec Raimu (1933). En 1935 elle est, bien avant, Martine Carol, très dévêtue en «Lucrèce Borgia», tandis que Gabriel Gabrio interprète César. Elle tourne avec Erich von Stroheim «Marthe Richard» (1937). Elle incarne l’épouse de l’archiduc autrichien François-Ferdinand dans «De Mayerling à Sarajevo» (1939) de Max Ophüls.
Pendant l’occupation, Edwige Feuillère poursuit sa double carrière notamment avec «Mam’zelle Bonaparte» (1941) de Maurice Tourneur et «La Duchesse de Langeais» (1941) de Jacques de Baroncelli. Dans l’immédiate après guerre, elle est au théâtre puis au cinéma une émouvante Nastasia auprès de Gérard Philipe qui joue «L’idiot» (1946) d’après Dostoïevski. Elle triomphe en interprétant «L’aigle à deux têtes» (1947) de Jean Cocteau avec Jean Marais. C’est ce dernier film qui l’a fait découvrir au cinéaste britannique Terence Young qui veut absolument tourner avec elle. Il en résulte «Les ennemis amoureux» (1948) où Edwige réussit à prendre dans ses filets, un très sympathique jeune lord anglais joué par Stewart Granger. La comédienne qui a appris son texte phonétiquement y montre une fois de plus qu’elle peut jouer tout aussi bien la comédie que les œuvres dramatiques.
Edwige Feuillère qui ne se remariera jamais, ne vit plus que pour le théâtre. Elle tourne cependant une quinzaine de films entre 1950 et 1970. Elle est l’épouse de Jean Gabin qui perd la tête en face de Brigitte Bardot dans «En cas de malheur» (1958) de Claude Autant-Lara. En 1969, elle participe à un OSS 117 avec Luc Merenda. Patrick Chéreau la filme, en 1974, dans «La chair de l’orchidée» aux côtés de Simone Signoret et Bruno Cremer. Edwige écrit ses mémoires «Les feux de la mémoire». Elle publie aussi une biographie sur la Clairon, une sociétaire de la Comédie Française du XVIIIème siècle. Elle retrouve, à quatre-vingt huit ans, l’œuvre d’Honoré de Balzac pour le téléfilm «La duchesse de Langeais» (1995) de Jean-Daniel Verhaeghe avec Robin Renucci.
Décorée de la Légion d’honneur, commandeur des Arts et lettres, récompensée de plusieurs «Molière», Edwige Feuillère, la Grande Dame de la scène française s’éteint le 19 novembre 1998, à l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt, des suites de complications cardiaques.
© Caroline HANOTTE
1931 | Le cordon bleu – de Karl Anton
avec Lucien Baroux
Mam’zelle Nitouche – de Marc Allégret avec Raimu La perle – de René Guissart avec André Berley CM La fine combine – de André Chotin avec Fernandel |
1932 | Topaze – de Louis J. Gasnier
avec Louis Jouvet
Monsieur Albert – de Karl Anton avec Noël-Noël Maquillage – de Karl Anton avec Saint-Granier Une petite femme dans le train – de Karl Anton avec Léon Belières CM Le beau rôle – de Roger Capellani avec Robert Arnoux |
1933 | La voix du métal – de Youly Marca-Rosa
avec Félix Oudart
Matricule 33 – de Karl Anton avec Camille Bert Ces messieurs de la santé – de Pierre Colombier avec Pierre Stéphen Les aventures du roi Pausole – de Alexis Granowsky avec André Berley Toi que j’adore – de Géza von Bolváry & Albert Valentin avec Jean Murat |
1934 | Le miroir aux alouettes – de Hans Steinhoff & Roger Le Bon avec Pierre Brasseur |
1935 | Stradivarius – de Géza von Bolváry & Albert Valentin
avec Pierre Richard-Willm
Golgotha / Ecce Homo – de Julien Duvivier avec Harry Baur La route heureuse – de Georges Lacombe avec Claude Dauphin Lucrèce Borgia – de Abel Gance avec Jacques Dumesnil Barcarolle – de Gerhardt Lamprecht & Roger Le Bon avec Roger Karl |
1936 | Mister Flow / Les amants traqués – de Robert Siodmak
avec Vladimir Sokoloff
Amore – de Carlo Ludovico Bragaglia avec Gino Cervi |
1937 | Marthe Richard / Marthe Richard, espionne au service de la France – de Raymond
Bernard avec Erich von Stroheim
Feu ! – de Jacques de Baroncelli avec Victor Francen La dame de Malacca – de Marc Allégret avec Jean Debucourt |
1938 | J’étais une aventurière – de Raymond Bernard
avec Jean Tissier
Sans lendemain / La duchesse de Tilsitt – de Max Ophüls avec Paul Azaïs |
1939 | De Mayerling à Sarajevo – de Max Ophüls avec John Lodge |
1940 | L’émigrante – de Léo Joannon avec Jean Chevrier |
1941 | Mam’zelle Bonaparte – de Maurice Tourneur
avec Raymond Rouleau
La duchesse de Langeais – de Jacques de Baroncelli avec Aimé Clariond |
1942 | L’honorable Catherine – de Marcel L’Herbier avec André Luguet |
1943 | Lucrèce – de Léo Joannon avec Louis Seigner |
1945 | La part de l’ombre – de Jean Delannoy
avec Jean-Louis Barrault
Tant que je vivrai – de Jacques de Baroncelli avec Ferruccio Tagliavini |
1946 | L’idiot – de Georges Lampin
avec Gérard Philipe
Il suffit d’une fois – de Andrée Feix avec Fernand Gravey |
1947 | L’aigle à deux têtes – de Jean Cocteau avec Jean Marais |
1948 | Les ennemis amoureux ( woman hater ) de Terence Young avec Stewart Granger |
1949 | Julie de Carneilhan – de Jacques Manuel avec Jacques Dacqmine |
1950 | Olivia – de Jacqueline Audry
avec Simone Simon
Souvenirs perdus – de Christian-Jaque avec Yves Montand |
1951 | Le cap de l’espérance – de Raymond Bernard avec Bernard Lajarrige |
1952 | Adorables créatures – de Christian-Jaque avec Daniel Gélin |
1953 | Le blé en herbe – de Claude Autant-Lara avec Louis de Funès |
1954 | Les fruits de l’été – de Raymond Bernard avec Henri Guisol |
1956 | Le septième commandement – de Raymond Bernard avec Maurice Teynac |
1957 | Quand la femme s’en mêle / Sans attendre Godot – de Yves Allégret avec Alain Delon |
1958 | La vie à deux – de Clément Duhour
avec Robert Lamoureux
En cas de malheur – de Claude Autant-Lara avec Jean Gabin |
1961 | Le crime ne paie pas – de Gérard Oury
avec Gabriele Ferzetti
Les amours célèbres – de Michel Boisrond avec Jean Desailly |
1964 | La bonne occase – de Michel Drach
avec Francis Blanche
Aimez-vous les femmes ? – de Jean Léon avec Guy Bedos |
1967 | Et si l’on faisait l’amour ? ( scusi, facciamo l’amore ? ) de Vittorio Caprioli avec Pierre Clémenti |
1969 | OSS 117 prend des vacances / Tous les coups sont bons pour OSS 117 – de Pierre Kalfon avec Luc Merenda |
1970 | Clair de terre – de Guy Gilles avec Annie Girardot |
1974 | La chair de l’orchidée – de Patrice Chéreau avec Simone Signoret |
1993 | DO Edwige Feuillère en scène – de Serge Moati
avec Guy Tréjan
+ textes |
AUTRES PRIX : | |
César d’honneur, France ( 1984 ) |