1933 Ciboulette – de Claude Autant-Lara avec Armand Dranem, Robert Burnier & Madeleine Guitty | 1934 Itto – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Simone Bourday, Camille Bert & Pauline Carton | 1936 La tendre ennemie – de Max Ophüls avec Georges Vitray, Lucien Nat, Camille Bert & Catherine Fonteney | 1939 Paris-New York – de Yves Mirande avec Michel Simon, Gaby Morlay, Jules Berry & Claude Dauphin | ||
Simone Berriau naît Simone Blanche Eugénie Bossis le 21 juillet 1896 à Touques, petit village normand situé tout près des célèbres stations balnéaires de Trouville-Deauville. Elle devient d’abord chanteuse lyrique avant d’être comédienne puis productrice. Presque quarantaine elle débute au cinéma dans le rôle- titre de «Ciboulette», une adaptation par Claude Autant-Lara d’une opérette de Francis de Croisset et Robert de Flers, avec notamment Armand Dranem, mais aussi Ginette Leclerc et Viviane Romance. Simone est ensuite l’héroïne berbère de «Itto», un drame marocain filmé par Jean Benoît-Lévy, et adapté du roman orientaliste de Maurice Le Glay, avec, parmi la distribution européenne, Pauline Carton. Puis l’actrice travaille notamment avec Yves Mirande qui sera un temps son compagnon à la ville et qui la dirige dans: «A nous deux madame la vie» (1936), avec André Luguet; «Café de Paris» (1937) avec Jules Berry; «Derrière la façade» (1938) avec Erich von Stroheim; et «Paris-New-York» (1939) avec comme décors le magnifique paquebot «Normandie» et une pléiade de vedettes dont Gaby Morlay, Gisèle Préville, Claude Dauphin, Michel Simon. Max Ophüls lui offre également deux excellents rôles dans «Divine» (1935) d’après Colette, avec le jeune premier franco-argentin Georges Rigaud, puis dans «La tendre ennemie» (1936), une comédie farfelue avec Georges Vitray. Pendant la «drôle de guerre», elle retrouve Georges Lacombe, qui a coréalisé «Derrière la façade», pour «Elles étaient douze femmes» (1940) avec notamment Betty Stockfeld, Blanchette Brunoy et Françoise Rosay; puis «L’an quarante» de Fernand Rivers, un film encore d’actualité avec Jules Berry, Josseline Gaël, Fernand Charpin, mais qui sera interdit le lendemain de sa sortie en janvier 1941, et qui est réputé aujourd’hui disparu.
Pendant l’occupation Simone Berriau apparaît encore pour des rôles plus secondaires dans «La Femme que j’ai le plus aimée» (1941) de Robert Vernay «Soyez les Bienvenues» (1941) de Jacques de Baroncelli. Enfin en 1942, elle tourne son quatorzième et dernier film en tant qu’actrice, «Les petits riens» (1942) de Raymond Leboursier, avec Raimu et Fernandel. Elle reprend alors avec Lucien Brûlé (administrateur) la direction d’un théâtre situé boulevard de Strasbourg et elle rend hommage à son premier propriétaire dans son spectacle inaugural intitulé «Á la gloire d’André Antoine» auquel participent Sacha Guitry, Yvonne de Bray, Paul Bernard, Michèle Alfa, Jeanne Fusier-Gir, Hélène Perdrière, Noël Roquevert, Suzy Prim, Marthe Mellot, etc. Le tout Paris artistique s’y presse mais aussi celui en uniforme. Simone Berriau fait également la connaissance de Jean-Paul Sartre qui crée à Paris «Les mouches» (1943) puis quelques jours avant le débarquement en Normandie, «Huis-clos».
En 1946, le philosophe, écrivain et dramaturge, lui propose «Morts sans sépultures» avec Michel Vitold et Alain Cuny ainsi que «La putain respectueuse» (1946) avec Habib Benglia et Héléna Bossis, la propre fille de Simone. La directrice du théâtre «Antoine» sera désormais à l’origine des premières de Sartre. Et elle coréalisera le film «Les mains sales» (1951) avec Pierre Brasseur et Daniel Gélin. Presque toujours aussi active à près de quatre-vingt dix printemps, Simone Berriau met en chantier «Nos premiers adieux» avec Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. Mais elle décède dans son théâtre le jour de la première le 26 février, 1984. Quelle plus belle fin pour cette grande dame de la scène, tandis que le théâtre «Antoine» porte désormais aussi son nom.
© Christophe LAWNICZAK & Caroline HANOTTE
1933 | Ciboulette – de Claude Autant-Lara avec Armand Dranem |
1934 | Itto – de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein avec Pauline Carton |
1935 | Divine – de Max Ophüls avec Georges Rigaud |
1936 | À nous deux, madame la vie – de Yves Mirande & René Guissart
avec André Luguet
La tendre ennemie – de Max Ophüls avec Georges Vitray |
1937 | Café de Paris – de Yves Mirande avec Jules Berry |
1938 | Derrière la façade / 32 Rue de Montmartre – de Georges Lacombe & Yves Mirande
avec Erich von Stroheim
Moulin Rouge – de André Hugon avec Lucien Baroux |
1939 | Paris-New York – de Yves Mirande avec Michel Simon |
1940 | Elles étaient douze femmes – de Georges Lacombe
avec Françoise Rosay
L’an quarante – de Fernand Rivers avec André Alerme |
1941 | La femme que j’ai le plus aimée – de Robert Vernay
avec Noël-Noël
Soyez les bienvenus – de Jacques de Baroncelli avec André Lefaur |
1942 | Les petits riens – de Raymond Leboursier avec Raimu |
1947 | Mon trésor ( kenzi ) de Vicky Ivernel
avec Maurice Baquet
Seulement conseillère technique |
1951 | Les mains sales – de Fernand Rivers
avec Pierre Brasseur
Seulement réalisatrice de quelques scènes |