1923 Gossette – de Germaine Dulac avec Régine Bouet, Maurice Schutz, Madeleine Guitty & Jeanne Brindeau | 1928 La grande épreuve – de Alexander Ryder, R. Duges & Joë Hamman avec Berthe Jalabert & Jean Murat | 1929 Prix de beauté – de Augusto Genina avec Louise Brooks, Augusto Bandini, Jean Bradin & Gaston Jacquet | 1931 La tragédie de la mine – de Georg Wilhelm Pabst avec Daniel Mendaille, Pierre-Louis & Héléna Manson | ||
Issu d’une famille de commerçants aisés, Georges Charlia naît sous le nom de Charliat le 27 juillet 1894, à Paris. Le petit garçon connaît une enfance heureuse partagée entre la boutique de fleurs de ses parents, Georges et Eugénie Charliat, fournisseurs de tous les beaux quartiers parisiens et même du palais de l’Elysée, et une scolarité dans les meilleurs établissements de la capitale. Devenu un très beau jeune homme, il mène une vie de playboy et fréquente les salons de la bonne société.
Presque trentenaire, Georges Charlia fait la connaissance de Germaine Dulac, cinéaste avant-gardist, à la recherche d’un acteur pour «Gossette», un drame en six épisodes plein de rebondissements. Pour son entrée dans le monde du cinéma, Georges Charlia décroche ainsi son premier rôle, en tête d’affiche, auprès de Régine Bouet, Maurice Schutz et Madeleine Guitty. En septembre 1923, il enchaîne avec un petit rôle dans «La belle Nivernaise», adaptation d’un roman de Alphonse Daudet par Jean Epstein. Devenu un jeune premier très en vue, il part plusieurs mois au Maroc pour tourner en vedette dans «Les fils du soleil» un sérial en huit volets, mis en scène par René Le Somptier. Il interprète ensuite le chanteur Antonio Arcella, rival de Gaston Modot pour les beaux yeux de Gina Manès, dans «Naples au baiser de feu» (1925) de Serge Nadejdine. L’acteur retrouve Gina Manès dans «Le train sans yeux» (1925) le premier film réalisé par Alberto Cavalcanti sur un scénario de Louis Delluc. Le séduisant acteur tombe sous le charme de sa partenaire et les deux amoureux deviennent très vite inséparables et finissent par se marier. Signalons qu’il fut brièvement marié une première fois avec Lydia Stern entre 1920 et 1926.
Au cours des cinq années suivantes, Georges Charlia apparaît dans une quinzaine de productions dont certaines sont tournées en Allemagne. Il joue dans trois autres films auprès de sa femme: «L’ensorcellement de Séville» (1930) de Benito Perojo, «Pax» (1931) de Francisco Elías et «L’amour qu’il faut aux femmes» (1933) de Adolf Trotz; on le voit aussi dans «Morgane la sirène» (1927) de Léonce Perret, «L’équipage» (1928) de Maurice Tourneur ou «La tragédie de la mine» (1930) de Georg Wilhelm Pabst. Son rôle le plus marquant reste celui du fiancé jaloux de Louise Brooks dans «Prix de beauté» (1929) réalisé par Augusto Genina.
L’arrivée du cinéma parlant bouleverse le paysage du cinéma français, Georges Charlia fait alors partie de ses acteurs dont la voix n’a aucun rapport avec son physique athlétique. Il est très vite relégué aux rôles secondaires. Gina Manès tourne moins, le couple décide de tout quitter. Ils vendent leur maison de Guermantes et partent s’installer au Maroc. Ils ouvrent un hôtel-restaurant, «Au soleil», dans la région de Marrakech. Lasse de passer la plupart de son temps aux fourneaux, Gina revient à Paris deux ans plus tard. Georges essaie de tenir l’auberge seul mais finit lui aussi par rentrer en France. Les deux comédiens finissent par se séparer. Gina Manès retrouve péniblement le chemin des studios mais jamais plus elle ne sera une vedette. Georges Charlia abandonne définitivement le cinéma et plus personne n’entend parler de lui. Nous savons simplement qu’il se mariera une troisième fois avec une certaine Thérèse Lelong et qu’il finira par mourir dans l’indifférence, le 25 juillet 1984, à son domicile du 7 villa Eugène Manuel, dans le XVIème arrondissement de Paris, deux jours avant son 90ème anniversaire.
© Pascal DONALD
1923 | La belle Nivernaise – de Jean Epstein
avec Blanche Montel
Gossette – de Germaine Dulac avec Régine Bouet Sérial en 6 épisodes 1 : La nuit tragique 2 : Le revenant 3 : Face à face 4 : L’embûche 5 : Les lettres volées 6 : La vengeance du mort |
1924 | La goutte de sang / Du sang dans les ténèbres – de Jean Epstein & Maurice Mariaud
avec Andrée Lionel
Pierre et Jean – de E.B. Donatien avec Lucienne Legrand Les fils du soleil – de René Le Somptier avec Marquisette Bosky Sérial en 8 épisodes 1 : Un drame de Saint-Cyr 2 : Le capitaine Youssouf 3 : Chrétienne et musulmane 4 : La justice d’Abd-el-Kassem 5 : L’évasion 6 : La guerre sainte 7 : Sabre au clair 8 : Le triomphe de l’honneur |
1925 | Naples au baiser de feu – de Serge Nadejdine & Jacques Robert
avec Gina Manès
Le train sans yeux – de Alberto Cavalcanti avec Gina Manès |
1927 | En rade – de Alberto Cavalcanti
avec Nathalie Lissenko
Morgane la sirène – de Léonce Perret avec Claire de Lorez |
1928 | La grande épreuve – de Alexander Ryder, R. Duges & Joë Hamman
avec Berthe Jalabert
Le gentilhomme des bas-fonds ( ritter der nacht ) de Max Reichmann avec La Jana L’équipage – de Maurice Tourneur avec Jean Murat |
1929 | Prix de beauté – de Augusto Genina avec Louise Brooks |
1930 | L’ensorcellement de Séville – de Benito Perojo avec Ginette Maddie |
1931 | Vacances – de Robert Boudrioz
avec Florelle
L’inconstante. Je sors et tu restes là / Le roman d’un mannequin – de Hans Berendt & André Rigaud avec Danièle Parola La tragédie de la mine – de Georg Wilhelm Pabst avec Daniel Mendaille Pax – de Francisco Elías avec Gina Manès |
1932 | Jeunes filles en liberté – de Fritz Kramp
avec Suzanne Christy
L’enfant de ma sœur – de Henry Wulschleger avec Paulette Dubost |
1933 | L’amour qu’il faut aux femmes – de Adolf Trotz avec Gina Manès |