1925 Le réveil – de Jacques de Baroncelli avec Isobel Elsom, Charles Vanel, Marguerite de Morlaye & Max Maxudian | 1928 Ariane, gagnante du grand prix (Ariadne im hoppegarten) de Robert Dinesen avec Maria Jacobini & Alfred Abel | 1928 Champagne / À l’américaine (Champagne) de Alfred Hitchcock avec Betty Balfour & Ferdinand von Alten | 1930 Deux fois vingt ans – de Charles-Félix Tavano avec Annabella, Germaine Rouer & Paul Ollivier | ||
C’est au domicile de ses parents, place de la Sorbonne dans le cinquième arrondissement de Paris, que Jean Bradin naît le 30 mai 1899. Son père Clodomir, exerce la profession d’employé de commerce; sa mère Elise est femme au foyer. Destiné à une carrière d’ingénieur, de médecin ou d’avocat, c’est le dessin qui l’attire très vite. Au début de la Première Guerre mondiale, il abandonne ses études et s’engage comme volontaire dans la Croix-Rouge Américaine, il a tout juste 16 ans. Il apprend l’anglais et décide, au grand désarroi de sa famille, de partir tenter sa chance en Amérique.
Arrivé à New-York, Jean Bradin, à force de volonté, est employé pour illustrer des journaux et créer des maquettes de costumes puis, il dessine les affiches pour des théâtres et des music-halls. Beau jeune homme, il est très vite remarqué par le producteur Joseph M. Schenck, mari de l’actrice Norma Talmadge, qui lui propose un contrat pour tourner dans ses films, mais son expérience américaine tourne court quand il doit impérativement rentrer en France pour ses obligations militaires. Après son service, il part au Mexique où il travaille quelques temps dans une exploitation fermière avant de revenir dans son pays natal. Devenu régisseur général, décorateur et dessinateur aux Studios d’Epinay, il attire l’attention des cinéastes Donatien et Edouard-Emile Violet qui lui proposent de tenir des petits rôles dans leurs films «L’auberge» et «Les hommes nouveaux» en 1922.
Dès lors, sa voie dans le cinéma est toute tracée. Charmant et séduisant, l’œil sombre et la lèvre boudeuse, il est très vite utilisé à l’écran pour jouer les jeunes premiers. Il est Paul dans l’adaptation du célèbre roman de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre «Paul et Virginie» (1924) réalisée par Robert Péguy; le temps de quelques scènes, il interprète le Christ dans «Le berceau de Dieu» (1926) grande fresque biblique dirigée par Fred LeRoy Granville; il enfile le costume du Roi Sandor dans «Une Dubarry moderne» (1926) production allemande de Alexander Korda, avec Maria Corda et la débutante Marlene Dietrich. En Allemagne, il donne la réplique à quelques unes des plus grandes vedettes féminines de cette époque: Camilla Horn et Maria Jacobini dans «L’honorable Mme Besson» (1927) de Wolfgang Hoffmann-Harnisch, Brigitte Helm dans «Au bout du monde» (1927) de Karl Grune, Olga Tschechowa dans «Moulin Rouge» (1928) de Ewald André Dupont ou Marcella Albani dans «L’épreuve d’une nuit» (1929) de Mario Bonnard. Jean Bradin travaille aussi avec Alfred Hitchcock dans «Champagne» (1928) incarnant le chevalier servant de Betty Balfour, mais aussi pour Augusto Genina dans «Prix de beauté» (1929) où, en prince de Grabovsky, il attise la jalousie de Georges Charlia trop amoureux de sa jolie fiancée interprétée par Louise Brooks. Mais l’arrivée du cinéma parlant met un frein à sa carrière, il apparaît encore dans quelques films, pour Julien Duvivier et Sacha Guitry entre autres. En 1939, il joue son dernier rôle à l’écran, auprès de Michèle Morgan, dans «La piste du Nord» de Jacques Feyder.
Grand séducteur aux multiples aventures amoureuses, Jean Bradin épouse, le 17 juin 1933 à Croissy-sur-Seine, une certaine Louise Landmann. Un mariage éclair car le couple se sépare deux ans et demi plus tard, en novembre 1935. Après vingt ans passés loin des plateaux de cinéma, Jean Bradin s’éteint le 7 octobre 1969, à Paris, dans l’indifférence générale.
© Pascal DONALD – Source André Tinchant (Cinémagazine mars 1923).
1922 | L’auberge – de Donatien & Edouard-Emile Violet
avec Mademoiselle de Wilhems
Les hommes nouveaux – de Donatien & Edouard-Émile Violet avec Marthe Ferrare |
1923 | Le voile du bonheur – de Donatien & Edouard-Émile Violet avec Susie Wata |
1924 | Kithnou – de Robert Péguy & Henri Étiévant
avec Jeanine Guichard
Paul et Virginie – de Robert Péguy avec Jeanne Bérangère |
1925 | Veille d’armes – de Jacques de Baroncelli
avec Annette Benson
Le réveil – de Jacques de Baroncelli avec Isobel Elsom |
1926 | Le berceau de dieu / Les ombres du passé – de Fred Leroy-Granville
avec Stacia Napierkowska
The island of despair – de Henry Edwards avec Marjorie Hume Une Dubarry moderne / Mannequin de roi ( eine Dubarry von Heute ) de Alexander Korda avec Maria Corda Le roman d’un jeune homme pauvre ( mitgiftjäger ) de Gaston Ravel avec Suzy Vernon |
1927 | L’honorable Mme Besson ( die frauengasse von Algier ) de Wolfgang Hoffmann-Harnisch
avec Camilla Horn
La boule qui roule ( die rollende kugel ) de Erich Schönfelder avec Erna Morena Au bout du monde ( am rande der welt ) de Karl Grune avec Brigitte Helm Le destin d’une nuit ( das schicksal einer nacht ) de Erich Schönfelder avec Adele Sandrock |
1928 | Ariane, gagnante du grand prix ( Ariadne im hoppegarten ) de Robert Dinesen
avec Maria Jacobini
Moulin Rouge – de Ewald André Dupont avec Olga Tschechowa Champagne / À l’américaine ( Champagne ) de Alfred Hitchcock avec Betty Balfour Théâtre ( das letzte souper / der schüß in der großen oper ) de Mario Bonnard avec Evi Eva |
1929 | Die dame auf der Banknote – de Karl Leiter
avec Anita Dorris
L’épreuve d’une nuit ( anschluß um mitternacht / kokottchens liebesabenteuer ) de Mario Bonnard avec Marcella Albani Prix de beauté – de Augusto Genina avec Louise Brooks |
1930 | Le secret du docteur – de Charles de Rochefort
avec Marcelle Chantal
David Golder – de Julien Duvivier avec Harry Baur Deux fois vingt ans – de Charles-Félix Tavano avec Annabella |
1932 | La complice / Entre deux forces – de Giuseppe Guarino
avec Régine Poncet
CM Une jeune fille nature – de Jean De Size avec Simone de Houx |
1937 | CM Le doigt du destin – de Christian Herman avec Simone Mareuil |
1938 | Remontons les Champs-Élysées – de Sacha Guitry & Robert Bibal avec Jacqueline Delubac |
1939 | La piste du Nord / La loi du Nord – de Jacques Feyder avec Michèle Morgan |