1960 Une aussi longue absence – de Henri Colpi avec Alida Valli, Charles Blavette & Catherine Fonteney | 1962 Le désordre (il disordine) de Franco Brusati avec Curd Jürgens, Louis Jourdan, Tomas Milian & Sami Frey | 1981 Itinéraire bis – de Christian Drillaud avec Rufus, Claire Maurier, André Marcon & Isabelle Sadoyan | 1988 La Vouivre – de Georges Wilson avec Lambert Wilson, Jean Carmet, Suzanne Flon & Jacques Dufilho | ||
Georges Wilson, de son vrai nom Willson, naît le 16 octobre 1921 à Champigny-sur-Marne, au Sud de Paris. Né d’une mère d’origine irlandaise (d’où son patronyme anglophone) et d’un père pianiste décédé alors que Georges est à peine adolescent, il entreprend d’abord de perpétuer la tradition paternelle en épousant une carrière musicale. Mais c’est finalement l’appel de la scène qui est le plus fort. En 1945, il rejoint l’école de la Rue Blanche, où Pierre Renoir lui enseigne l’art dramatique. Deux ans après, il rejoint la compagnie Grenier-Hussenot, où il restera jusqu’en 1950. C’est à cette même époque qu’il débute au théâtre, notamment dans «Cymbeline» de Shakespeare.
C’est en 1952 que sa carrière théâtrale prend un tournant décisif: il rencontre le metteur en scène Jean Vilar qui l’engage au Théâtre National Populaire. L’acteur rencontre Gérard Philipe et se produit alors au Festival d’Avignon et joue les classiques: «Lorenzaccio» de Alfred de Musset, «Dom Juan» de Molière, ou «La tragédie du roi Richard II» de Shakespeare, amorçant un prestigieux parcours théâtral. Les années cinquante sont aussi pour lui l’occasion d’aborder le cinéma: on peut le voir dans «Les hussards» (1955) ou dans «Une aussi longue absence» (1960), où sa composition de clochard ne passe pas inaperçue. Mais sa grande passion reste les planches: il signe de très nombreuses mises en scène. En 1957, il devient professeur chez Charles Dullin, et le restera jusqu’à sa mort.
Parallèlement à sa carrière théâtrale fulgurante, Georges Wilson devient un habitué du grand écran. D’une forte carrure, le nez busqué, le visage taillé à coups de serpe, il sera un surprenant capitaine Haddock dans «Tintin et le mystère de la Toison d’or» (1961). On peut aussi noter sa belle interprétation dans «Chair de poule» (1963) où il campe un mari trompé, victime d’une terrible machination. 1963 est une année importante pour lui puisqu’il succède à Jean Vilar au TNP. À l’écran, il n’a jamais la vedette, mais sa silhouette massive sert magistralement ses personnages, en leur insufflant une incontestable dimension. Georges Wilson est également un visage familier de la télévision. Les années soixante-dix sont marquées par son départ du TNP, qu’il quitte en 1972. Il poursuit sa carrière de metteur en scène et de comédien, au Festival d’Avignon mais surtout au Théâtre de l’Œuvre. Au cinéma, fidèle aux seconds rôles, il apparaît dans «Le mouton enragé» (1973) avec Jean-Louis Trintignant, «La gifle» (1974) aux côtés de Lino Ventura, ou dans «L’apprenti salaud» (1976) de Robert Lamoureux. Il fait sensation dans un rôle de caïd dans «Le bar du téléphone» (1980). En 1988, il surprend en passant derrière la caméra, à 67 ans, pour son unique film, «La Vouivre», œuvre semi-fantastique où il dirige son fils, l’acteur Lambert Wilson.
Puis, Georges Wilson se fait plus rare sur les écrans, mais on peut le remarquer dans «Le château de ma mère» (1990) et dans «L’ennemi public N°1» (2008), second volet du diptyque consacré à Jacques Mesrine. Wilson, véritable colosse de la scène, reste avant tout un immense homme de théâtre, ayant consacré sa vie au monde de l’art dramatique, auquel il voue une passion viscérale et qu’il a durablement marqué en servant les plus grands auteurs. Une carrière exceptionnelle récompensée, en 2001, par un Molière du meilleur second rôle pour «La chatte sur un toit brûlant». Georges Wilson, symbole du théâtre français, décède le 3 février 2010, de causes naturelles, à Rambouillet en région parisienne.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY
1947 | CM Le mystérieux colonel Barclay – de Jacques Wilfrid
avec Bernard Charlan
CM Matricule 1 / Monsieur Placide s’évade – de Jacques Wilfrid avec Bernard Charlan |
1950 | Maître après dieu – de Louis Daquin avec Pierre Brasseur |
1952 | Lettre ouverte / Lettre ouverte à un mari / Jaloux comme un tigre – de Alex Joffé avec Geneviève Page |
1953 | La môme vert-de-gris – de Bernard Borderie avec Dominique Wilms |
1954 | Le rouge et le noir – de Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe |
1955 | Les hussards – de Alex Joffé avec Bourvil |
1956 | Bonjour toubib – de Louis Cuny
avec Noël-Noël
CM Le Théâtre National Populaire – de Georges Franju avec Jean Vilar |
1959 | La jument verte – de Claude Autant-Lara
avec Sandra Milo
Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini avec Jeanne Moreau Maigret et l’affaire Saint-Fiacre – de Jean Delannoy avec Valentine Tessier Scènes coupées au montage |
1960 | Le farceur – de Philippe de Broca
avec Anouk Aimée
Terrain vague – de Marcel Carné avec Claudine Auger Une aussi longue absence – de Henri Colpi avec Alida Valli Le caïd – de Bernard Borderie avec Fernandel CM Vivant sous le même ciel – de Jacques de Casembroot Seulement voix & narration |
1961 | Tintin et le mystère de la Toison d’or – de Jean-Jacques Vierne
avec Charles Vanel
Le fédéral / Mission ultra secrète ( il federale ) de Luciano Salce avec Stefania Sandrelli Carillons sans joie – de Charles Brabant avec Dany Carrel Léviathan / La nuit du péché – de Léonard Keigel avec Louis Jourdan Cartouche – de Philippe de Broca avec Odile Versois La bataille de Naples ( le quattro giornate di Napoli ) de Nanni Loy avec Lea Massari CM Vous connaissez la Vendée ? – de Edouard Logereau Seulement voix & narration |
1962 | Le jour le plus long ( the longest day ) de Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton &
Gerd Oswald avec John Wayne
Le désordre ( il disordine ) de Franco Brusati avec Curd Jürgens Prix Golden Gate du meilleur second rôle masculin au festival international du cinéma de San Francisco, USA Les sept péchés capitaux – de Philippe de Broca, Claude Chabrol, Jacques Demy, Sylvain Dhomme, Max Douy, Jean-Luc Godard, Eugène Ionesco, Edouard Molinaro & Roger Vadim avec Marcelle Arnold Segment « La gourmandise » de Philippe de Broca Le Diable et les dix commandements – de Julien Duvivier avec Danielle Darrieux Segment « Tes pères et mères honoreras » Mandrin / Mandrin, bandit gentilhomme – de Jean-Paul Le Chanois avec Dany Robin Mélodie en sous-sol – de Henri Verneuil avec Jean Gabin Scènes coupées au montage |
1963 | Dragées au poivre – de Jacques Baratier
avec Simone Signoret
L’ennui et sa diversion, l’érotisme / L’ennui / L’érotisme ( la noia ) de Damiano Damiani avec Bette Davis Faites sauter la banque ! – de Jean Girault avec Louis De Funès Chair de poule – de Julien Duvivier avec Robert Hossein |
1964 | Lucky Joe – de Michel Deville avec Eddie Constantine |
1965 | Un monde nouveau / Un monde jeune ( un mondo nuovo ) de Vittorio De Sica avec Isa Miranda |
1966 | La belle et le cavalier ( c’era una volta ) de Francesco Rosi
avec Sophia Loren
Martin soldat – de Michel Deville avec Robert Hirsch Scènes coupées au montage |
1967 | L’étranger ( lo straniero / amare per vivere ) de Luchino Visconti avec Marcello Mastroianni |
1968 | Liens d’amour et de sang ( Beatrice Cenci ) de Lucio Fulci avec Tomas Milian |
1970 | Max et les ferrailleurs – de Claude Sautet avec Romy Schneider |
1971 | Blanche – de Walerian Borowczyk
avec Michel Simon
Les maffiosi ( la violenza quinto potere ) de Florestano Vancini avec Enrico Maria Salerno Nous sommes tous en liberté provisoire ( l’istruttoria è chiusa : dimentichi ( tante sbarre ) / l’istruttoria è chiusa: dimentichi ) de Damiano Damiani avec Franco Nero |
1972 | La longue nuit de l’exorcisme ( non si sevizia un paperino / don’t tortue a duckling / don’t
torture the duckling ) de Lucio Fulci
avec Irene Papas
Le général dort debout ( il generale dorme in piedi ) de Francesco Massaro avec Mariangela Melato La grosse tête ( sono stato io ! ) de Alberto Lattuada avec Giancarlo Giannini DO Jean Villar, une belle vie – de Jacques Rutman avec Maria Casarès Seulement apparition |
1973 | Les trois mousquetaires ( the three musketeers / the three musketeers : The queen’s
diamonds ) de Richard Lester
avec Raquel Welch
...E di Saul e dei sicari sulle vie di Damasco – de Gianni Toti avec Alessandro Haber Le mouton enragé – de Michel Deville avec Jean-Louis Trintignant |
1974 | Les Chinois à Paris – de Jean Yanne
avec Michel Serrault
La gifle – de Claude Pinoteau avec Lino Ventura L’età della pace – de Fabio Carpi avec O.E. Hasse |
1975 | TV Léopold le bien-aimé – de Georges Wilson
avec Véronique Jannot
+ adaptation |
1976 | L’apprenti salaud – de Michel Deville
avec Robert Lamoureux
DO Sur les traces de Balint – de Eric Duvivier avec Nadine Alari Seulement apparition |
1977 | Tendre poulet – de Philippe de Broca avec Annie Girardot |
1978 | Les ringards – de Robert Pouret
avec Mireille Darc
Lady O ( Lady Oscar / berusaiyu no bara ) de Jacques Demy avec Catriona MacColl |
1979 | Au bout du bout du banc – de Peter Kassovitz
avec Jane Birkin
Quarantaine ( cserepek ) de István Gaál avec Bella Tanay |
1980 | Asphalte – de Denis Amar
avec Carole Laure
Le bar du Téléphone – de Claude Barrois avec François Périer Le cheval d’orgueil – de Claude Chabrol avec Jacques Dufilho Seulement voix & narration |
1981 | Nu de femme ( nudo di donna ) de Nino Manfredi
avec Jean-Pierre Cassel
Les fruits de la passion ( shina ningyo ) de Shuji Terayama avec Klaus Kinski Seulement voix & narration Itinéraire bis – de Christian Drillaud avec Claire Maurier DO Les pièges de la mer – de Jacques Gagné avec Jacques-Yves Cousteau Seulement voix & narration |
1982 | L’honneur d’un capitaine – de Pierre Schoendoerffer
avec Nicole Garcia
DO Les pièges de la mer – de Jacques Gagné Seulement voix & narration DO Du grand large aux Grands Lacs – de Jacques Gagné & Jacques-Yves Cousteau avec Jacques-Yves Cousteau Seulement voix & narration TV Emmenez-moi au théâtre : Chêne et lapins angora – de Georges Wilson avec Macha Méril |
1985 | Tangos, l’exil de Gardel ( tangos, el exilio de Gardel ) de Fernando E. Solanas avec Marie Laforêt |
1987 | DA Gandahar – de René Laloux
Seulement voix |
1988 | La Vouivre – de Georges Wilson
avec Lambert Wilson
Seulement adaptation, scénario & réalisation |
1989 | La passion de Bernadette – de Jean Delannoy avec Emmanuelle Riva |
1990 | La tribu – de Yves Boisset
avec Catherine Wilkening
Le château de ma mère – de Yves Robert avec Nathalie Roussel |
1991 | Mayrig – de Henri Verneuil avec Claudia Cardinale |
1993 | Cache cash – de Claude Pinoteau avec Jean Carmet |
1994 | Marie de Nazareth – de Jean Delannoy
avec Jean-Marc Bory
Seulement voix & narration |
1996 | Marquise – de Véra Belmont avec Sophie Marceau |
1999 | Les destinées sentimentales – de Olivier Assayas avec Isabelle Huppert |
2004 | Je ne suis pas là pour être aimé – de Stéphane Brizé avec Patrick Chesnais |
2008 | Mesrine : L’ennemi public N°1 – de Jean-François Richet avec Vincent Cassel |