1945 La femme fantôme (la dama duende) de Luis Saslavsky avec Alberto de Mendoza & Delia Garcés | 1948 Histoire d’une mauvaise femme (historia de una mala mujer) de Luis Saslavsky avec Dolores del Rio | 1958 Ce corps tant désiré – de Luis Saslavsky avec Belinda Lee, Maurice Ronet, Daniel Gélin & Dany Carrel | 1963 Les rats (las ratas) de Luis Saslavsky avec Aurora Bautista, Bárbara Mujica, José Maurer & Alfredo Alcón | ||
Luis Simón Saslavsky voit le jour le 21 avril 1903 à Rosario, province de Santa Fe, Argentine, dans une famille juive émigrée de Russie. Luis se retrouve à Paris dans les années vingt pour étudier le dessin, mais se considérant sans talent, il rentre au pays où il est, d’abord, critique de cinéma avant de réaliser son premier film, encore muet, «Sombras» (1931). Luis Saslavsky gagne ensuite Hollywood où il travaille comme conseiller technique. Puis il retraverse l’Atlantique pour voyager en France et en Espagne au milieu des années trente. De nouveau à Buenos Aires, il co-crée une compagnie de production cinématographique, la SIFAL, qui finance deux films dont les prises de vue seront considérées comme très originales. Il dispose alors d’une notoriété suffisante pour travailler pour les studios «Pampa Film» où il tourne «La fuga» (1937). Il a l’occasion de diriger Libertad Lamarque dans «Sacrifice d’une mère» (1939), «La maison du souvenir» (1940) et «Eclipse de soleil» (1942) avec Georges Rigaud qui avait commencé une brillante carrière en France dans les années trente. Avec l’adaptation de la pièce classique «La dama duende» (1945) interprétée principalement par Delia Garcés et l’Espagnol Enrique Diosdado, il se voit décerner un Condor d’Argent comme meilleur réalisateur et meilleur film. Durant la même décennie il réalise des films très différents comme le drame «Historia de una noche» (1941), première adaptation de la pièce de l’écrivain autrichien d’origine juive Léo Perutz, et «Ceniza al viento» (1942) avec Tilda Thamar et Ernesto Vilches. «Vidaleta» (1949) une comédie musicale presque iconoclaste qui attaque avec un humour dévastateur le mythe du garçon vacher argentin dans les grandes étendues herbeuses, avec les deux héros travestis interprétés respectivement par Fernando Lamas et Mirtha Legrand, sous les yeux de Narciso Ibáñez Menta, est le dernier film de la première partie de sa carrière.
Luis Saslavsky qui n’apprécie pas l’évolution politique de son pays, et n’est pas non plus très apprécié par les autorités, décide de gagner la France. Grâce à l’aide de la star mexicaine Maria Félix et de Jean Cocteau, Saslavsky peut tourner «La couronne noire» (1951), à Tanger avec la déjà citée Maria Félix mais aussi les acteurs italiens Rossano Brazzi et Vittorio Gassman. Il travaille ensuite avec des acteurs comme Daniel Gélin, Yves Montand, Maurice Ronet, Laurent Terzieff, Jeanne Moreau, Micheline Presle, et tourne encore en France quatre films qui rencontrent plus un succès d’estime qu’un succès populaire. Parmi eux: «La neige était sale» (1952) adaptée d’un roman de Georges Simenon qui raconte la vie d’un jeune homme sans repères moraux durant l’occupation et «Les louves» (1957), adapté d’un roman policier de Boileau-Narcejac.
Luis Saslavsky travaille aussi en Espagne où il fait des films plus commerciaux comme la comédie musicale «El balcón de la luna» (1962) avec Carmen Sevilla, Paquita Rico et Lola Flores, mais également deux drames, une nouvelle version de «Historia de una noche» (1962) avec cette fois Paquita Rico et Adolfo Marsillach, puis «Les rats» (1963) avec Aurora Bautista.
Le réalisateur retrouve ensuite, et après quinze ans d’absence, l’Argentine où il va tourner encore quelques films et travailler comme scénariste jusqu’à la fin des années soixante-dix. Réalisateur original d’une trentaine de films, Luis Saslavsky meurt quasiment oublié à Buenos Aires, le 20 mars 1995.
© Caroline HANOTTE
1931 | Sombras – de Luis Saslavsky
avec Dalila Saslavsky
+ scénario |
1934 | Crimen a las tres – de Luis Saslavsky
avec Blanca de Castejón
+ scénario & production |
1937 | La fuga – de Luis Saslavsky avec Tita Merello |
1938 | Nace un amor – de Luis Saslavsky
avec Laurita Hernández
+ sujet |
1939 | Sacrifice d’une mère / Porte close ( puerta cerrada ) de Luis Saslavsky & John Alton
avec Libertad Lamarque
+ scénario El loco serenata – de Luis Saslavsky avec Pepe Arias + scénario |
1940 | La maison du souvenir ( la casa del recuerdo ) de Luis Saslavsky
avec Alberto Vila
+ scénario |
1941 | Historia de una noche – de Luis Saslavsky
avec Pedro López Lagar
+ scénario |
1942 | Cendre dans le vent ( ceniza al viento ) de Luis Saslavsky
avec Tilda Thamar
+ adaptation & scénario Eclipse de soleil ( eclipse de sol ) de Luis Saslavsky avec Georges Rigaud Les plus beaux yeux du monde ( los ojos más lindos del mundo ) de Luis Saslavsky avec Ernesto Vilches + scénario |
1944 | Llegó la niña Ramona – de Catrona Catrani
avec Pepe Iglesias
Seulement production |
1945 | La femme fantôme ( la dama duende ) de Luis Saslavsky
avec Alberto de Mendoza
Condor d’Argent du meilleur film par l’association des critiques du cinéma argentin, Argentine Condor d’Argent du meilleur réalisateur par l’association des critiques du cinéma argentin, Argentine Cinq baisers ( cinco besos ) de Luis Saslavsky avec Mirtha Legrand + scénario Camino del infierno – de Luis Saslavsky & Daniel Tinayre avec Mecha Ortiz + scénario |
1946 | Crime de sang-froid ( a sangre fría ) de Daniel Tinayre
avec Elena Cortesina
Seulement sujet, adaptation & production |
1947 | Un ángel sin pantalones – de Enrique Cahen Salaberry
avec Haydeé Larroca
Seulement scénario & production |
1948 | Histoire d’une mauvaise femme ( historia de una mala mujer ) de Luis Saslavsky
avec Dolores del Rio
+ adaptation & scénario Recuerdo de un ángel – de Enrique Cahen Salaberry avec Pola Alonso Seulement production Passeport pour Rio ( pasaporte a Río ) de Daniel Tinayre avec Arturo de Córdoba Seulement scénario & production Corrientes, calle de ensueños – de Román Viñoly Barreto avec Judith Julián Seulement scénario & production |
1949 | Vidalita – de Luis Saslavsky
avec Analía Gadé
+ scénario |
1951 | La couronne noire ( la corona nera ) de Luis Saslavsky
avec Maria Félix
+ scénario |
1952 | La neige était sale – de Luis Saslavsky
avec Daniel Gélin
+ scénario |
1957 | Les louves / Démoniaque – de Luis Saslavsky
avec Micheline Presle
+ scénario |
1958 | Premier mai / Le père et l’enfant – de Luis Saslavsky
avec Yves Montand
+ dialogues & scénario Ce corps tant désiré – de Luis Saslavsky avec Belinda Lee + scénario |
1962 | A hierro muere – de Manuel Mur Oti
avec Olga Zubarry
Seulement sujet & scénario Histoire d’une nuit ( historia de una noche ) de Luis Saslavski avec Paquita Rico + scénario Le balcon de la lune ( el balcón de la luna ) de Luis Saslavsky avec Lola Flores + sujet & scénario |
1963 | Les rats ( las ratas ) de Luis Saslavsky
avec Aurora Bautista
+ scénario & production |
1964 | Las mujeres los prefieren tontos / Placeres conyugales – de Luis Saslavsky
avec Ana María Campoy
+ scénario |
1965 | La industria del matrimonio – de Luis Saslavsky, Enrique Carreras & Fernando Ayala
avec Alfredo de la Peña
Seulement réalisation du segment « Elixir de amor » |
1967 | Coche cama alojamiento – de Julio Porter
avec Elvia Andreoli
Seulement scénario |
1972 | Allá en el Norte – de Julio Saraceni
avec Lolita Torres
Seulement scénario |
1973 | Vení conmigo – de Luis Saslavsky
avec Carlos Estrada
+ scénario |
1979 | El fausto criollo – de Luis Saslavsky
avec Daniel Fanego
+ scénario |