1961 Les révoltées de l’Albatros (l’ammutinamento) de Silvio Amado avec Edmund Purdom, Pier Angeli & Ivan Desny | 1963 Marchands d’esclaves (Anthar l’invincibile) de Antonio Margheriti avec Kirk Morris & Renato Baldini | 1963 Scaramouche (la máscara de Scaramouche) de Antonio Isasi-Isasmendi avec Gérard Barray & Yvette Lebon | 1964 L’heure de la vérité – de Henri Calef avec Karlheinz Böhm, Brett Halsey, Misha Asherov & Corinne Marchand | ||
Michèle Girardon vient au monde le 9 Août 1938 à Lyon et l’on ignore à peu près tout d’elle jusqu’à ses débuts au cinéma en 1956. Quelle tristesse de n’avoir pas plus d’informations sur la très belle et si mélancolique Michèle. Elle a dix-huit ans et elle fait donc ses débuts, dans un rôle de muette, sous la direction de Luis Buñuel dans «La mort en ce jardin» sous le haut parrainage de Simone Signoret et Charles Vanel.
De tels débuts et une telle beauté ne pouvaient laisser insensibles les réalisateurs les plus intransigeants de l’époque et très vite Michèle Girardon est sollicitée par Louis Malle pour «Les amants» (1958) avec Jeanne Moreau, Eric Rohmer pour «Le signe du lion» (1959) avec Jess Hahn et Alexandre Astruc pour «La proie pour l’ombre» (1960) avec Daniel Gélin. Etrangement, la belle Michèle, demandée par des cinéastes pour qui bon nombres de comédiennes se damneraient pour tourner, aime aussi se montrer à l’écran sous la direction d’autres metteurs en scène qui sont au septième art ce que les coquillettes au beurre sont à la haute gastronomie. Et que la voilà dans «Vive les vacances!» (1957) dirigée par Jean-Marc Thibault ou «Vous n’avez rien à déclarer» (1959) de Clément Duhour, ex monsieur Viviane Romance à la ville. Hollywood met tout le monde d’accord en l’invitant à y venir donner la réplique à John Wayne dans «Hatari !» de Howard Hawks en 1961, production de la Paramount tournée en grande partie en Tanzanie. Une distribution internationale complète l’affiche: l’italienne Elsa Martinelli, l’allemand Hardy Kruger, le français Gérard Blain et l’américain Red Buttons. Hawks est très amoureux de Michèle, mais la belle repousse ses avances, ce qui provoque de fortes tensions sur le tournage. Le rôle de l’actrice en souffrira, Howard Hawks coupant plusieurs scènes où elle apparaît.
Michèle Girardon revient d’Hollywood, très déprimée d’une histoire d’amour qui n’a pas tenu ses promesses avec l’acteur Bob Newhart. Dès lors, elle mène une carrière internationale, se partageant entre l’Italie où elle est très respectée et la France où les metteurs en scène de prestige font appel à elle, comme André Cayatte («La vie conjugale» avec Marie-José Nat en 1963) ou Jean Becker («Tendre voyou» avec Jean-Paul Belmondo en 1966). Elle tourne dans la production franco-italo-allemande «Les mercenaires du Rio Grande» (1964) diptyque de Robert Siodmak ou elle est la principale protagoniste féminine auprès de Lex Barker et Gérard Barray. Michèle fait également de fréquentes apparitions dans les productions télévisées dont les premiers épisodes de la très populaire série «Les chevaliers du ciel» en 1967, aux côtés de Jacques Santi et Christian Marin. Toujours aussi farouche, Michèle s’éloigne des écrans au début des années soixante-dix après «Les petites filles modèles» (1970) de Jean-Claude Roy et «Mais qui donc m’a fait ce bébé?» (1971) de Michel Gérard.
Le cinéma , versatile à souhaits ne s’inquiète guère de la disparition d’une actrice déjà tellement secrète mais fut quand même assez choqué d’apprendre qu’elle s’est donné la mort en sa bonne ville de Lyon le 25 mars 1975 à l’âge de trente-sept ans. L’actrice a été trouvée chez elle dans un état crépusculaire après avoir ingéré une forte dose de barbituriques et les tentatives pour la ramener à la vie restèrent vaines.
© Céline COLASSIN
1956 | La mort en ce jardin ( la muerte en el jardín ) de Luis Buñuel avec Charles Vanel |
1957 | Vive les vacances ! – de Jean-Marc Thibault
avec Roger Pierre
Trois pin-up comme ça – de Robert Bibal avec Brigitte Auber |
1958 | Les amants – de Louis Malle avec Alain Cuny |
1959 | Le signe du lion – de Eric Rohmer
avec Jess Hahn
Vous n’avez rien à déclarer ? – de Clément Duhour avec Darry Cowl Il principe fusto – de Maurizio Arena avec Piero Lulli |
1960 | La proie pour l’ombre – de Alexandre Astruc avec Daniel Gélin |
1961 | Les révoltées de l’Albatros / La mutinerie des filles perdues ( l’ammutinamento ) de Silvio
Amado avec Edmund Purdom
Les sept péchés capitaux – de Philippe de Broca, Claude Chabrol, Jacques Demy, Sylvain Dhomme, Max Douy, Jean-Luc Godard, Eugène Ionesco, Edouard Molinaro & Roger Vadim avec Sami Frey Segment « L’orgueil » de Roger Vadim Hatari ! – de Howard Hawks avec John Wayne |
1962 | Vacances portugaises / Les égarements / Les sourires de la destinée – de Pierre Kast
avec Jean-Pierre Aumont
Virginie – de Jean Boyer avec Jean-Marc Thibault CM La boulangère de Monceau – de Eric Rohmer avec Fred Junk |
1963 | La vie conjugale : Françoise / Françoise ou la vie conjugale – de André Cayatte
avec Marie-José Nat
La vie conjugale : Jean-Marc / Jean-Marc ou la vie conjugale – de André Cayatte avec Jacques Charrier Scaramouche / Le masque de Scaramouche ( la máscara de Scaramouche / le avventure di Scaramouche / the adventures of Scaramouche ) de Antonio Isasi-Isasmendi avec Gérard Barray Marchands d’esclaves ( Anthar l’invincibile / devil of the desert against the son of Hercules / il mercante di schiave / the slave merchants / Soraya, reina del desierto ) de Antonio Margheriti avec Kirk Morris |
1964 | Le cocu magnifique ( il magnifico cornuto ) de Antonio Pietrangeli
avec Ugo Tognazzi
L’heure de la vérité – de Henri Calef avec Karlheinz Böhm Les mercenaires du Rio Grande : Le trésor des Aztèques ( der schatz der Azteken / the treasure of the Aztecs ) de Robert Siodmak avec Lex Barker Les mercenaires du Rio Grande : La pyramide du Dieu Soleil ( die pyramide des Sonnengottes / pyramid of the sun god ) de Robert Siodmak avec Hans Nielsen |
1966 | Tendre voyou – de Jean Becker
avec Jean-Paul Belmondo
Le chevalier à la rose rouge ( rose rosse per Angelica ) de Steno avec Jacques Perrin |
1967 | Drôle de jeu – de Pierre Kast
avec Maurice Garrel
Je vends cher ma peau ( vendo cara la pelle ) de Ettore Maria Fizzarotti avec Mike Marshall |
1969 | Alyse et Chloé – de René Gainville avec Pierre Arditi |
1970 | Les petites filles modèles – de Jean-Claude Roy avec François Guérin |
1971 | Mais qui donc m’a fait ce bébé ? – de Michel Gérard avec Noël Roquevert |