1931 Buster se marie – de Claude Autant-Lara & Edward Brophy avec Buster Keaton & Françoise Rosay | 1937 François 1er – de Christian-Jaque avec Fernandel, Alexandre Rignault & Alice Tissot | 1943 Donne-moi tes yeux – de Sacha Guitry avec Marguerite Moreno, Sacha Guitry & Marguerite Pierry | 1953 Le portrait de son père – de André Berthomieu avec Jean Richard, Michèle Philippe & Brigitte Bardot | ||
Sa beauté et son nom d’actrice à connotation picturale auguraient un destin d’exception. Sa carrière et ses aspirations en ont décidé autrement. Née plus prosaïquement Simone Isabelle Marchand le 25 novembre 1909, elle voit le jour à Mexico où résident ses parents français pour leur travail. Elle y coule une enfance heureuse. Elle a treize ans lorsque la famille retourne en France et s’installe dans la capitale. C’est une charmante adolescente, douce et blonde. Sa mère décèle sous la chrysalide la promesse d’une beauté capable de séduire les cinéastes. Et elle s’emploie à faire connaître sa fille via un photographe réputé. À l’âge de seize ans, Mona est repérée par la réalisatrice Germaine Dulac qui la fait tourner dans un court-métrage muet, «Princesse Mandane» (1927). C’est le début d’un parcours cinématographique qui l’inscrit à l’affiche de plus de soixante dix films sans discontinuer durant trente trois ans. Sa passion pour la peinture, et tout particulièrement pour le peintre Goya qui fait écho à sa culture espagnole, l’incite à choisir pour pseudonyme à l’écran Mona Goya.
En 1928, Mona Goya séduit le public en incarnant un personnage pétillant dans «Un rayon de soleil» de Jean Gourguet, film qui sied particulièrement bien à sa jeunesse et à son charme. Sollicitée par des réalisateurs de renom, comme Marcel L’Herbier pour «L’argent» (1928), elle se cantonne cependant plutôt dans des rôles légers qui mettent certes en valeur sa fraîcheur et sa beauté, mais ne la propulsent pas parmi les plus grandes stars de l’époque. Lorsque le cinéma muet cède le pas au parlant, Mona Goya, quelque peu déstabilisée par cette évolution, décide de quitter la France pour l’Angleterre. Elle se fait fort d’apprendre l’anglais, trouve un emploi à la British International et réussit à poursuivre sa carrière, en tournant dans «The Lady from the sea» (1929) de Castelton Knight, avec Ray Milland pour partenaire. D’autres films suivent, dont «The price of things » (1930) de Elinor Glyn, dans lequel Mona Goya joue avec succès une espionne russe parlant anglais. De jeune fille désinvolte jusque là, elle se métamorphose en vamp pour les rôles qui lui sont proposés dans les productions britanniques. Mais ce n’est pas le registre qu’elle préfère. De retour en France, elle renoue avec des comédies et des rôles joyeux qui correspondent mieux à sa personnalité. Christian-Jaque, charmé par son caractère enjoué, la fait même tourner dans deux films de sa signature, avec Fernandel pour partenaire, «Josette» (1936), puis l’hilarant «François 1er» (1937), dans lequel elle tient le rôle principal de la belle ferronnière, maîtresse du roi.
Mona Goya enchaîne les films, la plupart sous la direction de grands réalisateurs, tels «Le messager» (1937) de Raymond Rouleau, avec Jean Gabin, «Le capitaine Fracasse» (1942) de Abel Gance, «La Malibran» (1943) de Sacha Guitry, et bien d’autres. Mais elle ne décroche pas de rôle phare qui puisse la hisser au firmament des gloires du Septième Art. Elle n’a pas vraiment cette ambition et reste fidèle à ce qu’elle aime vraiment, «la comédie, la simplicité, l’humanité». En artiste accomplie, elle chante, se frotte au théâtre et partage sa vie, neuf ans durant, avec Fernand Fabre. À partir des années 1950, Mona Goya se retrouve moins souvent parmi les têtes d’affiche et tourne en 1960 son dernier film, «Les vieux de la vieille» de Gilles Grangier, auprès de Pierre Fresnay dont elle incarne un amour de jeunesse. Mais les stigmates du cancer qui va l’emporter l’année suivante sont déjà visibles. La «charmante gamine» décède le 8 octobre 1961 à Clichy-la-Garenne en région parisienne, à l’âge de 52 ans seulement.
© Isabelle MICHEL
1927 | CM Princesse Mandane / L’oubliée – de Germaine Dulac avec Jacques Arnna |
1928 | L’argent – de Marcel L’Herbier
avec Brigitte Helm
Madame Récamier – de Tony Lekain & Gaston Ravel avec Jean Debucourt Un rayon de soleil / Rayon de Soleil / L’effet d’un rayon de soleil sur Paris – de Jean Gourguet avec Georges Péclet Rapa-Nui – de Mario Bonnard avec André Roanne Jim Hackett champion – de Gabriel Rosca avec Pierre Bayle |
1929 | The lady from the sea / Goddwin sands – de Castelton Knight
avec Ray Milland
L’amour, maître des choses / Haï Tang ( the flame of love / road to dishonour ) de Richard Eichberg & Walter Summers avec Anna May Wong Hai-Tang – de Richard Eichberg & Jean Kemm avec Gaston Jacquet Version française de « The flame of love » CM Une vieille histoire – de Gaston Briard avec Camille Bardou |
1930 | The price of things – de Elinor Glyn
avec Stewart Rome
Big house / Revolt in the prison – de Paul Fejos & George W. Hill avec Charles Boyer Révolte dans la prison – de Paul Féjos avec Charles Boyer Version française de « Big house » No so quiet on the Western front – de Monty Banks avec Leslie Fuller Hardi les gars – de Maurice Champreux avec Paul Menant Chérie – de Louis Mercanton avec Marguerite Moreno + réalisation de quelques scènes – Non créditée |
1931 | Buster se marie – de Claude Autant-Lara & Edward Brophy
avec Buster Keaton
Coiffeur pour dames – de René Guissart avec Fernand Gravey La bande à Bouboule – de Léon Mathot avec Raymond Guérin Quand on est belle – de Arthur Robison avec Lili Damita Soyons gais – de Arthur Robison avec Françoise Rosay Jenny Lind – de Arthur Robison avec André Luguet |
1932 | Mon cœur balance – de René Guissart
avec Jean Aquistapace
L’âne de Buridan – de Alexandre Ryder avec René Lefèvre Amour et discipline – de Jean Kemm avec Maurice Jaquelin CM Monsieur Durand sénateur / Une crise ministérielle – de Robert Péguy avec Félix Oudart |
1933 | La merveilleuse journée – de Robert Wyler & Yves Mirande
avec Frédéric Duvallés
La porteuse de pain – de René Sti avec Germaine Dermoz |
1934 | Trois cents à l’heure – de Willy Rozier
avec Dorville
Un tour de cochon – de Joseph Tzipine avec Jeanne Fusier-Gir La banque Némo – de Marguerite Viel avec Victor Boucher |
1935 | Les époux célibataires – de Jean Boyer & Arthur Robison
avec Madeleine Guitty
Jonny, haute-couture – de Serge de Poligny avec Léon Bélières Cavalerie légère – de Werner Hochbaum & Roger Vitrac avec Gabriel Gabrio |
1936 | Crime sur la Riviera ( juggernaut / the demon doctor ) de Henry Edwards
avec Boris Karloff
Josette – de Christian-Jaque avec Fernandel |
1937 | François 1er / François Premier / Les amours de la belle ferronnière – de Christian-Jaque
avec Alexandre Rignault
Clothes and the woman – de Albert de Courville avec Rod La Rocque Le messager – de Raymond Rouleau avec Jean Gabin |
1938 | J’étais une aventurière – de Raymond Bernard
avec Edwige Feuillère
Les femmes collantes – de Pierre Caron avec Henri Garat Ernest le rebelle – de Christian-Jaque avec Robert Le Vigan Feux de joie – de Jacques Houssin avec Lucas Gridoux |
1939 | This man in Paris / Shadows of the underworld – de David MacDonald
avec Alastair Sim
Tourbillon de Paris – de Henri Diamant-Berger avec Jean Tissier Vous seule que j’aime – de Henri Fescourt avec Pauline Carton |
1940 | Vingt-quatre heures de perm’ – de Maurice Cloche avec Georges Rigaud |
1941 | Annette et la dame blonde – de Jean Dréville avec Henri Garat |
1942 | Le capitaine Fracasse – de Abel Gance
avec Assia Noris
Défense d’aimer – de Richard Pottier avec Louis Salou |
1943 | La Malibran – de Sacha Guitry
avec Suzy Prim
Mon amour est prés de toi – de Richard Pottier avec Tino Rossi L’homme qui vendit son âme – de Jean-Paul Paulin avec André Luguet Donne-moi tes yeux / La nuit blanche – de Sacha Guitry avec Mila Parély |
1945 | L’extravagante mission – de Henri Calef avec Henri Guisol |
1946 | Pas si bête – de André Berthomieu avec Yves Deniaud |
1947 | Blanc comme neige – de André Berthomieu
avec Bourvil
Mandrin – de René Jayet avec José Noguéro Film en 2 parties 1 : Le libérateur 2 : La tragédie du siècle |
1948 | Ma tante d’Honfleur – de René Jayet
avec Roger Nicolas
L’impeccable Henri – de Charles-Félix Tavano avec Claude Dauphin |
1949 | Interdit au public – de Fred Pasquali
avec Jacques Erwin
Une nuit de noces – de René Jayet avec Jean Parédès |
1950 | Les amants de Bras-Mort /Les requins du fleuve – de Marcello Pagliero
avec Philippe Nicaud
Les maîtres nageurs – de Henri Lepage avec Marcel Vibert |
1951 | Jamais deux sans trois – de André Berthomieu
avec Roger Nicolas
Gibier de potence – de Roger Richebé avec Georges Marchal |
1953 | Le portrait de son père – de André Berthomieu avec Brigitte Bardot |
1954 | Rencontre à Paris – de Georges Lampin avec Robert Lamoureux |
1955 | Printemps à Paris – de Jean-Claude Roy avec Jean Tissier |
1956 | Le désert de Pigalle – de Léo Joannon avec Annie Girardot |
1957 | Miss Pigalle – de Maurice Cam
avec Sacha Briquet
Les amants de demain – de Marcel Blistène avec Edith Piaf |
1958 | Babette s’en va-t-en guerre – de Christian-Jaque avec Jacques Charrier |
1960 | Les vieux de la vieille – de Gilles Grangier avec Pierre Fresnay |