1952 Ivan, le fils du diable blanc (Ivan, il figlio del diavolo bianco) de Guido Brignone avec Paul Campbell | 1953 Les femmes s’en balancent – de Bernard Borderie avec Dominique Wilms & Eddie Constantine | 1953 Pitié pour celle qui tombe (pietà per chi cade) de Mario Costa avec Amedeo Nazzari & Antonella Lualdi | 1963 Rencontre à Salzburg / Deux jours à vivre (begegnung in Salzburg) de Max Friedmann avec Curd Jürgens | ||
Nadia Kujnir Herescu dit Nadia Gray voit le jour le 16 novembre 1919 à Bucarest dans une Roumanie qui sort particulièrement meurtrie de la Première Guerre mondiale mais à la souveraineté retrouvée sur de vastes territoires. Ses parents sont nés sujets russes, dans cette région de la Moldavie septentrionale annexée par l’Empire des Tsars sous le nom de Bessarabie. Nadia semble être de souche moldave par sa mère tandis que son père médecin, d’après certaines sources, serait russe d’origine juive. Comme tous les Roumains aisés de l’entre-deux-guerres, Nadia est éduquée dans une francophonie et une francophilie, difficilement imaginables aujourd’hui. Pendant la seconde guerre mondiale, alors que la Roumanie prise en étau entre l’Union Soviétique et l’Allemagne, doit se résoudre à se faire l’alliée d’Hitler, la jeune fille devient l’épouse du prince Constantin Cantacuzino, descendant d’une illustrissime famille régnante de l’empire romain d’orient puis après la prise de Constantinople des principautés roumaines de Moldavie et de Valachie. De quatorze ans son aîné, as de l’aviation civile, c’est aussi un officier de réserve aux héroïques victoires contre les avions soviétiques, américains puis allemands au fur et à mesure de l’évolution du conflit.
Nadia semble avoir eu sa première expérience du cinéma en 1943, en tournant sous le nom de Herescu, le film italo-roumain de Ion Sava «Escadrila albă» qui raconte la formation de jeunes femmes roumaines au pilotage d’avions sanitaires, avec Claudio Gora en officier instructeur. En 1945, Nadia désormais Cantacuzino débute au théâtre «Comedia» de Bucarest dans «Une femme ravie » de Louis Verneuil. Mais un gouvernement marxiste impitoyable s’installe dans ce qui est encore le royaume de Roumanie. L’ex-prince Cantacuzino, d’abord nommé, eu égard à ses états de service, pilote de la redoutable Ana Pauker, ministre des affaires étrangères du premier gouvernement communiste roumain, réussit à faire passer sa femme en Italie sous prétexte d’un tournage. Il s’échappe ensuite à bord de son avion. Le couple s’installe en France. Puis Constantin part gagner sa vie en Espagne comme pilote de voltiges aériennes jusqu’à son décès en 1958. Sa femme sous le pseudonyme de Nadia Gray, a obtenu le rôle principal du film «L’inconnu d’un soir» (1948) avec Raymond Rouleau, et préfère rester à Paris. Polyglotte, elle mène alors une impressionnante carrière internationale, notamment en Italie, jusqu’au milieu des années soixante. Parmi ses nombreuses interprétations, citons celles de Maria Meister, la compagne de Jean Gabin dans «La vierge du Rhin» (1953) de Gilles Grangier d’après Pierre Nord, et de l’extravagante divorcée qui surprend Marcello Mastroianni, chroniqueur de «La dolce vita» (1959) de Federico Fellini. L’actrice apparaît encore aux côtés de Charles Vanel, vieil armateur du cargo «María, matrícula de Bilbao» (1960) de Ladislao Vajda; de Stewart Granger dans le film anglo-yougoslave «The crooked road» (1964). Remariée en 1967 à Herbert Silverman, un avocat new-yorkais, elle fait encore un peu de théâtre et de télévision. Par la suite, elle s’occupe un temps d’un cabaret.
Nadia Gray, cette fascinante et très énigmatique artiste, dont les propres déclarations y compris sur sa date de naissance, n’ont jamais facilité la rédaction de sa biographie, meurt d’un infarctus le 13 juin 1994 à New-York. Sa vie plus incroyable que le plus invraisemblable des romans, mériterait assurément de devenir une histoire au cinéma.
© Caroline HANOTTE
1943 | L’escadrille blanche ( escadrila albă / squadriglia bianca ) de Ion Sava avec Claudio Gora |
1948 | L’inconnu d’un soir – de Max Neufeld & Hervé Bromberger avec Claude Dauphin |
1949 | The spider and the fly – de Robert Hamer
avec Eric Portman
Monseigneur – de Roger Richebé avec Bernard Blier |
1950 | Nuit sans étoiles ( night without stars ) de Anthony Pelissier
avec David Farrar
Il microfono è vostro – de Giuseppe Bennati avec Andrea De Pino |
1951 | La vallée des aigles ( valley of eagles / valley of the eagles ) de Terence Young
avec Jack Warner
Top secret ( ultra secret / Mr. Potts goes to Moscow ) de Mario Zampi avec Oskar Homolka Puccini ( Puccini vissi d’arte, vissi d’amore ) de Carmine Gallone & Glauco Pellegrini avec Marta Toren |
1952 | Une femme pour une nuit ( moglie per una notte ) de Mario Camerini
avec Gino Cervi
Amours interdites ( Inganno ) de Guido Brignone avec Gabriele Ferzetti La ville mélodieuse / Le ville qui chante ( la città canora ) de Mario Costa avec Giovanni Grasso Ivan, le fils du diable blanc ( Ivan, il figlio del diavolo bianco ) de Guido Brignone avec Nando Bruno Le maître de Don Juan ( il maestro di Don Giovanni / crossed swords ) de Milton Krims & Vittorio Vassarotti avec Errol Flynn |
1953 | La vierge du Rhin – de Gilles Grangier
avec Jean Gabin
Pitié pour celle qui tombe / Pitié pour les pécheresses ( pietà per chi cade ) de Mario Costa avec Amedeo Nazzari Finalmente libero ! – de Mario Amendola & Ruggero Maccari avec Carlo Dapporto Les femmes s’en balancent – de Bernard Borderie avec Eddie Constantine Gran varietà – de Domenico Paolella avec Vittorio De Sica |
1954 | Les deux orphelines ( le due orfanelle ) de Giacomo Gentilomo
avec André Luguet
I cinque dell’adamello – de Pino Mercanti avec Fausto Tozzi Un siècle d’amour ( cento anni d’amore ) de Lionello De Felice avec Aldo Fabrizi À toi… toujours ( casta diva ) de Carmine Gallone avec Antonella Lualdi La maison du souvenir ( Casa Ricordi ) de Carmine Gallone avec Marcello Mastroianni Carosello napoletano – de Ettore Giannini avec Paolo Stoppa Le cardinal Lambertini ( il cardinale Lambertini ) de Giorgio Pastina avec Gino Cervi Casanova / Les aventures et les amours de Casanova ( le avventure di Giacomo Casanova ) de Steno avec Marina Vlady La femme est la même pour tous ( la moglie è uguale per tutti ) de Giorgio Simonelli avec Ugo Tognazzi |
1955 | Musik im blut – de Erik Ode
avec Viktor de Kowa
Les cinq dernières minutes ( gli ultimi cinque minuti ) de Giuseppe Amato avec Vittorio De Sica La vengeance du faucon d’or ( il falco d’oro ) de Carlo Ludovico Bragaglia avec Massimo Serato |
1956 | Marika, la belle hongroise ( hengst maestoso Austria ) de Hermann Kugelstadt
avec Paul Klinger
Agguato sul mare – de Pino Mercanti avec Ettore Manni Folies-Bergère / Un soir au music-hall – de Henri Decoin avec Zizi Jeanmaire |
1957 | Sénéchal le magnifique – de Jean Boyer
avec Fernandel
Une parisienne – de Michel Boisrond avec Charles Boyer Vacances à Ischia ( vacanze a Ischia ) de Mario Camerini avec Vittorio De Sica Parola di ladro – de Nanni Loy & Gianni Puccini avec Gabriele Ferzetti Le masque noir ( il diavolo nero ) de Sergio Grieco avec Gérard Landry Ma jolie Maman / Ma belle Maman ( meine schöne mama ) de Paul Martin avec Paul Hubschmid |
1958 | La table du capitaine / Capitaine de luxe ( The capitain’s table / Shenanigans ) de Jack Lee avec Donald Sinden |
1959 | Six heures, quai 23 ( muerte al amnecer / el inocente ) de José María Forn
avec Howard Vernon
La douceur de vivre ( la dolce vita ) de Federico Fellini avec Lex Barker María, matrícula de Bilbao – de Ladislao Vajda avec Arturo Fernández Candide / Candide ou l’optimisme au XXème siècle – de Norbert Carbonnaux avec Jean-Pierre Cassel |
1960 | La mort a les yeux bleus / Mourir d’amour – de Dany Fog
avec Bruno Cremer
Le lit à trois places ( letto a tre piazze ) de Steno avec Totò Jeunesse de nuit ( gioventù di notte ) de Mario Sequi avec Sami Frey Les dames ( le signore ) de Turi Vasile avec Enrico Maria Salerno Monsieur Topaze ( Mr. Topaze / I like money ) de Peter Sellers avec Peter Sellers Le pavé de Paris – de Henri Decoin avec Claudio Gora |
1961 | Le jeu de la vérité – de Robert Hossein
avec Paul Meurisse
Les croulants se portent bien – de Jean Boyer avec Fernand Gravey Wenn beide schuldig werden – de Hermann Leitner avec Charles Régnier |
1962 | Rocambole / Rocambole contre les services secrets – de Bernard Borderie
avec Rik Battaglia
Le maniaque ( maniac ) de Michael Carreras avec Kerwin Mathews |
1963 | Rencontre à Salzburg / Deux jours à vivre ( begegnung in Salzburg ) de Max Friedmann
avec Curd Jürgens
Whisky soda / Opération clair de lune ( zwei whisky und ein sofa ) de Günter Gräwert avec Maria Schell |
1964 | The crooked road – de Don Chaffey avec Robert Ryan |
1965 | Le flibustier des Caraïbes ( l’avventuriero della Tortuga ) de Luigi Capuano
avec Guy Madison
Tonnerre sur la frontière / Massacre à la frontière ( Winnetou und sein freund Old Firehand / thunder at the border / Winnetou : Thunder at the border ) de Alfred Vohrer avec Pierre Brice |
1966 | Voyage à deux ( two for the road ) de Stanley Donen
avec Audrey Hepburn
Le plus vieux métier du monde / L’amour à travers les âges ( the oldest profession / the oldest profession in the world / l’amore attraverso i secoli / love trough the centuries / das älteste gewerbe der welt ) de Michel Pfleghar, Franco Indovina, Jean-Luc Godard, Mauro Bolognini, Philippe de Broca & Claude Autant-Lara avec Raquel Welch |
1967 | Chantage au meurtre ( the naked runner ) de Sidney J. Furie avec Frank Sinatra |