1945 Los ultimos de Filipinas – de Antonio Román avec Armando Calvo, José Nieto, Juan Calvo & Fernando Rey | 1948 La manigua sin dios – de Arturo Ruiz Castillo avec Jorge Mistral, Luis Prendes, José Jaspe & Antonio Casas | 1951 Histoire de deux villages (historia de dos aldeas) de Antonio del Amo avec Carlos Muñoz & José Bódalo | 1954 ¿Crimen imposible? – de César Fernández Ardavin avec José Suárez, Félix Fernández & Salvador Soler Marí | ||
Juana Fernández Ruiz, la future Nani Fernández, voit le jour à Madrid le 22 février 1923. Encore adolescente, elle monte sur les planches de la capitale espagnole et dès la fin de l’année 1944, le prestigieux journal ABC fait une élogieuse critique de sa prestation dans la pièce «La escala rota» de Juan Ignacio Luca de Tena et Miguel de la Cuesta.
En 1945, Nani Fernández débute au cinéma dans «Los últimos de Filipinas» de Antonio Román, qui raconte la résistance exemplaire et encore présente à toutes les mémoires, d’un groupe de militaires et civils espagnols, se refusant en 1898, à abandonner, suite à la guerre menée par les Etats-Unis, ce pays de la Couronne espagnole depuis quatre siècles. Elle y interprète d’une façon poignante, «Je te dirai», une chanson sentimentale sur des paroles de Enrique Llovet et une musique de Jorge Halpern, composée spécialement pour le film, et qui n’est pas sans rappeler aussi, par son style, la perte pour les Espagnols, et dans les mêmes conditions, de la perle des Antilles qu’était pour eux, Cuba. Mais dans ce film particulièrement dramatique, Nani Fernández va aussi avoir pour la première fois pour partenaire, José Nieto, son futur mari et père de leurs deux filles.
Devenue en l’espace d’un film, une actrice particulièrement chérie du public espagnol, Nani Fernández délaisse quelque peu sa carrière au théâtre, pour se consacrer au cinéma et tourner en cinq ans une dizaine de films. Nous citerons notamment «El traje de luces» (1946) de Edgar Neville, un film qui comme son nom l’indique se déroule dans le monde de la tauromachie, et dans lequel l’actrice partage l’affiche, de nouveau et avant bien d’autres occasions, avec José Nieto; «Don Quijote de la Mancha» (1947) de Rafael Gil, avec Rafael Rivelles dans le rôle titre, et un Sancho Panza plus vrai que nature interprété par Juan Calvo; «Hoy no pasamos lista» (1948) de Raúl Alonso, l’histoire d’un maître d’école d’un petit village, devenu aveugle, avec Fernando Fernán Gómez et José María Lado. Dans les années cinquante, Nani Fernández, retrouve les planches avec des rôles de plus en plus en vue, au sein de plusieurs compagnies théâtrales y compris la sienne, et parfois avec son mari comme partenaire, à Madrid ou en tournées dans les grandes capitales régionales espagnoles, dans des œuvres tant nationales qu’étrangères. Elle apparaît cependant encore dans une nouvelle dizaine de films, parfois à caractère politique relatif au danger communiste, comme dans «La legión del silencio» (1956) de José Antonio Nieves Conde et José Maria Forqué, où elle a pour partenaire Jorge Mistral, ou bien dans des rôles plus secondaires comme dans «Terroristi a Madrid» (1956) à la distribution italo-espagnole, où elle joue une prostituée, et dans «La chatte sauvage» (1956), aux côtés de Aurora Bautista et Jorge Mistral.
Nani Fernández, apparaît une dernière fois au cinéma dans «Molokai, île maudite» (1959), un film de Luis Lucia, tourné dans les palmeraies d’Alicante, mais qui raconte l’histoire du martyr de la charité et futur Saint Damien, prêtre belge joué par Javier Escrivá, qui mourut au service des lépreux dans une île hawaïenne en 1884. En effet, cette comédienne pleine de talent et de sensibilité, meurt prématurément le 9 novembre 1960 à Madrid. Elle n’avait que trente-sept ans. Elle repose au cimetière madrilène de La Almudena.
© Caroline HANOTTE
1945 | Los ultimos de Filipinas – de Antonio Román
avec Armando Calvo
+ chansons |
1946 | El traje de luces – de Edgar Neville avec Rafael Romero Marchent |
1947 | La Lola se va a los puertos – de Juan de Orduña
avec Juanita Reina
Don Quichotte ( Don Quijote de la Mancha / Don Quixote ) de Rafael Gil avec Rafael Rivelles Alhucemas – de José López Rubio avec Julio Peña Dos mujeres en la niebla – de Domingo Viladomat avec Mario Berriatúa |
1948 | Hoy no pasamos lista – de Raúl Alfonso & Rafael Alonso
avec Fernando Fernán Gómez
La manigua sin dios – de Arturo Ruiz Castillo avec Jorge Mistral |
1949 | ¡ Fuego ! – de Arthur Duarte & Alfredo Etchegaray
avec Tony Leblanc
Alas de juventud – de Antonio del Amo avec Antonio Vilar Noventa minutos – de Antonio del Amo avec Enrique Guitart |
1951 | Histoire de deux villages ( historia de dos aldeas ) de Antonio del Amo avec Carlos Muñoz |
1952 | Sœur Intrépide ( Sor Intrépida ) de Rafael Gil avec Francisco Rabal |
1953 | Tres huchas para Oriente – de José María Elorrieta avec José Nieto |
1954 | ¿ Crimen imposible ? – de César Fernández Ardavin
avec José Suárez
Terroristi a Madrid – de Margarita Alexandre & Rafael Maria Torrecilla avec Fausto Tozzi |
1955 | Esa voz es una mina – de Luis Lucia avec José Luis López Vázquez |
1956 | La chatte sauvage / La chatte ( la gata ) de Margarita Alexandre & Rafael María Torrecilla
avec Aurora Bautista
La legión del silencio – de José María Forqué & José Antonio Nieves Conde avec Jorge Mistral |
1957 | El aprendiz de malo – de Pedro Lazaga avec José Luis Ozores |
1959 | Cara de Goma – de José Buchs
avec Manuel Monroy
Molokai, île maudite ( Molokai, la isla maldita ) de Luis Lucia avec Javier Escrivá |