1950 Le grand alibi (stage fright) de Alfred Hitchcock avec Marlene Dietrich, Jane Wyman & Richard Todd | 1950 L’inconnu du Nord Express (strangers on a train) de Alfred Hitchcock avec Farley Granger & Ruth Roman | 1960 Psychose (psycho) de Alfred Hitchcock avec Anthony Perkins, Janet Leigh, Vera Miles & John Gavin | 1977 Skateboard – de George Gage avec Allen Garfield, Kathleen Lloyd, Leif Garrett & Richard Van der Wyk | ||
Dans la brève carrière de Patricia Hitchcock, domine une image: celle de la jeune Barbara Morton qui, dans «L’inconnu du Nord-Express» (1951) de Alfred Hitchcock, s’aperçoit que Bruno Antony (Robert Walker), l’inquiétant invité à la réception donnée par son père, le sénateur Morton (Leo G. Carroll), la regarde avec une expression étrange. Les yeux agrandis par la terreur, elle sent déjà ses mains sur son cou potelé, prêtes à l’étrangler, comme elles viennent presque de le faire pour une invitée. Pour cette enfant de la balle, née le 7 juillet 1928, à Londres, c’est le rôle de sa vie.
Patricia Hitchcock se sent très tôt attirée par le métier de comédienne. Mais comment se faire un nom quand on est la fille de l’un des plus grands réalisateurs de tous les temps? La chance semble d’abord lui sourire; à 13 ans, en 1941, elle décroche le rôle principal de «Solitaire», une pièce de John van Drutten. Elle la joue à Broadway, aux côtés de l’acteur Victor Kilial, mais le spectacle n’a aucun succès. En 1947, elle décide alors d’apprendre son métier en intégrant la «Royal Academy of Dramatic Art» de Londres. Sur les six films qu’elle tourne pour le cinéma, trois sont dirigés par son père. Mais, à l’exception de «L’inconnu du Nord-Express», il ne lui réserve que des rôles très secondaires. Elle n’a que quelques courtes scènes dans «Le grand alibi» (1950) et incarne une collègue de bureau de Janet Leigh dans «Psychose» (1960). Quand elle tourne pour d’autres metteurs en scène, Patricia Hitchcock n’est pas mieux lotie. Elle interprète une servante dans «Le moineau de la Tamise» (1950) de Jean Negulesco, et, dans «Les dix commandements», de Cecil B. DeMille, en 1956, elle n’est même pas créditée. Enfin, elle fait une apparition, en 1977, dans « Skateboard », un obscur film de George Gage.
Sa vraie carrière, Patricia Hitchcock la mène sur le petit écran. Même si elle a pu reprocher à son père de ne pas lui avoir vraiment donné sa chance, il lui a tout de même réservé des rôles notables dans dix épisodes de sa célèbre série, «Alfred Hitchcock présente». Dans «On the thin air», un épisode de 1955, où elle tient le rôle principal, elle incarne une jeune fille venue à Paris avec sa mère, pour l’exposition de 1889; elle sort pour chercher des médicaments et, à son retour, ne retrouve ni sa mère ni sa chambre d’hôtel. Toujours dans un épisode de la première saison, «The belfry», elle interprète une institutrice dont le soupirant tue son fiancé et se réfugie dans l\'école où elle enseigne. Patricia Hitchcock apparaît dans d’autres séries, comme «Suspicion» ou «The life of Riley».
À partir des années 60, l’actrice délaisse peu à peu les écrans pour contribuer, par des conférences ou la participation à certains livres, à une meilleure connaissance de la carrière de son père. Mais elle n’oublie pas pour autant celle de sa mère, Alma Reville, qui fut la plus fidèle collaboratrice de Alfred Hitchcock. Elle lui consacre un livre «Alma Hitchcock: the woman behind the man», dans lequel on apprend que cette monteuse et scénariste continue d’influencer l’œuvre de son mari même si, à partir du début des années 1950, elle n’est plus créditée au générique de ses films. Ainsi, c’est elle qui aurait suggéré de filmer depuis un hélicoptère la fameuse scène de poursuite en voiture de «La main au collet» (1955). Ce qui lui donne, surtout à l’époque, un côté beaucoup plus spectaculaire. Patricia Hitchcock s’éteint chez elle, à Thousand Oaks, en Californie, le 9 août 2021.
© Jean-Pascal LHARDY
1950 | Le grand alibi / Le trac ( stage fright ) de Alfred Hitchcock
avec Marlene Dietrich
Le moineau de la Tamise ( the mudlark ) de Jean Negulesco avec Alec Guinness L’inconnu du Nord Express ( strangers on a train ) de Alfred Hitchcock avec Farley Granger |
1956 | Les dix commandements ( the ten commandments ) de Cecil B. DeMille avec Yul Brynner |
1960 | Psychose ( psycho ) de Alfred Hitchcock avec Anthony Perkins |
1977 | Skateboard – de George Gage avec Allen Garfield |
1990 | DO Alfred Hitchcock: The art of making movies – de Susan Lustig
Seulement créatif consultante |
2000 | CM The man on Lincoln’s nose – de Daniel Raim
avec Norman Jewison
Seulement production |
2006 | DO Who is Norman Lloyd – de Matthew Sussman
avec Norman Lloyd
Seulement apparition |