Preston Foster

Preston Foster est né le 24 avril 1900 à Pitman, dans le New Jersey. À la charnière des années 1920 et 1930, il fait une carrière remarquée à Broadway, où on peut l’applaudir dans des pièces comme «Congratulations» (1929) de Morgan Wallace, «Seven» (1929) de Frank J. Collins, dans une mise en scène du comédien Lionel Atwill ou encore «The seconds» (1931) de Elliott Lester.

Il débute au cinéma en 1929 et, jusqu’à sa mort, en 1970, tourne plus de cent films. Le cheveu gominé, une fine moustache barrant son visage viril, Preston Foster a la distinction étudiée d’un de ces truands policés dont Hollywood a alors le secret. Aussi lui a-t-on confié souvent des rôles de «heavy» peu sympathiques. Dans «Docteur X» (1932) de Michael Curtiz, il est l’ignoble tueur psychotique de la pleine lune, qui se transforme peu à peu en monstre, puis il incarne l’ami un peu louche de Ann Dvorak, qui met au point un vol de bijoux dans «Eclair de chaleur» (1933) de Mervyn LeRoy. Amoureux de Carole Lombard dans «Ce que femme veut» (1936) de Walter Lang, il n’hésite pas, pour neutraliser son rival - Cesar Romero - à acheter la compagnie pétrolière où il travaille et à le muter au Japon. Dans «Une nuit à New Orleans» (1942) de William Clemens, il campe un policier chargé d’une enquête, qui se rend compte que sa femme - Patricia Morison - y est peut-être impliquée, lui-même finit par être suspecté. Le voilà, dans un de ses nombreux westerns, le patron sans scrupule qui règne d’une main de fer sur la vallée dans «Femme de feu» (1946) de André De Toth. Preston Foster a souvent le sens de la famille, même si cela l’incite, dans «Three desperate men» (1950) de Sam Newfield, à devenir, en sauvant son frère de la pendaison, un voleur de banque.

Mais Preston Foster se trouve assez souvent du bon côté de la barrière. Il est en effet médecin dans «La vie commence» (1932) de James Flood et Elliott Nugent, avec Loretta Young, et même évangéliste dans «Ladies they talk about» (1932) de Howard Bretherton et William Keighley, où il essaie d’amender une voleuse de banque - Barbara Stanwyck - que, pour son bien, il envoie en prison. Le voilà encore ingénieur dans une mine d’Amérique du Sud et amoureux de Marion Burns dans «Chasseurs de sensations» (1933) de Charles Vidor ou président rigide du tribunal qui doit juger le délateur Victor McLaglen dans «Le mouchard» (1935) de John Ford. Dans «Les derniers jours de Pompéi» (1935) de Ernest B. Schoedsak, il incarne un forgeron devenu gladiateur qui, lors de l’éruption du Vésuve, se sacrifie pour sauver son ancien maître. Il campe aussi nombre de militaires, comme ce capitaine Starett qui, dans «Geronimo le Peau-Rouge» (1939) de Paul Sloane, poursuit le célèbre chef indien. Mais il peut tout aussi bien être juge, comme dans «Les demoiselles Harvey» (1945) de George Sidney ou shérif, comme dans «Montana Territory» (1952) de Ray Nazarro.

Sur le petit écran, Preston Foster revêt l’uniforme du capitaine John Herrick, dans la série «Waterfront» (1954/55) ou celui du capitaine Zachary Wingate dans «Gunslinger» (1961). Il a aussi entamé une carrière de chanteur, formant, avec sa seconde femme, l’actrice Sheila Darcy, et le guitariste de jazz et compositeur Gene Leis, un trio qui se produit à la radio et dans les night-clubs. Il décède le 14 juillet 1970 à La Jolla, en Californie.

© Jean-Pascal LHARDY