1941 Johnny, roi des voleurs (Johnny Eager) de Mervyn LeRoy avec Robert Taylor & Lana Turner | 1952 L’homme des vallées perdues (Shane) de George Stevens avec Alan Ladd & Jean Arthur | 1957 Trois heures dix pour Yuma (3 :10 to Yuma) de Delmer Daves avec Glenn Ford & Felicia Farr | 1960 L’épave (il relitto) de Michael Cacoyannis avec Ellie Lambetti, Franco Fabrizi & Fosco Giachetti | ||
Van Heflin est un grand, un très grand acteur, méconnu et souvent dédaigné par la critique et le public. Et pourtant, cet homme solide, au regard intense, n’a pas son pareil pour exprimer ce qui est le plus délicat pour un comédien, la simple humanité d’un homme ordinaire. Van Heflin, qui est né à Walters, en Oklahoma, le 13 décembre 1910, commence par faire du théâtre, d’abord à l’Université, où il s’inscrit aux cours de la Yale Dramatic School. Au début des années 1930, il fait partie d’une troupe itinérante en Pennsylvanie et finit par créer sa propre compagnie, à Denver. Après un premier essai, en 1928, ce sont ensuite les vrais débuts à Broadway, en 1934, dans une pièce de Ruth Langner, avec Jean Arthur. Pendant trente ans, Van Heflin reste fidèle à la scène, interprétant notamment, toujours à Broadway, la célèbre pièce de Philip Barry «The Philadelphia story» (1939/40) avec Katharine Hepburn et Joseph Cotten, et aussi «A view from the bridge» (1955) de Arthur Miller.
Au cinéma, où il débute en 1936, il s’impose peu à peu et, dès le milieu des années 1940, obtient des rôles principaux, sans jamais devenir une star. Peut-être parce que ses rôles emblématiques sont ceux de gens simples et qu’il a su leur conférer une telle vérité qu’on a fini par oublier l’acteur. On ne se souvient pas toujours de Van Heflin, mais on n’a pas oublié Joe Starret, le rancher de «L’homme des vallées perdues» (1952), qui doit lutter, avec l’aide de Alan Ladd, contre un tueur patibulaire engagé par des éleveurs voisins et on se rappelle aussi Dan Evans, le fermier qui , dans «Trois heures dix pour Yuma» (1957), doit se battre contre un sol ingrat et acheminer un bandit dangereux, Glenn Ford, vers le train.
Il y a, au fond de la prunelle de Van Heflin, comme un éclat d’angoisse et c’est peut-être pour cela qu’au cinéma il est souvent victime des hommes ou du destin. Ainsi, dans «La possédée» (1947) de Curtis Bernhardt, est-il tué par une Joan Crawford à demi folle et jalouse de sa belle-fille. C’est aussi la haine que lui voue Robert Ryan qui, dans «Acte de violence» (1948) de Fred Zinnemann, persuadé de la lâcheté de Van Heflin durant la guerre, provoque sa mort brutale. Dans son dernier film, «Airport» (1969) de George Seaton, il incarne un chômeur désespéré qui, pour permettre à sa femme de toucher sa police d’assurance-vie, a prévu de faire exploser l’avion dans lequel il a pris place. Même quand il est du côté de l’ordre, il cède à l’ambiguïté. Comme ce détective de «Ville haute, ville basse» (1949) de Mervyn LeRoy, qui, enquêtant sur la mort de la maîtresse de James Mason - Ava Gardner - tombe amoureux de sa femme ou ce policier corrompu qui, dans «Le rôdeur» (1950) de Joseph Losey, ourdit une machination pour s’emparer de la fortune d’un animateur de radio. Van Heflin a aussi incarné des personnages célèbres, tirés d’œuvres littéraires, comme l’Athos des «Trois mousquetaires» (1948) de George Sidney ou, dans le «Madame Bovary» (1949) de Vincente Minnelli, un extraordinaire Charles Bovary, ou bien de l’Histoire comme Pougatchev, révolté contre la Grande Catherine dans «La tempête» (1958) de Alberto Lattuada.
Sur le petit écrans, on l’a vu dans des séries comme «Playhouse 90» (1957/60) ou «The Dick Powell show» (1961) dans lesquelles il joue des militaires, ou dans des téléfilms comme «Neither are we enemies» (1970), où il incarne Joseph d’Arimathie. Victime d’un malaise cardiaque alors qu’il nage dans sa piscine d’Hollywood, Van Heflin décède le 23 juillet 1971.
© Jean-Pascal LHARDY
1936 | La rebelle ( a woman rebels ) de Mark Sandrich avec Katharine Hepburn |
1937 | La ville de l’or / Les exilés de Poker Flat ( the outcasts of Poker Flat ) de Christy Cabanne
avec Jean Muir
Flight from glory – de Lew Landers avec Whitney Bourne Annapolis salute / Salute to romance – de Christy Cabanne avec Marsha Hunt Les héros du samedi ( Saturday’s heroes ) de Edward Killy avec Marian Marsh |
1938 | La marque du destin / Frankie ( back door to heaven ) de William K. Howard avec Aline MacMahon |
1940 | La piste de Santa Fé / La terre des révoltés ( Santa Fe Trail ) de Michael Curtiz avec Olivia de Havilland |
1941 | Quand une femme s’en mêle ( the feminine touch ) de W.S. Van Dyke
avec Rosalind Russell
Souvenirs ( H.M. Pulham, Esq. ) de King Vidor avec Hedy Lamarr + chansons Johnny, roi des voleurs / Johnny, roi des gangsters ( Johnny Eager ) de Mervyn LeRoy avec Lana Turner Oscar du meilleur second rôle masculin, USA |
1942 | L’assassin au gant de velours ( kid glove killer ) de Fred Zinnemann
avec Marsha Hunt
Grand Central murder – de S. Sylvan Simon avec Cecilia Parker Sept amoureuses ( seven sweethearts / tulip time ) de Frank Borzage avec Kathryn Grayson Tennessee Johnson ( the man on American’s conscience ) de William Dieterle avec Ruth Hussey |
1943 | Lily Mars, vedette ( presenting Lily Mars ) de Norman Taurog
avec Judy Garland
CM Screen snapshots series 23, No. 1: Hollywood in uniform – de Ralph Staub avec Gene Autry Seulement apparition |
1944 | CM Land and live in the jungle – de ?
avec Mel Ford
CM Land and live in the desert – de ? avec Craig Stevens Seulement voix & narration |
1946 | L’emprise du crime ( the strange love of Martha Ivers ) de Lewis Milestone
avec Barbara Stanwyck
La pluie qui chante ( till the clouds rolls by ) de Richard Whorf avec Lena Horne |
1947 | La possédée ( possessed ) de Curtis Bernhardt
avec Joan Crawford
+ chansons Le pays du dauphin vert ( Green Dolphin Street ) de Victor Saville avec Donna Reed L’indomptée ( B.F.’s daughter / Polly Fulton ) de Robert Z. Leonard avec Barbara Stanwyck |
1948 | Le sang de la terre / Et tant que la terre vivra / L’héroïque résistance ( tap roots ) de
George Marshall avec Susan Hayward
Les trois mousquetaires ( the three musketeers ) de George Sidney avec June Allyson Acte de violence ( act of violence ) de Fred Zinnemann avec Mary Astor DO The secret land – de ? avec Chester W. Nimitz Seulement voix & narration |
1949 | Madame Bovary – de Vincente Minnelli
avec Jennifer Jones
Ville haute, ville basse ( east side, west side ) de Mervyn LeRoy avec Ava Gardner DO Some of the best: Twenty-Five years of motion picture leadership – de ? avec Lionel Barrymore Seulement apparition |
1950 | La révolte des Sioux ( Tomahawk / battle of Powder River ) de George Sherman
avec Yvonne De Carlo
Le rôdeur ( the prowler ) de Joseph Losey avec Evelyn Keyes |
1951 | Parents apprivoisés ( week-end with father ) de Douglas Sirk
avec Patricia Neal
Mon fils John ( my son John ) de Leo McCarey avec Helen Hayes |
1952 | Au sud d’Alger ( south of Algiers / the golden mask ) de Jack Lee
avec Wanda Hendrix
L’homme des vallées perdues ( Shane ) de George Stevens avec Jean Arthur |
1953 | Révolte au Mexique / Les ailes du vautour ( wings of the hawk ) de Budd Boetticher
avec Julia Adams
Tanganyika – de André De Toth avec Ruth Roman |
1954 | Le raid / Par le feu et par l’épée ( the raid ) de Hugo Fregonese
avec Anne Bancroft
Les femmes mènent le monde ( woman’s world / a woman’s world ) de Jean Negulesco avec Lauren Bacall La veuve noire ( black widow ) de Nunnally Johnson avec Ginger Rogers Le cri de la victoire ( battle cry ) de Raoul Walsh avec Dorothy Malone CM Screen snapshot : Memories in uniform – de Ralph Staub avec Clark Gable Seulement apparition |
1955 | L’étreinte du destin ( count three and pray / the Calico Pony ) de George Sherman
avec Joanne Woodward
Les rapaces ( patterns / patterns of power ) de Fielder Cook avec Beatrice Straight |
1957 | Trois heures dix pour Yuma ( 3 :10 to Yuma ) de Delmer Daves avec Glenn Ford |
1958 | Le salaire de la violence ( gunman’s walk ) de Phil Karlson
avec Tab Hunter
La tempête ( la tempesta / tempest ) de Alberto Lattuada avec Silvana Mangano |
1959 | Ceux de Cordura / Les héros de Cordura ( they came to Cordura ) de Robert Rossen
avec Rita Hayworth
Cinq femmes marquées ( five banded women / Jovanka e le altre ) de Martin Ritt avec Jeanne Moreau |
1960 | Sous dix drapeaux ( sotto dieci bandiere ) de Duilio Coletti
avec Mylène Demongeot
L’épave ( il relitto ) de Michael Cacoyannis avec Ellie Lambetti |
1963 | Une fille dans la bataille ( cry of battle / to be a man ) de Irving Lerner avec Rita Moreno |
1964 | La plus grande histoire jamais contée ( the greatest story ever told ) de George Stevens
avec Max von Sydow
DO The bold men – de William Friedkin avec John Craig Seulement voix & narration |
1965 | Les tueurs de San Francisco ( on a thief ) de Ralph Nelson
avec Ann-Margret
La diligence vers l’Ouest / Ringo Kid ( stagecoach ) de Gordon Douglas avec Bing Crosby DO Pro football: Mayhem on a sunday afternoon – de William Friedkin Seulement voix & narration |
1966 | DO The thin blue line – de William Friedkin
Seulement voix & narration |
1967 | The man outside – de Samuel Gallu
avec Peter Vaughan
Chacun pour soi ( ognuso per se / das gold von Sam Cooper / Sam Cooper’s gold / the goldseekers / each man for himself / each one for himself / the ruthless four ) de Giorgio Capitani avec Gilbert Roland |
1968 | Une si belle garce ( the big bounce ) de Alex March avec Ryan O’Neal |
1969 | Airport – de George Seaton avec Jacqueline Bisset |