1946 Duel au soleil (duel in the sun) de King Vidor avec Gregory Peck, Jennifer Jones & Lillian Gish | 1947 Le portrait de Jenny (the portrait of Jennie) de William Dieterle avec Jennifer Jones & Ethel Barrymore | 1952 Niagara – de Henry Hathaway avec Marilyn Monroe, Jean Peters, Max Showalter & Harry Carey Jr. | 1972 L’argent de la vieille (lo scopone scientifico) de Luigi Comencini avec Bette Davis & Silvana Mangano | ||
Grand acteur américain, dans tous les sens du terme, Joseph Cotten, dit Jo, est né le 15 mai 1905 dans la petite ville de Petersburg en Virginie. Fils aîné dans une famille de planteurs, il passe une jeunesse heureuse dans sa ville natale et s’y initie au football. Mais le monde sportif n’est pas son avenir. Attiré par le théâtre, il se rêve acteur et part suivre des études d’art dramatique dans une école réputée de Washington. En 1930, sa formation acquise, Jo fait ses bagages pour New York à l’assaut des scènes de Broadway qu’il est convaincu de conquérir très vite. Le réveil est brutal, avec la désillusion, après quelques galères pour subsister, de devoir débuter comme simple régisseur. Mais sa persévérance est récompensée par une rencontre qui exauce son vœu de devenir comédien. Orson Welles, jeune scénariste débutant, décèle la future star dans cet homme plein de charme, à haute stature et au visage sensible. Il lui offre un rôle phare dans son premier long métrage, «Citizen Kane» (1941), chef-d’œuvre encensé par la critique et sésame qui ouvre à Joseph Cotten les portes d’Hollywood et de la célébrité.
Les années 1940 marquent l’apothéose d’une carrière au palmarès impressionnant. Alfred Hitchcock le repère et lui fait jouer un assassin tout à la fois inquiétant, séduisant et cynique dans «L’ombre d’un doute» (1942). Car son physique, sa prestance, ses traits au relief tourmenté lui permettent d’incarner des personnages très contrastés, de l’homme élégant et charmeur, à l’individu énigmatique ou menaçant. Dans «Hantise» (1944) de George Cukor, il sauve Ingrid Bergman des intentions machiavéliques de son époux. Le western de King Vidor, «Duel au soleil» (1946), le confronte à Gregory Peck face à Jennifer Jones. William Dieterle lui offre des rôles subtils dans «Le poids d’un mensonge» (1945) et «Le portrait de Jenny» (1947), seule performance pour laquelle il remporte à Venise un prix du meilleur acteur. Avec «Le troisième homme» (1948) de Carol Reed, Joseph Cotten triomphe dans le film noir. Il y interprète un écrivain médiocre qui enquête sur le décès suspect de son ami, joué par Orson Welles. Mari trompé, il l’est dans «La garce» (1949) de King Vidor, aux côtés de l’impudente Bette Davis, puis dans «Niagara» (1952) de Henry Hathaway, auprès de la volage Marilyn Monroe qu’il tue ainsi que son amant. Le monde politico-militaire se nourrit aussi de son charisme avec, après d’autres, le film nippo-américain de Richard Fleischer, relatant l’attaque de Pearl Harbor, «Tora! Tora! Tora!» (1969), ou «L’ultimatum des trois mercenaires» (1976) de Robert Aldrich, avec Burt Lancaster et Richard Widmark.
Mais les décennies 1960 et 1970 sonnent le déclin progressif de la notoriété de Joseph Cotten, moins tenté par les tournages qu’on lui propose. Pour ses dernières apparitions au cinéma, il cède à la mode des films catastrophe, en se glissant parmi les «Naufragés du 747» (1976) de Jerry Jameson. Il achève son parcours dans l’univers fantastique de David Hemmings, «Le survivant d’un monde parallèle» (1982), aux côtés de Robert Powell. Jo se retire alors dans sa villa à Los Angeles pour s’y consacrer à la rédaction de son autobiographie. Deux femmes ont compté dans la vie de cet homme discret et fidèle. Leonore Kipp Lamont, qu’il épouse en 1931, mais qui meurt d’une leucémie en 1960, et Patricia Medina, actrice anglaise qui devient sa femme la même année. Atteint d’un cancer de la gorge, Joseph Cotten décède d’une pneumonie le 9 février 1994. Il repose, selon ses vœux, au cimetière de sa ville natale. Il trône à tout jamais au panthéon des stars américaines les plus illustres.
© Isabelle MICHEL
1938 | CM Too much Johnson – de Orson Welles avec Ruth Ford |
1941 | Citizen Kane – de Orson Welles
avec Ruth Warrick
Lydia ( illusions ) de Julien Duvivier avec Merle Oberon |
1942 | La splendeur des Amberson ( the magnificent Ambersons ) de Orson Welles
avec Anne Baxter
+ scénario des scènes additionnelles – Non crédité & chansons Voyage au pays de la peur / Voyage dans l’épouvante ( journey into fear ) de Norman Foster avec Dolores del Rio + scénario L’ombre d’un doute ( shadow of a doubt ) de Alfred Hitchcock avec Teresa Wright |
1943 | Liens éternels ( hers to hold ) de Frank Ryan avec Deanna Durbin |
1944 | Hantise ( gaslight / murder in Thornston Square ) de George Cukor
avec Charles Boyer
Depuis ton départ ( since you went away ) de John Cromwell avec Claudette Colbert + chansons Etranges vacances / Je te reverrai ( I’ll be seeing you ) de William Dieterle avec Shirley Temple |
1945 | Le poids d’un mensonge ( love letters ) de William Dieterle avec Jennifer Jones |
1946 | Duel au soleil ( duel in the sun ) de King Vidor
avec Lillian Gish
Ma femme est un grand homme / La fille du fermier ( the farmer’s daughter ) de H.C. Potter avec Loretta Young |
1947 | Le portrait de Jenny ( the portrait of Jennie / tidal wave / Jennie ) de William Dieterle
avec Ethel Barrymore
Coupe Volpi du meilleur acteur au festival du cinéma de Venise, Italie |
1948 | L’étranger dans la cité ( walk softly, stranger ) de Robert Stevenson
avec Alida Valli
Le troisième homme ( the third man ) de Carol Reed avec Trevor Howard |
1949 | Les amants de Capri ( september affair ) William Dieterle
avec Joan Fontaine
Les amants du capricorne ( under capricorn ) de Alfred Hitchcock avec Ingrid Bergman La garce / Au delà de la forêt ( beyond the forest ) de King Vidor avec Bette Davis |
1950 | La renarde ( gone to earth / the wild earth / gypsy blood ) de Emeric Pressburger, Michael
Powell & Rouben Mamoulian
avec Jennifer Jones
Seulement narration Les rebelles de Fort Thorn ( two flags West ) de Robert Wise avec Linda Darnell |
1951 | Madame sort la nuit / Madame sort à minuit ( half angel ) de Richard Sale
avec Loretta Young
Pékin Express ( Peking Express ) de William Dieterle avec Corinne Calvet L’homme au manteau noir ( the man with a cloak ) de Fletcher Markle avec Barbara Stanwyck |
1952 | Passage interdit / La révolte gronde ( untamed frontier ) de Hugo Fregonese
avec Shelley Winters
Othello ( the tragedy of Othello : The moor of Venice ) de Orson Welles avec Suzanne Cloutier Seulement apparition Niagara – de Henry Hathaway avec Marilyn Monroe Le piège d’acier ( the steel trap ) de Andrew L. Stone avec Teresa Wright Egypt by three – de Victor Stoloff avec Ann Stanville Seulement narration |
1953 | Meurtre prémédité ( a blueprint for murder ) de Andrew L. Stone avec Jean Peters |
1954 | L’affaire Baby / Un envoyé spécial ( special delivery / vom himmel gefallen ) de John Brahm avec Eva Bartok |
1955 | Le tueur s’est évadé / Le tueur s’est échappé ( the killer is loose ) de Bud Boetticher
avec Rhonda Fleming
Le fond de la bouteille ( the bottom of the bottle / beyond the river ) de Henry Hathaway avec Ruth Roman |
1956 | Le despote ( the Halliday Brand ) de Joseph H. Lewis avec Viveca Lindfors |
1958 | De la terre à la lune ( from the earth to the moon ) de Byron Haskin
avec Debra Paget
La soif du mal ( touch of evil ) de Orson Welles avec Marlene Dietrich |
1960 | L’ange pourpre ( the angel wore red ) de Nunnally Johnson avec Ava Gardner |
1961 | El Perdido ( the last sunset ) de Robert Aldrich avec Kirk Douglas |
1964 | Chut… chut… chère Charlotte / Berceuse pour un massacre ( hush…hush, sweet Charlotte / what ever happened to cousin Charlotte ? / cross of iron ) de Robert Aldrich avec Olivia de Havilland |
1965 | Le massacre des Sioux ( the great Sioux massacre / the Custer massacre / the great Sioux raid
/ massacre at the Rosebud ) de Sidney Salkow
avec Darren McGavin
Le corrompu / La statue en or massif ( the Oscar ) de Russell Rouse avec Stephen Boyd Les forcenés ( gli uomini dal passo pessante / showdown / the tramplers ) de Albert Band & Mario Sequi avec Gordon Scott |
1966 | Piège au grisbi ( the money trap ) de Burt Kennedy
avec Rita Hayworth
Diamant d’as / Valets de carreau ( jack of diamonds ) de Don Taylor avec George Hamilton Les cruels ( i crudeli / the cruel ones / the hellbenders / los despiadados ) de Sergio Corbucci avec Norma Bengell |
1967 | Some may live / They also kill – de Vernon Sewell
avec Martha Hyer
Brighty ( Brighty of Grand Canyon ) de Norman Foster avec Dick Foran Gangster’ 70 ( un giorno di fuoco / days of fire ) de Mino Guerrini avec Milly Vitale |
1968 | Petulia – de Richard Lester
avec Julie Christie
Rio Hondo ( Comanche blanco / hour of vengeance / white Comanche / Comancho bianco e venne l’ora della vendetta ) de José Briz Méndez avec William Shatner |
1969 | Latitude zéro ( ido zero daisakusen / kaitei daisenso – Ido zero daisakusen / latitude zero
military tactics / latitude zero: Big military operation / 緯度0大作戦 ) de Ishirô Honda
avec Cesar Romero
L’amoureuse / La sauterelle ( the grasshopper / the passing of evil / passions ) de Jerry Paris avec Jacqueline Bisset Tora ! Tora ! Tora ! – de Richard Fleischer, Toshio Massuda & Kinji Fukasaku avec Jason Robards Jr. Doomsday voyage / Questions – de John Vidette avec Charles Durning DO Hollywood : The Selznick years – de Marshall Flaun avec King Vidor Seulement apparition |
1970 | L’abominable docteur Phibes ( the abominable Dr. Phibes / the curse of Dr. Phibes / Dr. Phibes ) de Robert Fuest avec Vincent Price |
1971 | Lady Frankenstein, cette obsédée sexuelle / Madame Frankenstein ( lady Frankenstein / la
figlia di Frankenstein / daughter of Frankenstein ) de Aureliano Luppi & Mel Welles
avec Rosalba Neri
Baron vampire ( gli orrori del castello di Norimberga / baron blood / the baron blood / chamber of tortures / the thirst of baron blood / the torture chamber of baron blood ) de Mario Bava avec Elke Sommer |
1972 | L’argent de la vieille ( lo scopone scientifico ) de Luigi Comencini
avec Silvana Mangano
Soleil vert ( soylent green ) de Richard Fleischer avec Edward G. Robinson Timber tramps / The big push / The timber tramp – de Tay Garnett avec Eve Brent |
1973 | A delicate balance – de Tony Richardson
avec Katharine Hepburn
Vérité et mensonges ( F for fake ) de Orson Welles & François Reichenbach avec Oja Kodar Seulement apparition |
1975 | Bracelets de sang ( il giustiziere sfida la città ) de Umberto Lenzi
avec Tomas Milian
Un sussurro nel buio / A whisper in the dark – de Marcello Aliprandi avec Nathalie Delon |
1976 | Piège pour un président / L’ultimatum des trois mercenaires ( twilight’s last gleaming /
nuclear countdown ) de Robert Aldrich
avec Burt Lancaster
Les naufragés du 747 / SOS… 747… triangle des Bermudes ( airport’ 77 ) de Jerry Jameson avec James Stewart |
1977 | L’ordre de la sécurité du monde – de Claude d’Anna
avec Bruno Cremer
Caravanes ( caravans ) de James Fargo avec Jennifer O’Neill |
1978 | Indagine su un delitto perfetto / The perfect crime – de Giuseppe Rosati
avec Janet Agren
Le continent des hommes poissons ( l’isola degli uomini pesce / screamers / the fish men / island of mutations / island of the fishmen / something waits in the dark ) de Sergio Martino avec Barbara Bach S.O.S. Concorde ( Concorde affaire’ 79 / affare Concorde / the Concorde affair ) de Ruggero Deodatto avec James Franciscus |
1979 | La secte de l’enfer ( Guyana, el crimen del siglo / Guyana : Crime of the century / Guyana :
Cult of the damned ) de René Cardona Jr.
avec Yvonne De Carlo
Le corbillard ( the hearse ) de George Bowers avec Trish Van Devere |
1980 | La porte du paradis ( heaven’s gate / Johnson County wars ) de Michael Cimino
avec Isabelle Huppert
La maison du cauchemar ( delusion / the house where death lives ) de Alan Beattie avec Patricia Pearcy |
1982 | Le survivant d’un monde parallèle ( the survivor ) de David Hemmings avec Robert Powell |