Richard Fleischer

Richard Fleischer naît le 8 décembre 1916, à Brooklyn, dans l’état de New York. Son père, Max Fleischer, est le célèbre créateur de «Betty Boop» et producteur, entre autres, des aventures de «Popeye». Richard fait des études de psychologie à l’Université de Brown de Providence, puis d’art dramatique à Yale. Passionné de théâtre, il fonde lors de sa dernière année d’études, « The Arena Players », une troupe théâtrale produisant et mettant en scène plusieurs spectacles.

En 1942, Richard Fleischer est engagé par la RKO. Le studio traversant à l’époque une crise, il est donc décidé de le faire travailler au sein du département actualités des studios new-yorkais. Il gravit rapidement les échelons et dès la seconde moitié des années quarante, il monte, produit et met en scène plusieurs courts métrages, dont la série des «Flicker Flashbacks», compilations de films muets. Installé à Hollywood, il signe son premier long métrage, «Child of divorce» (1946), et produit aussi «Design for death» (1947), un documentaire sur le Japon, qui lui vaut un Oscar.

Après un début de carrière modeste comme réalisateur de fictions de série B, Richard Fleischer réalise, en 1952, deux films plus ambitieux: «Sacré printemps» une comédie sur la vie familiale au Québec avec Charles Boyer et Louis Jourdan, puis «L’énigme du Chicago Express», un policier avec Charles McGraw et Marie Windsor. Lorsque son contrat avec la RKO expire, Walt Disney, l’un des grands rivaux de son père, l’engage pour diriger Kirk Douglas, James Mason et Peter Lorre dans «20 000 lieues sous les mers» (1954), superproduction d’anticipation, adaptée du roman de Jules Verne. Le film est un succès planétaire. Il entame alors une longue collaboration avec la Twentieth Century Fox. Il y réalise, durant une quinzaine d’années, des productions très appréciées du public où il aborde tous les genres: le film noir pour «Les inconnus dans la ville» (1955) avec Victor Mature, le western pour «Bandido Caballero» (1956) avec Robert Mitchum, l’aventure pour «Les vikings» (1958) avec Tony Curtis et Kirk Douglas, le thriller pour «Le génie du mal» (1959) avec Orson Welles, l’action pour «Le grand risque» (1961) avec Stephen Boyd et Juliette Gréco, la reconstitution historique pour «Barrabas» (1962) avec Anthony Quinn et Silvana Mangano, la science-fiction pour «Le voyage fantastique» (1965) avec Raquel Welch et la comédie musicale pour «L’extravagant docteur Dolittle» (1966) avec Rex Harrison. En 1974, il remporte le Grand Prix au Festival d’Avoriaz pour «Soleil vert» (1972), un film fantastique, avec Charlton Heston et Edward G. Robinson, où il décrit la vision d’un futur possible sur la pénurie de nourriture.

Par la suite, Richard Fleischer tourne une douzaine de films où il dirige notamment Charles Bronson, Laurence Olivier, Glenda Jackson, Arnold Schwarzenegger, etc. Parallèlement, il devient Président de «Fleischer Studios» et se consacre à faire revivre les personnages imaginés par son père.

Au début des années quatre-vingt-dix, artisan exemplaire dont la trajectoire professionnelle épouse parfaitement le modèle traditionnel hollywoodien, publie un livre de souvenirs intitulé «Just tell me when to cry». Marié depuis 1944 à Mary Dickson et père de trois enfants, Richard Fleischer s’éteint le 25 mars 2006, dans sa propriété de Woodland Hills, dans les hauteurs de la capitale mondiale du cinéma.

© Philippe PELLETIER