1963 La belle vie – de Robert Enrico avec Frédéric de Pasquale, Josée Steiner, Odile Geoffroy & Françoise Giret | 1967 Les aventuriers – de Robert Enrico avec Lino Ventura, Alain Delon, Joanna Shimkus & Serge Reggiani | 1975 Le vieux fusil – de Robert Enrico avec Romy Schneider, Philippe Noiret, Madeleine Ozeray & Jean Bouise | 1992 Vent d’Est – de Robert Enrico avec Malcolm McDowell, Jean-François Balmer & Pierre Vaneck | ||
Robert Enrico naît Gino Robert Enrico à Liévin (Pas de Calais). Il réside ensuite à Toulon (Var) où ses parents tiennent un magasin de cycles. D’abord instruit par les pères maristes de la ville, il poursuit ses études à Paris à l’Institut des Hautes Études Cinématographiques. En 1956, il tourne un court métrage sur l’iconographie consacrée à Sainte Jeanne d’Arc. Rattrapé par le service militaire, il est incorporé au Service Cinématographique des Armées. Rendu à la vie civile, il est primé grâce à un documentaire animalier sur les chenilles (1960) et à une fiction adaptée d’une nouvelle d’Ambrose Bierce, «La rivière du hibou» (1962) sur la guerre de sécession, qu’il transformera en long métrage («Au cœur de la vie»). L’année suivante, il reçoit le prix Jean Vigo pour «La belle vie» qui évoque les appelés de la guerre d’Algérie. Puis il travaille pour la télévision.
Le film «Les grandes gueules» (1965) est son premier succès en salle. Dans les paysages grandioses des Vosges, Robert Enrico évoque déjà des thèmes qui lui sont chers: le devoir, le respect de la parole donnée, la volonté d’entreprendre mais également la tolérance et le refus de s’arrêter aux apparences. Il attribue un très beau rôle à Bourvil mais aussi à Lino Ventura, Jess Hahn et Jean-Claude Rolland. Puis dans ses films noirs, Enrico va, à la manière de la tragédie antique, acheminer inexorablement ses héros vers un destin funeste, comme dans «Les aventuriers» (1967) avec Alain Delon ou «Ho!» (1968) d’après José Giovanni, avec Jean Paul Belmondo. Mais le cinéaste sait aussi évoquer des sujets intimistes: la veille mortuaire de «La tante Zita» (1968) avec Joanna Shimkus. Et l’on ne peut oublier Romy Schneider et Philippe Noiret dans «Le vieux fusil» (1975) dont Patricia Nény, Madame Enrico à la ville, a assuré le montage. Mais Robert Enrico met aussi son talent au service des plus faibles avec «Un neveu silencieux» (1976), réalisé d’abord pour la télévision, et dont le héros, bien avant «Le huitième jour» (1996) de Jaco van Dormael, est un trisomique.
Dans les années quatre-vingts, le téléfilm puis film «Au nom de tous les miens» (1982) retraçant la vie de Martin Gray, rescapé du ghetto de Varsovie, est bien accueilli. Par contre «Zone rouge» (1985), avec Richard Anconina et Sabine Azéma, que le cinéaste réalise sur les entreprises pollueuses, avec Jérôme Enrico, l’un de ses deux enfants, n’est pas un succès commercial. La décennie suivante, «Vent d’est» (1992) avec Malcolm McDowell, tourné en partie en Pologne, n’est pas apprécié de la critique, malgré la remarquable reconstitution d’un fait historique peu connu. En effet, même après la chute du mur de Berlin et la fin de l’URSS, il n’est pas encore de bon ton de parler des milliers de soldats d’origine ukrainienne, livrés par les alliés, conformément aux accords de Yalta, à l’Armée Rouge qui va s’empresser de les massacrer. «Fait d’hiver» (1998), où un père divorcé, interprété par Charles Berling, se barricade avec ses enfants en refusant d’obéir à une décision de justice, est le dernier grand cri du cœur que poussera Robert Enrico.
En effet, ce grand monsieur du cinéma français, un homme de bien dans toute l’acceptation du terme, décède à Paris le 23 février 2001 dans sa soixante-dixième année. Il laisse une vingtaine de longs métrages qui nous ont tous donné envie d’être meilleurs. Une magnifique leçon d’humanité!
© Caroline HANOTTE
1956 | CM Jehanne – de Robert Enrico
+ scénario DO Á chacun son paradis ( paradiso terrestre ) de Luciano Emmer & Robert Enrico + montage |
1958 | CM Villes lumières – de Robert Enrico & Paul de Roubaix |
1959 | CM Les trois amis – de Robert Enrico
TV The twilight zone : An occurance at Owl Creek Bridge – de Robert Enrico avec Rod Serling + montage & scénario – Série CM L’or de la Durance – de Robert Enrico |
1960 | DO Thaumetopoea, la vie des chenilles processionnaires du pin et leur extermination
contrôlée – de Robert Enrico
Grand Prix au festival des ciné-Rencontres de Prades, France Prix Spécial du Jury de Tours, France |
1961 | CM Chickamauga – de Robert Enrico
avec Pierre Boffety
CM L’oiseau moqueur – de Robert Enrico avec François Frankiel DO Montagnes magiques – de Robert Enrico + scénario Grand Prix au festival des ciné-Rencontres de Prades, France |
1962 | CM La rivière du hibou – de Robert Enrico
avec Anne Cornaly
+ montage & scénario Oscar du meilleur court métrage, USA Palme d’Or du court métrage au festival du cinéma de Cannes, France BAFTA du meilleur court métrage aux British Academy Awards, Grande-Bretagne DO Allegro na troppo – de Paul de Roubaix Seulement montage Au cœur de la vie – de Robert Enrico avec Stéphane Fey Prix du meilleur réalisateur au festival international du film de San Sebastián, Espagne Grand Prix de Tours, France |
1963 | La belle vie – de Robert Enrico
avec Frédéric de Pasquale
+ scénario Prix Jean Vigo, France |
1964 | TV La redevance du fantôme – de Robert Enrico
avec Marie Laforêt
+ scénario CM Contre point – de Robert Enrico + scénario CM Daphné – de Robert Enrico + scénario CM Le rempailleur de Saint-Sulpice – de Robert Enrico |
1965 | Les grandes gueules – de Robert Enrico
avec Bourvil
+ scénario |
1967 | Les aventuriers – de Robert Enrico
avec Lino Ventura
+ scénario |
1968 | Ho ! – de Robert Enrico
avec Jean-Paul Belmondo
+ scénario Tante Zita – de Robert Enrico avec Joanna Shimkus + dialogues & scénario |
1970 | Un peu, beaucoup, passionnément… – de Robert Enrico avec Maurice Ronet |
1971 | Boulevard du rhum – de Robert Enrico
avec Brigitte Bardot
+ lyriques & scénario |
1972 | Les caïds – de Robert Enrico avec Serge Reggiani |
1973 | Le secret – de Robert Enrico
avec Jean-Louis Trintignant
+ scénario |
1975 | Le vieux fusil – de Robert Enrico
avec Romy Schneider
+ scénario César du meilleur film, France |
1976 | Un neveu silencieux – de Robert Enrico avec Lucienne Hamon |
1977 | CM Plus vite que le soleil – de Robert Enrico
Coup de foudre – de Robert Enrico avec Philippe Noiret Inachevé |
1978 | CM Les sept îles de Frigg – de Robert Enrico & Paul de Roubaix |
1979 | L’empreinte des géants – de Robert Enrico
avec Philippe Léotard
+ adaptation, dialogues & scénario |
1980 | Pile ou face – de Robert Enrico avec Philippe Noiret |
1981 | CM L’escale – de Robert Enrico |
1982 | Au nom de tous les miens ( for those I love ) de Robert Enrico
avec Michael York
+ production & scénario |
1985 | Zone rouge – de Robert Enrico
avec Sabine Azéma
+ scénario |
1986 | CM Le pari – de Robert Enrico
CM Un parfum d’aventure – de Robert Enrico |
1987 | De guerre lasse – de Robert Enrico
avec Nathalie Baye
+ scénario CM Le chemin d’Azatoth – de Clément Delage avec Jean Bouise Seulement interprétation |
1988 | La révolution française : Les années lumières – de Robert Enrico
avec Jane Seymour
+ scénario |
1992 | Vent d’Est – de Robert Enrico
avec Malcolm McDowell
+ scénario |
1994 | TV Saint-Exupéry : La dernière mission – de Robert Enrico
avec Bernard Giraudeau
+ scénario |
1998 | Fait d’hiver – de Robert Enrico
avec Claude Brasseur
+ scénario |