1949 Je veux vivre (never fear) de Ida Lupino avec Hugh O’Brian, Keefe Brasselle, Lawrence Dobkin & Eve Miller | 1950 Le mystère de la plage perdue (mystery street) de John Sturges avec Ricardo Montalban & Bruce Bennett | 1951 Le cabaret du Soleil Couchant (the strip) de Leslie Kardos avec Mickey Rooney & Louis Armstrong | 1955 Le fils de Sinbad (son of Sinbad) de Ted Tetzlaff avec Dale Robertson, Vincent Price & Mari Blanchard | ||
Sally Forrest, de son vrai nom Katherine Sally Feeney, est née le 28 mai 1928 à San Diego. Fille de danseurs amateurs, elle suit d’abord la voie de ses parents et étudie la danse à un très jeune âge. Remarquée par un «talent scout» de la MGM, elle signe un contrat avec la firme au lion et débute, comme chorus girl, mais aussi assistante chorégraphe, dans des musicals du studio. On la voit aussi, toujours dans des rôles très secondaires, dans des films noirs comme «La scène du crime» (1948) de Roy Rowland, avec Van Johnson ou «Le mystérieux docteur Korvo» (1949) de Otto Preminger, avec Gene Tierney.
Mais c’est sa collaboration avec Ida Lupino qui la propulse sur le devant de la scène. La réalisatrice fait de Sally Forrest, qui lui ressemble un peu, son alter ego. Elle lui donne la vedette dans trois films ambitieux. Dans «Not wanted» (1948), signé par Elmer Clifton, l’actrice incarne une jeune femme qui, enceinte des œuvres d’un pianiste, préfère que son enfant soit adopté, avant de regretter sa décision. Traiter des mères célibataires et des enfants illégitimes est assez audacieux dans l’Amérique puritaine de cette époque. Elle retrouve ses ballerines dans «Never fear» (1949) mais c’est pour apprendre que, jeune danseuse prometteuse, elle est atteinte de la polio et doit renoncer à sa carrière. Ida Lupino lui offre enfin un rôle plus conventionnel dans «Jeu, set et match» (1950), celui d’une championne de tennis poussée par sa mère, Claire Trevor, mais qui ne rêve que d’avoir une maison, un mari et des enfants.
Dès lors, la carrière de Sally Forrest est lancée. Dans «La vallée de la vengeance» (1950) de Richard Thorpe, avec Burt Lancaster, elle subit le charme interlope de Robert Walker et se retrouve encore, sans être mariée, avec un enfant sur les bras. Elle incarne un personnage nettement plus léger dans «Un fou au volant» (1951) de Roy Rowland (et Buster Keaton, qui n’est pas crédité au générique!), celui de la petite amie de Red Skelton, l’inventeur un peu farfelu d’une voiture spéciale. N’oubliant jamais ses premières amours, Sally Forrest a un irrésistible numéro de swing dans ce film, comme d’ailleurs dans «The strip» (1951) de Leslie Kardos, où, accompagnée par Louis Armstrong en personne, elle danse devant le batteur interprété par Mickey Rooney. Elle s’essaie aussi au film d’horreur en jouant la nièce du déséquilibré Alain de Malestroit, Charles Laughton, dans «Le château de la terreur» (1950) de Joseph Pevney et interprète, pour son dernier film, «La cinquième victime» (1956) de Fritz Lang, la secrétaire de George Sanders et fiancée de Dana Andrews, qui doit servir d’appât au «tueur au rouge à lèvres».
En 1954, Sally Forrest fait aussi des débuts remarqués à Broadway, en succédant à Vanessa Brown, dans «The seven year itch, la pièce de George Axelrod. Elle y joue, aux côtés de Tom Ewell, le rôle qui sera repris, avec un prodigieux succès, par Marilyn Monroe dans «Sept ans de réflexion» (1955) de Billy Wilder. Puis, après avoir dansé avec George Chakiris, elle remonte en scène pour figurer dans des comédies musicales comme «Dawn yankees» (1958), de George Abbott et Douglas Wallop, donné au théâtre de Vancouver, ou «No, no Nanette», le spectacle mis en musique par Vincent Youmans, qu’elle crée à San Diego, en 1974. Sur le petit écran, elle apparaît dans des séries comme «Climax» (1955/58) avec William Lundigan ou «Rawhide» (1959/64) avec Clint Eastwood. Sally Forrest, qui se bat depuis longtemps contre le cancer, s’éteint le 15 mars 2015 à Beverly Hills, en Californie.
© Jean-Pascal LHARDY
1946 | La pluie qui chante ( till the clouds roll by ) de Richard Whorf avec Robert Walker |
1947 | Faisons les fous ( are you with it ? ) de Jack Hively avec Donald O’Connor |
1948 | Le brigand amoureux ( the kissing bandit ) de Laszlo Benedek
avec Frank Sinatra
Monsieur Belvédère au collège ( Mr. Belvedere goes to college ) de Elliott Nugent avec Clifton Webb Avant de t’aimer ( not wanted / shame / streets of sin / the streets of sin ) de Elmer Clifton avec Leo Penn La scène du crime ( scene of the crime ) de Roy Rowland avec Van Johnson Match d’amour ( take me out to the ball game / everybody’s cheering ) de Busby Berkeley avec Gene Kelly |
1949 | Flame of youth – de R.G. Springsteen
avec Ray McDonald
Le mystérieux docteur Korvo / Le gouffre ( whirlpool ) de Otto Preminger avec José Ferrer La chanson d’une nuit ( dancing in the dark ) de Irving Reis avec William Powell Je veux vivre / Faire face ( never fear / the young lovers ) de Ida Lupino avec Hugh O’Brian |
1950 | Le mystère de la plage perdue ( mystery street / murder at Harvard ) de John Sturges
avec Ricardo Montalban
Trois gosses sur les bras ( my blue heaven ) de Henry Koster avec Dan Dailey La vallée de la vengeance ( vengeance valley ) de Richard Thorpe avec Burt Lancaster Jeu, set et match / Fort, vite et bien ( hard, fast and beautiful / mother of a champion ) de Ida Lupino avec Robert Clarke Le château de la terreur / Emmuré vivant ( the strange door ) de Joseph Pevney avec Boris Karloff |
1951 | Un fou au volant ( excuse my dust ) de Roy Rowland
avec Red Skelton
Le cabaret du Soleil Couchant / Le bar du crépuscule ( the strip ) de Leslie Kardos avec Mickey Rooney Bannerline – de Don Weis avec Lionel Barrymore |
1952 | L’auto sanglante / Code deux ( code two ) de Fred M. Wilcox avec Ralph Meeker |
1955 | Le fils de Sinbad ( son of Sinbad / nights in a harem ) de Ted Tetzlaff avec Vincent Price |
1956 | La cinquième victime ( while the city sleeps ) de Fritz Lang avec Dana Andrews |