Vincent Price

Vincent Leonard Price Jr. naît le 27 mai 1911, à Saint Louis, dans l’état du Missouri. Sa famille appartient à la très riche bourgeoisie de la ville. Il est le dernier d’une famille de trois enfants. Il fait ses études supérieures dans la célèbre Université Yale où son père, dont il porte les mêmes nom et prénom, ainsi que ses frères l’y ont précédé. Il travaille ensuite dans l’enseignement mais abandonne très vite et s’installe, en 1934, à Londres pour suivre des cours d’art dramatique. Il débute sur les planches à vingt-quatre ans. Mais la compagnie qui l’a embauché doit se produire à New York. Il se retrouve presque malgré dans son pays natal. Le succès est au rendez-vous à Broadway.

Sollicité par Hollywood, Vincent Price tourne son premier film «Service de luxe» en 1939. Il enchaîne avec deux films historiques: «La vie privée d’Elizabeth d’Angleterre» jouée par Bette Davis, tandis qu’il interprète l’aventureux Sir Walter Raleigh, favori royal, vainqueur des Irlandais et des Espagnols, fondateur de l’état de Virginie; puis «La tour de Londres» dans lequel il est le malheureux comte de Clarence, face à l’abominable futur roi d’Angleterre Richard III, interprété par Basil Rathbone, et son âme damnée Boris Karloff. Pendant une dizaine d’année, Vincent Price, avec sa silhouette élancée et sa voix distinguée, est le héros généralement sympathique d’une trentaine de films souvent historiques et en costume. En 1943, il interprète le procureur qui enquête sur les apparitions de la petite bergère de Lourdes dans «Le chant de Bernadette» de Henry King. Il a pour partenaire Gregory Peck, prêtre écossais, missionnaire catholique en Chine pour «Les clefs du Royaume» (1944). Il est également avec Dick Powell, dans un film très hollywoodien de Robert Florey, sur la «Légion étrangère» (1948) en Indochine française juste après la Seconde Guerre mondiale. Mais on commence déjà à le voir dans des films inquiétants comme «Le retour de l’homme invisible» (1939) de Joe May, ou «Le château du dragon» (1946) Joseph L. Mankiewicz, auprès de Gene Tierney.

C’est «L’homme au masque de cire» (1953) qui va faire de Vincent Price, l’acteur «culte» des films d’horreur. On ne peut oublier la monstrueuse «Mouche noire» (1957) de Kurt Neumann. Et elle revient deux ans plus tard! Mais il y a aussi «La chute des Usher» (1960) et tant d’autres œuvres de Roger Corman, aux titres qui font dresser les cheveux sur la tête. Vincent y fait merveille avec son élégance naturelle et son humour noir. Il travaille aussi avec Mario Bava, le maîtres de l’épouvante en Italie. Dans les années 1970-1980, il fait de nombreuses télévisions, du théâtre. Il écrit. En 1987, il interprète une très belle œuvre intimiste: «Les baleines du mois d’août» réalisée par Lindsay Anderson. Son dernier film fantastique «Edouard aux mains d’argent» (1990) dirigé par Tim Burton, aux côtés de l’excellent Johnny Depp, est plein de tendresse et de poésie. C’est un très joli plaidoyer pour le droit à la différence.

Vincent Price qui a été marié une première fois à l’actrice Edith Barrett, dont il a eu un fils Vincent, a épousé en secondes noces Eleonor Mary Grant. Elle va lui donner une fille Mary Victoria et présenter avec lui, pour le petit écran, des recettes de cuisine! En 1974, il épouse l’Australienne Coral Brown, sa partenaire de «Théâtre de sang» (1972). Veuf, il décède à Los Angeles, le 25 octobre 1993, atteint de la maladie de Parkinson et d’un cancer des poumons.

© Caroline HANOTTE