1939 Meurtre à l’aube (lady in distress) de Herbert Mason avec Paul Lukas, Michael Redgrave & Patricia Roc | 1940 Pas de vacances pour le Saint (the Saint’s vacation) de Leslie Fenton avec Hugh Sinclair & Cecil Parker | 1947 Je suis un fugitif (they made me a fugitive) de Alberto Cavalcanti avec Trevor Howard & Griffith Jones | 1948 L’homme à la cicatrice (silent dust) de Lance Comfort avec Nigel Patrick, Stephen Murray & Derek Farr | ||
Sally Gray, de son vrai nom Constance Vera Stevens, voit le jour le 14 février 1916, à Holloway, dans la banlieue nord de Londres, capitale de l’Empire britannique, sous le règne de Georges V. Sa mère, ancienne danseuse de ballet, devenue veuve élève ses cinq enfants. Elle pousse sa fille Constance à se produire sur scène dès l’âge de dix ans dans des spectacles de music-hall, très à la mode à l’époque, d’acteurs blancs grimés en noirs. Avec l’argent récolté, la fillette peut suivre des cours de chant et de danse. Travailleuse acharnée, elle se produit bientôt dans des comédies musicales. C’est à cette époque, que raconte-on, elle aurait été remarquée par Fred Astaire qu’il lui aurait donné d’une manière impromptue une heure de leçon dans les coulisses.
Elle débute au cinéma comme figurante sous la direction de Maurice Elvey, en 1930. Devenue Sally Gray, elle tourne cinq ans plus tard «Le Dictateur» de Victor Saville, drame romanesque qui se passe à la cour du roi du Danemark en 1746. Les rôles de l’actrice s’étoffent rapidement grâce à son professionnalisme qui s’accompagne d’un physique plus qu’agréable, d’une vivacité communicative et d’une voix rauque assez inattendue. En 1936, dans une comédie musicale très sympathique «Cheer Up» (1936) de Leo Mittler, elle donne la réplique à Stanley Lupino qui deviendra son ami et mentor. L’année suivante, elle joue aux côtés de Paul Cavanagh un film à suspense qui a Paris pour cadre: «Café Colette» puis elle retrouve, en 1938, Stanley Lupino qui joue dans l’adaptation de sa propre comédie musicale «Over she goes». En 1939, dans «Le Saint à Londres», Sally est Pénélope Penny Parker, face à George Sanders interprétant Simon Templar, le célèbre héros imaginé par Leslie Charteris.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Sally Gray poursuit sa carrière avec notamment la comédie loufoque «Lambert Walk ou ma gosse et moi» qui met en scène Lupino Lane, grand acteur britannique de l’époque du muet. Puis elle incarne, une très émouvante infirmière qui s’occupe d’un pilote polonais devenu amnésique dans un film de circonstance «Dangerous Moonlight» de Brian Desmond Hurst. Mais, épuisée par son métier (vingt films en six ans), très affectée par la disparition de Stanley Lupino et les épreuves de la guerre, elle fait une grave dépression nerveuse. Elle ne reprend le chemin des studios qu’en 1946 pour «La couleur qui tue» où elle joue de nouveau une infirmière pendant la guerre, tandis que le docteur de l’histoire est Trevor Howard qu’elle retrouve, en 1947, pour le film noir «Je suis un fugitif» de Alberto Cavalcanti. En 1949, Sally, pour «L’obsédé» de Edward Dmytryk, est la femme infidèle d’un inquiétant psychiatre joué par Robert Newton. Elle tourne en 1952 avec George Raft, «Escape route», une histoire d’espionnage et d’enlèvement de savant atomicien derrière le rideau de fer.
Puis Sally Gray refuse toute autre proposition. C’est à l’occasion du couronnement d’Elisabeth II que la presse découvre que la célèbre actrice est devenue la troisième épouse de Dominick Brown, paire du royaume et membre de la chambre des Lords, baron de Mereworth et d’Oranmore. L’actrice suit d’abord son époux, «gentleman farmer» en république d’Irlande, puis le couple s’installe à Londres. C’est dans cette ville, que Lady Constance décède trois ans après son mari, le 24 septembre 2006 dans sa quatre-vingt onzième années. «Incredible and so british, isn’t!»
© Caroline HANOTTE
1930 | L’école du scandale ( school for scandal ) de Maurice Elvey avec Ian Fleming |
1935 | Radio pirates – de Ivar Campbell
avec Leslie French
Cross currents – de Adrian Brunel avec Ian Colin Le dictateur ( the dictator / loves of a dictator / for love of a queen / the love affair of the dictator ) de Victor Saville avec Clive Brook Lucky days – de Reginald Denham avec Leslie Perrins Checkmate – de George Pearson avec Maurice Evans |
1936 | Ne t’en fais pas ! / Ne vous en faites pas / Courage ( cheer up ) de Leo Mittler
avec Stanley Lupino
Calling the tune – de Reginald Denham & Thorold Dickinson avec Clifford Evans |
1937 | Saturday night revue – de Norman Lee
avec Billy Milton
Café Colette ( Cafe Colette / danger in Paris ) de Paul L. Stein avec Paul Cavanagh Over she goes – de Graham Cutts avec Stanley Lupino |
1938 | Sword of honour – de Maurice Elvey
avec Geoffrey Toone
Mr. Rider in room 13 / Mystery in room 13 – de Norman Lee avec Peter Murray-Hill Lightning conductor – de Maurice Elvey avec John Lodge Hold my hand – de Thornton Freeland avec Stanley Lupino |
1939 | Le Saint à Londres ( the Saint in London ) de John Paddy Carstairs
avec George Sanders
Meurtre à l’aube ( a window in London / lady in distress ) de Herbert Mason avec Paul Lukas Lamberth Walk ou ma gosse et moi ( the Lambeth walk / me and my girl ) de Albert de Courville avec Lupino Lane |
1940 | Olympic honeymoon – de Alfred J. Goulding
avec Monty Banks
Pas de vacances pour le Saint ( the Saint’s vacation ) de Leslie Fenton avec Hugh Sinclair |
1941 | Dangerous moonlight / Suicide squadron – de Brian Desmond Hurst avec Anton Walbrook |
1946 | La couleur qui tue / Une enquête de Scotland Yard ( green for danger ) de Sidney Gilliat
avec Leo Genn
Carnival – de Stanley Haynes avec Michael Wilding |
1947 | The mark of Cain – de Brian Desmond Husrt
avec Eric Portman
Je suis un fugitif ( they made me a fugitive / I became a criminal ) de Alberto Cavalcanti avec Trevor Howard |
1948 | L’homme à la cicatrice ( silent dust ) de Lance Comfort avec Nigel Patrick |
1949 | L’obsédé / Scotland Yard en échec ( obsession / the hidden room ) de Edward Dmytryk avec Robert Newton |
1952 | La route de la mort ( escape route / I’ll get you ) de Seymour Friedman avec George Raft |