![]() 1956 Michel Strogoff (Michele Strogoff) de Carmine Gallone avec Curd Jürgens, Jacques Dacqmine & Louise Sylvie | ![]() 1957 Amour de poche – de Pierre Kast avec Jean Marais, Agnès Laurent, Jean-Claude Brialy & Jacques Hilling | ![]() 1964 Le majordome – de Jean Delannoy avec Paul Meurisse, Paul Hubschmid, Jacques Seiler & Henri Lambert | ![]() 1979 Buffet froid – de Bertrand Blier avec Bernard Blier, Gérard Depardieu, Jean Carmet & Pierre Frag | ||
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Sa beauté, sa distinction, son port altier en ont fait une comédienne rare et charismatique. Geneviève Page naît Geneviève Bonjean le 13 décembre 1927 à Paris. Elle est la fille du collectionneur Jacques-Paul Bonjean et la filleule du couturier Christian Dior. Façonnée par ce milieu artistique et cultivé, elle entre à l’Ecole du Louvre, puis se tourne vers une formation théâtrale qui la mène d’abord à la Comédie-Française puis au Théâtre National Populaire. Au cinéma, qu’elle explore dès 1950, lui échoit un premier rôle marquant, celui de la marquise de Pompadour dans «Fanfan la tulipe» (1951) de Christian Jaque, auprès de Gérard Philipe. Elle enchaîne avec «Les plaisirs de Paris» (1952) de Ralph Baum, en jeune vedette de music-hall dont s’éprend le héros du film. Pétulante fille d’un armateur dans «Cherchez la femme» (1955) de Raoul André, avec Georges Marchal, Geneviève Page se distingue à chaque fois en tête d’affiche et déploie son talent à l’international. Aux côtés de Curd Jürgens, elle sillonne la Sibérie dans la production franco-italienne de Carmine Gallone, «Michel Strogoff» (1956).
Le cinéma américain la courtise pour incarner des femmes gracieuse et aristocratiques. Elle a pour partenaire Robert Mitchum dans le film d’espionnage de Sheldon Reynolds, «L’énigmatique monsieur D» (1956). Suivent «Le bal des adieux» (1960) de George Cukor et Charles Vidor, auprès de Dirk Bogarde qui campe le jeune et prometteur pianiste Franz Liszt, puis le film historique de Anthony Mann, «Le Cid» (1961) joué par Charlton Heston. Dévoilant d’autres facettes de son talent, Geneviève Page se montre redoutable et ambitieuse dans le film fantastique de Pierre Kast «Amour de poche» (1957), et s’amuse à séduire Jean-Paul Belmondo dans la comédie de Jean Becker «Tendre voyou» (1966). Elle campe avec finesse, la même année, une inoubliable madame Anaïs, tenancière mystérieuse et ambigüe d’une maison close de luxe où se prostitue Catherine Deneuve, dans «Belle de jour» de Luis Buñuel. Parée en comtesse dans le drame historique de Terence Young «Mayerling» (1968), Geneviève Page s’ingénie à surprendre dans la comédie policière de Billy Wilder, «La vie privée de Sherlock Holmes» (1970), en usant de ses charmes d’espionne auprès du détective. Et, ne s’interdisant aucun rôle, elle impressionne en veuve nymphomane dans «Buffet froid» (1979) de Bertrand Blier. «Tout m’intéresse, disait-elle, c’est la curiosité qui fait survivre». Dans son dernier film, «Rien que du bonheur» (2002) de Denis Parent, elle personnifie une actrice de renom en butte au mépris de son fils, joué par Bruno Solo.
Préférant le théâtre au cinéma, Geneviève page n’a jamais quitté les planches, interprétant de sa voix grave et sensuelle maints rôles de pièces classiques et livrant une performance, particulièrement ovationnée, dans «Les larmes amères de Petra von Kant» (1980), de Rainer Werner Fassbinder. Entre théâtre et cinéma, elle parvient même à dispenser des cours d’Art dramatique. Epouse d’un seul homme, avec qui elle a deux enfants, Geneviève Page a su concilier sa passion d’artiste avec sa vie de famille menée en toute discrétion. Elle s’est aussi investie dans des actions culturelles et sociales, comme en témoigne son engagement au sein du comité d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. Une actrice à part, d’une élégance tant physique que morale, qui décède à l’âge de 97 ans, le 14 février 2025 à Paris, laissant derrière elle un héritage d’excellence.et offrant au Septième Art un talent intemporel à jamais à la page…
© Isabelle MICHEL

1949 | DO Ce siècle a cinquante ans – de Roland Tual
avec Alain Quercy
Seulement apparition |
1950 | Pas de pitié pour les femmes – de Christian Stengel avec Michel Auclair |
1951 | Fanfan la tulipe – de Christian-Jaque avec Gérard Philipe |
1952 | Les plaisirs de Paris – de Ralph Baum
avec Lucien Baroux
Lettre ouverte / Lettre ouverte à un mari / Jaloux comme un tigre – de Alex Joffé avec Robert Lamoureux CM La chasse à l’homme – de Pierre Kast avec Gérard Landry CM Vedettes buissonnières – de Jacques Guillon avec Bourvil Seulement apparition |
1953 | L’étrange désir de monsieur Bard – de Géza von Radvanyi
avec Michel Simon
Nuits andalouses ( noches andaluzas ) de Maurice Cloche & Ricardo Blasco avec Franck Villard |
1955 | Cherchez la femme – de Raoul André avec Georges Marchal |
1956 | L’énigmatique monsieur D ( foreign intrigue ) de Sheldon Reynolds
avec Robert Mitchum
Le gentleman et la Parisienne ( the silken affair ) de Roy Kellino avec David Niven Michel Strogoff ( Michele Strogoff / der kurier de zaren ) de Carmine Gallone avec Curd Jürgens |
1957 | Amour de poche / Un amour de poche – de Pierre Kast
avec Jean-Claude Brialy
Guet-apens à Tanger ( agguato a Tangeri / un hombre en la red ) de Riccardo Freda avec Edmund Purdom |
1960 | Le bal des adieux ( song without end / crecendo ) de George Cukor & Charles Vidor avec Dirk Bogarde |
1961 | Le Cid ( el Cid ) de Anthony Mann avec Charlton Heston |
1962 | Le jour et l’heure ( the day and the hour / today we live / il giorno e l’ora ) de René Clément avec Stuart Whitman |
1963 | L’honorable Stanislas, agent secret – de Jean-Charles Dudrumet
avec Jean Marais
CM Hommage à Debussy – de Marcel L’Herbier avec Serge Lifar Seulement apparition |
1964 | Youngblood Hawke – de Delmer Daves
avec James Franciscus
Le majordome – de Jean Delannoy avec Paul Meurisse |
1965 | Trois chambres à Manhattan – de Marcel Carné avec Maurice Ronet |
1966 | Tendre voyou – de Jean Becker
avec Jean-Pierre Marielle
Grand Prix – de John Frankenheimer avec James Garner Belle de jour – de Luis Buñuel avec Jean Sorel |
1967 | L’amateur ( decline and fall... of a birdwatcher / decline and fall ) de John Krish avec Leo McKern |
1968 | Mayerling – de Terence Young avec Omar Sharif |
1969 | A talent for loving / Gun crazy – de Richard Quine avec Richard Widmark |
1970 | La vie privée de Sherlock Holmes ( the private life of Sherlock Holmes ) de Billy Wilder avec Robert Stephen |
1971 | Les gémeaux ( Bröder Carl ) de Susan Sontag
avec Laurent Terzieff
La cavale – de Michel Mitrani avec Jean-Claude Bouillon |
1972 | Décembre – de Mohammed Lakhdar-Hamina
avec Julien Guiomar
DO Jean Villar, une belle vie – de Jacques Rutman avec Georges Wilson Seulement apparition |
1979 | Buffet froid – de Bertrand Blier avec Bernard Blier |
1982 | Mortelle randonnée – de Claude Miller avec Michel Serrault |
1986 | Cartes postales d’Italie ( cartoline italiane ) de Memè Perlini
avec David Brandon
Beyond therapy – de Robert Altman avec Jeff Goldblum |
1987 | Aria – de Nicholas Roeg, Jean-Luc Godard, Robert Altman, Bruce Beresford, Derek Jarman,
Franc Roddam, Ken Russell, Charles Sturridge, Bill Bryden & Julian Temple
avec Bernie Bonvoisin
Segment « Les boréales » de Robert Altman |
1989 | Les bois noirs – de Jacques Deray avec Michel Duchaussoy |
1992 | L’inconnu dans la maison – de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo |
1999 | Lovers : Dogme France #1 ( dogme # 5 : Lovers ) de Jean-Marc Barr avec Thibault de Montalembert |
2002 | Rien que du bonheur – de Denis Parent avec Bruno Solo |