Douglas Fairbanks

Douglas Fairbanks naît Douglas Ullman, le 23 mai 1883, en plein cœur des Montagnes Rocheuses, dans l’état du Colorado. Sa mère, veuve d’un nommé Fairbanks dont elle a eu un fils John, s’est remariée avec Julius Ullman qui lui a déjà donné un garçon Robert. Ullman, originaire de la côte est des Etats-Unis, gagne sa vie comme homme de loi auprès des mineurs de la région. Mais la bougeotte le reprend et il abandonne femme et enfants dont le cadet n’a pas encore cinq ans. Il commence très tôt à jouer la comédie dans des théâtres d’amateurs. Après le lycée, il part pour New York où il travaille d’abord comme employé de bureau sur la place financière de Wall Street. Il devient un comédien à succès, à Broadway, à partir des années 1905 et prend le nom du premier mari de sa mère. Douglas Fairbanks épouse en 1907, Anna Sully, la fille d’un riche industriel. De cette union naît en 1909, le jeune Douglas.

En 1915, la famille s’installe à Hollywood. En 1916, Douglas Fairbanks fait partie de la distribution du célèbre film de David Wark Griffith, «Intolérance», dans le sketch sur la France, aux côtés de Constance Talmadge et Josephine Crowell. En 1917, il fonde sa propre compagnie de production cinématographique la «Douglas-Fairbanks-Film-Corporation» et commence à interpréter Douglas, un héros récurrent aux multiples aventures. Il fait la connaissance de l’actrice et femme d’affaires Mary Pickford et de l’acteur-réalisateur britannique Charles Chaplin. Bientôt vedettes les mieux payées d’Hollywood, ils fondent en 1919, avec le soutien du metteur en scène David Wark Griffith, les «Artistes Associés». Dans cette industrie cinématographique naissante, ils contrôlent ainsi les circuits de distribution de leurs films, surveillent la réalisation et veillent aux profits qui en résultent. Du jamais vu! Mais Mary et Douglas sont plus que des associés. Leurs divorces respectifs vont déclencher de véritables batailles juridiques relayées et amplifiées par une presse populaire nord-américaine friande d’anecdotes.

Le couple se marie en 1920. La même année, Douglas Fairbanks qui a déjà tourné plus d’une trentaine de films, adapte «Le signe de Zorro» d’après le roman de Johnston McCulley, et devient le premier acteur à endosser le masque de ce rusé gentilhomme espagnol qui combat le despotisme d’un gouverneur félon, dans une Californie encore rattachée au royaume d’Espagne. Le succès est immense. L’acteur, tour à tour, producteur, scénariste et réalisateur, se spécialise alors dans des films d’action où il exécute lui-même de dangereuses cascades: «Robin des Bois» (1922) avec Wallace Beery, «Le voleur de Bagdad» (1924) de Raoul Walsh, et «Le pirate noir» (1926), etc. En 1927, Mary et Douglas inaugurent la tradition des empreintes de pieds et de mains sur le trottoir du «Théâtre Chinois» à Hollywood.

En 1929, Fairbanks tourne un film sonore, «La mégère apprivoisée» d’après Shakespeare. Il est Petruchio, homme de guerre impécunieux qui «dresse» la colérique mais riche Catarina, incarnée par Mary Pickford. Les époux à la ville, en instance de séparation, ne se seraient pas gênés, pour régler leurs comptes à la scène! L’acteur joue dans un dernier film en 1934, «La vie privée de Don Juan». Il se remarie, en 1936, avec Edith Hawkes et s’éloigne d’Hollywood. Douglas Fairbanks décède à l’âge de cinquante-six ans d’une crise cardiaque dans sa propriété de Santa Monica, le 12 décembre 1939. C’est désormais son fils, Douglas Fairbanks Jr., qui va poursuivre la légende cinématographique de la famille.

© Caroline HANOTTE