![]() 1950 Edouard et Caroline – de Jacques Becker avec Daniel Gélin, Elina Labourdette & Jacques François | ![]() 1965 Les malabars sont au parfum – de Guy Lefranc avec Darry Cowl, Roger Pierre & Jean-Marc Thibault | ![]() 1986 Miss Mona – de Mehdi Charef avec Jean Carmet, Ben Smaïl, Albert Delpy & Albert Klein | ![]() 2001 Tanguy – de Etienne Chatiliez avec André Dussollier, Sabine Azéma, Eric Berger & Aurore Clément | ||
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Née à Bergerac le 22 mars 1917, Hélène Duc est attirée par les Lettres. Fille de médecin, elle devient Professeur à la fin des années trente et enseigne à Juliette Gréco, qu’elle retrouve plus tard à Paris. Hélène cache la jeune Juive, s’ensuit une longue amitié. Débuts à l’écran en 1944. Grande, hautaine, diction impeccable, cette allure glaciale n’est que façade: elle aime rire et pratique l’humour ravageur. Sa voix de fumeuse qui atténue sa classe naturelle, lui confère une grâce un peu canaille, proche de Jacqueline Maillan.
Le théâtre la cantonne trop souvent (mais avec quel panache!) dans les bourgeoises siphonnées. Idem au cinéma, sauf dans ses derniers films, où Hélène Duc trouve enfin des personnages à sa mesure. De même à la télévision, mais pour le public, elle reste à jamais la cruelle Mahaut d’Artois dans «Les Rois Maudits» (1972) de Claude Barma. Dans la nouvelle version de Josée Dayan en 2005, Jeanne Moreau reprend le rôle mais la réalisatrice impressionnée lui confie en «guest-star» le personnage de Madame de Bouville. Malgré ce beau parcours, elle n’a pas fait la carrière qu’elle méritait. Sa place était à la Comédie-Française, dans la mouvance de Mary Marquet. Racine et Molière l’attendaient.
Sympathie réciproque dès notre première rencontre au Théâtre des Variétés en 1961. Une pièce de Michel André, «Le Petit Bouchon» montée par Jacques Mauclair. Son allure et sa taille m’intimidant, jeune comédien, elle est venue vers moi, m’invitant souvent chez elle. Très coquette, aimant les belles toilettes, c’était le tour des couturiers et des boutiques luxueuses de Saint-Germain et de Passy. Ah! sa passion des grands chapeaux extravagants, très «classe», Garbo «La Divine»! Jean Barthet lui en réalisait de superbes, qu’elle portait comme personne. Je devais être là: «Accompagne-moi, je veux ton avis!». Elle n’avait nul besoin de moi tant son goût était parfait! Achetant au dessus de ses moyens. Qu’en pensait son époux? Autre anecdote: je venais la saluer tous les soirs dans sa loge avant le spectacle, non pour la vedette irritée. Un conflit ouvert... Un soir, je frappe à sa porte. «C’est vous, Inès?». J’imite l’habilleuse, réponds: «Oui!». «Entrez!». Stupeur! Elle était perchée sur ses escarpins luxueux, en petits dessous bleu-marine affriolants: soutien-gorge pigeonnant largement échancré sur le haut, petit slip mini pour l’époque, étroite ceinture porte-jarretelles à la taille retenant des bas impeccablement tirés. Rouge, bafouillant, j’ai la vision d’un très beau corps de femme, plus jeune de vingt ans que son visage avant ma fuite sans gloire. «Ne pars pas, je me couvre!... Tu peux entrer!». Je la retrouve dans un beau déshabillé plus rouge que mes joues! Sourire amusé. «Tu es un très bon imitateur». Nous nous sommes souvent revus après le spectacle. Hélas, nous n’avons plus jamais joué ensemble.
Hélène Duc a sauvé de nombreux Juifs à Bergerac et Marseille. A t-elle deviné que je l’étais? Le traumatisme a condamné les Juifs au silence durant quarante ans. Modeste, elle n’a jamais parlé de son action durant la guerre. En 2005, elle reçoit le titre de «Juste parmi les Nations». En 2009, elle est décorée de la Croix de la Légion d’Honneur, en 2011, elle est nommé au grade d’Officier de la Légion d’Honneur. Hélène meurt le 23 novembre 2014, à paris. Sa fille Elisabeth l’a précédée dans la tombe un an avant. Elle est enterrée au Père-Lachaise... Adieu, Hélène.
© Claude MERCUTIO

1944 | Falbalas – de Jacques Becker avec Raymond Rouleau |
1950 | Edouard et Caroline – de Jacques Becker avec Daniel Gélin |
1952 | Le plus heureux des hommes – de Yves Ciampi avec Fernand Gravey |
1955 | Les grandes manœuvres – de René Clair avec Gérard Philipe |
1959 | Le déjeuner sur l’herbe – de Jean Renoir avec Paul Meurisse |
1960 | Le Caïd – de Bernard Borderie avec Fernandel |
1961 | Les amours célèbres – de Michel Boisrond
avec Edwige Feuillère
Segment « Les comédiennes » |
1962 | Comment réussir en amour ? – de Michel Boisrond
avec Jean Poiret
TV Les trois chapeaux claques – de Jean-Pierre Marchand avec Marcel Bozzuffi Seulement adaptation & scénario |
1963 | La vie conjugale : Françoise / Françoise ou la vie conjugale – de André Cayatte
avec Marie-José Nat
La vie conjugale : Jean-Marc / Jean-Marc ou la vie conjugale – de André Cayatte avec Jacques Charrier La chasse à l’homme – de Edouard Molinaro avec Jean-Paul Belmondo |
1964 | Les baratineurs – de Francis Rigaud avec Francis Blanche |
1965 | Les malabars sont au parfum – de Guy Lefranc avec Darry Cowl |
1967 | À tout casser – de John Berry
avec Johnny Hallyday
La prisonnière – de Henri-Georges Clouzot avec Laurent Terzieff |
1972 | La femme en bleu – de Michel Deville avec Michel Piccoli |
1973 | Je sais rien, mais je dirai tout – de Pierre Richard avec Bernard Blier |
1975 | Catherine et Cie – de Michel Boisrond
avec Patrick Dewaere
Le faux-cul – de Roger Hanin avec Robert Hossein |
1979 | Alors heureux ! – de Claude Barrois
avec Marc Jolivet
L’associé – de René Gainville avec Michel Serrault |
1986 | Miss Mona – de Mehdi Charef avec Jean Carmet |
1987 | Promis, juré ! – de Jacques Monnet avec Roland Giraud |
1996 | Les sœurs Soleil – de Jeannot Szwarc avec Thierry Lhermitte |
1997 | CM Rien que des grandes personnes – de Jean-Marc Brondolo avec Jacques Bonnaffé |
1999 | Un ange – de Miguel Courtois avec Richard Berry |
2001 | Tanguy – de Etienne Chatiliez avec André Dussollier |
2002 | Laisse tes mains sur mes hanches – de Chantal Lauby avec Jean-Hugues Anglade |