1958 Gigi – de Vincente Minnelli avec Leslie Caron, Maurice Chevalier, Louis Jourdan & Jacques Bergerac | 1961 La lame nue (the naked edge) de Michael Anderson avec Gary Cooper, Deborah Kerr & Peter Cushing | 1964 Deux fiancés sur les bras (I’d rather be rich) de Jack Smight avec Maurice Chevalier & Sandra Dee | 1977 Petite musique de nuit (a little night music) de Harold Prince avec Elizabeth Taylor, Len Cariou & Diana Rigg | ||
C’est à Londres que naît Hermione Gingold, le 9 décembre 1897. Fille d’un riche agent de change d’origine viennoise, c’est encore enfant, en 1908, qu’elle fait ses débuts au théâtre. Elle paraît alors dans des contes de fées et autres spectacles pour la jeunesse, comme «Pinkie and the fairie» de W. Graham Robertson ou, en 1911, «Where the rainbow ends» de Clifford Mills et John Ramsay, avec un jeune Noel Coward. Plus tard, elle suit les cours de comédie de Rosina Filippi et joue, sur les scènes londoniennes, les rôles du répertoire classique: elle est Jessica du «Marchand de Venise» ou Cassandra de «Troilus and Cassandra», deux pièces de Shakespeare.
C’est dans les années 1930 qu’elle découvre son don pour la comédie excentrique. De 1938 à 1948, elle anime ainsi, souvent aux côtés de Hermione Baddeley, neuf revues dans le West End, dont «Swinging the gate» (1940) ou «Sky high» (1942). Hermione Gingold peut dès lors donner libre cours à sa «vis comica», d’autant que sa belle voix de soprano colorature, du fait de nodules déposées sur ses cordes vocales, s’est muée en un organe de contralto. Cette voix caractéristique, traînante et profonde, fait beaucoup pour assurer son succès et elle est la première à s’en amuser: un moment c’était du Mozart, le moment suivant «Old man river». Dans les années 1950 et 1960, elle poursuit sa carrière à Broadway et participe à des musicals comme «First impressions» (1959) avec Farley Granger, «Milk and honey» (1961) de Jerry Herman ou «Little night music» (1977) de Stephen Sondheim, avec Glynis Johns.
Même si elle a tenu, de 1932 à 1952, quelques emplois secondaires dans de rares films, sa véritable carrière au cinéma commence en 1952. Et, dans nos mémoires, elle est associée à deux rôles: celui de Madame Alvarez, dans «Gigi» (1958) de Vincente Minnelli, vieille courtisane soucieuse de marier sa protégée, Leslie Caron, au beau et riche Louis Jourdan. Coiffée d’un canotier, chemisier blanc à manches bouffantes et lavallière de satin, elle entonne «I remember it well» avec Maurice Chevalier. Et puis c’est la sorcière de «L’adorable voisine» (1958) de Richard Quine, genre Agnes Moorehead dans «Ma sorcière bien-aimée», avec sa perruque rousse à frisottis, son maquillage agressif et son volant de dentelle au cou. On voit aussi Hermione Gingold dans «The music man» (1961) de Morton DaCosta, où elle incarne la femme du maire de River City et dans «Deux fiancés sur les bras» (1964) de Jack Smight, où, gouvernante d’un Maurice Chevalier valétudinaire, elle essaie de découvrir les cigares qu’il cache dans toute la maison. Elle est aussi la psychiatre perturbée de Eugene Troobnich dans «Harvey Middleman, fireman» (1965) de Ernest Pintoff ou la mère de Elizabeth Taylor, friande de souvenirs, dans «Petite musique de nuit» (1977) de Harold Prince.
Hermione Gingold est bien connue pour sa langue acérée et son humour caustique, qu’on retrouve dans son autobiographie: «How to grow old disgracefully», ce qui est tout un programme. Comparant ainsi la performance démodée de sir Donald Wolfit dans «Richard II » et le jeu plus moderne de Laurence Olivier dans la même pièce, elle lâche: «Olivier is a tour-de-force, and Wolfit is forced to tour»! L’actrice est décédée à New-York le 24 mai 1987, des suites d’une pneumonie et de complications cardiaques. Mariée et divorcée à deux reprises, elle a eu deux garçons de son premier mari.
© Jean-Pascal LHARDY
1931 | Dance pretty lady – de Anthony Asquith avec Carl Harbord |
1935 | Someone at the door – de Herbert Brenon avec Noah Beery |
1937 | Merry comes to town / Merry comes to stay – de George King avec Guy Newall |
1938 | Meet Mr. Penny – de David MacDonald avec Richard Goolden |
1942 | The butler’s dilemma – de Leslie S. Hiscott avec Henry Kendall |
1952 | The Pickwick papers – de Noel Langley
avec Nigel Patrick
Le voyou ( cosh boy / the slasher / the tough guy ) de Lewis Gilbert avec James Kenney |
1953 | Trois Adam au paradis / 3 Hommes et un bikini ( our girl Friday / the adventures of Sadie ) de Noel Langley avec Kenneth More |
1956 | Le tour du monde en quatre-vingts jours ( around the world in eighty days ) de Michael Anderson avec David Niven |
1958 | Gigi – de Vincente Minnelli
avec Louis Jourdan
+ chansons Golden Globe du meilleur second rôle féminin de cinéma, USA L’adorable voisine ( bell, book and candle ) de Richard Quine avec James Stewart |
1961 | La lame nue ( the naked edge ) de Michael Anderson
avec Gary Cooper
Le marchand de fanfare / Music man ( the music man ) de Morton DaCosta avec Robert Preston |
1962 | DA Le chat des viles… et le chat des champs ( the gay purr-ee ) de Abe Levitow
Seulement voix |
1963 | La vie privée d’Henry Orient / Deux copines, un séducteur ( the world of Henry Orient ) de George Roy Hill avec Peter Sellers |
1964 | Deux fiancés sur les bras ( I’d rather to be rich ) de Jack Smight
avec Maurice Chevalier
DA The itch – de Howard Post Seulement voix |
1965 | Harvey Middleman, fireman – de Ernest Pintoff
avec Charles Durning
Promise her anything – de Arthur Hiller avec Warren Beatty |
1966 | Frankenstein et les faux monnayeurs ( munster, go home ) de Earl Bellamy avec John Carradine |
1967 | Le grand départ / Le voyage à la lune ( those fantastic flying fools / from the earth to the moon / blast off / fantastic flying fools / journey that shook the world / Jules Verne’s rocket to the moon / P.T. Barnum’s rocket to the moon / rocket to the moon ) de Don Sharp avec Troy Donahue |
1975 | DA Tubby the Tuba – de Alexander Schure
Seulement voix |
1977 | Petite musique de nuit ( a little night music ) de Harold Prince
avec Elizabeth Taylor
+ chansons |
1984 | À la recherche de Garbo ( Garbo talks ) de Sidney Lumet avec Anne Bancroft |