![]() 1958 Les époux terribles (nata di marzo) de Antonio Pietrangeli avec Gabriele Ferzetti & Ester Carloni | ![]() 1961 Les titans (arrivano i titani) de Duccio Tessari avec Giuliano Gemma, Pedro Armendariz & Gérard Séty | ![]() 1963 Sandokan le tigre de Bornéo (Sandokan, la tigre di Mompracem) de Umberto Lenzi avec Steve Reeves | ![]() 1966 L’accident (accident) de Joseph Losey avec Dirk Bogarde, Delphine Seyrig & Stanley Baker | ||
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Les feux de la rampe n’enflamment pas toujours les artistes avec la même intensité. Bien que dotée d’une grande beauté et d’un talent reconnu, l’actrice française Jacqueline Sassard n’a brillé sur les écrans qu’au cours d’un peu plus d’une décennie. Née à Nice le 13 mars 1940, elle fait ses premiers pas au cinéma à l’âge de 15 ans et se fait remarquer dans le rôle-titre d’une adolescente confrontée aux premiers émois amoureux dans une coproduction franco-italienne de Alberto Lattuada, «Guendalina» (1956), avec Raf Vallone, son père dans le film. Deux ans plus tard, elle est sacrée meilleure actrice au festival de San Sebastián pour son interprétation d’une jeune mariée aussi gracieuse que capricieuse dans «Les époux terribles» (1958) de Antonio Pietrangeli. Et rivalisant de charme dans «Faibles femmes» (1958) de Michel Boisrond, elle et ses deux amies, jouées par Pascale Petit et Mylène Demongeot, fomentent une vengeance contre l’incorrigible séducteur, en la personne de Alain Delon, dont elles sont toutes trois amoureuses. Tournant auprès de Marcello Mastroianni dans «Tous amoureux» (1959) de Giuseppe Orlandini, de François Périer dans «Nous sommes tous coupables» (1959) de Luigi Zampa, et de Jean-Louis Trintignant dans «Été violent» (1959) de Valerio Zurlini, sur fond de Seconde Guerre mondiale, Jacqueline Sassard poursuit son ascension avec des rôles de jeune femme sensuelle et aguichante.
Le cinéma italien l’a adoubée et porté au sommet de la popularité. Mais dans les années 1960 l’actrice explore d’autres registres, mêlant aventure et histoire, avec toujours des rôles de premier plan, mais dans des films moins cotés. Elle se drape en fille du roi de Crète, Antiope, dont le titan Crios tombe amoureux, dans le péplum «Les titans» (1961) de Duccio Tessari. «Sandokan, le tigre de Bornéo» (1963), de Umberto Lenzi, puis «Les pirates de Malaisie» (1964), du même réalisateur, qui la pare en princesse indienne à l’époque de la reine Victoria. «Le sexe des anges» (1964) de Pasquale Festa Campanile et Massimo Franciosa, lui fait découvrir l’univers des castrats dans la Rome du XVIIIème siècle. Et dans le drame de Florestano Vancini, «Les saisons de notre amour» (1965), elle trouble de sa grâce adolescente un homme marié, nostalgique de ses jeunes années. Repérée par le Joseph Losey pour «L’accident» (1966), Jacqueline Sassard s’impose en princesse autrichienne, désirable et fascinante, réchappée d’un accident de la route et recueillie par son professeur de philosophie qui se remémore les passions qu’elle a suscitées.
Renouant avec la France, qu’elle regrette d’avoir désertée, l’actrice est approchée par Claude Chabrol pour un rôle phare dans son drame «Les biches» (1968). Elle y incarne une jeune femme démunie et énigmatique, qui dessine sur le trottoir. Une riche bourgeoise, jouée par Stéphane Audran, l’attire dans une relation homosexuelle, avant de déchaîner contre elle sa jalousie quand la jeune femme tombe amoureuse de Jean-Louis Trintignant, un séduisant architecte. C’est le dernier film notable de Jacqueline Sassard qui ne fait plus qu’une courte apparition dans «Le voleur de crimes» (1968) de Nadine Trintignant. L’actrice, qui n’a pas encore trente ans, met fin à sa destinée artistique après sa rencontre avec le dirigeant de l’industrie automobile Gianni Lancia qu’elle épouse. Retirée dans le sud de la France, sur la Côte d’Azur, elle se consacre dès lors à sa vie conjugale et à son fils, loin des projecteurs et des médias. Jacqueline Sassard décède le 17 juillet 2021 à Lugano en Suisse, à l’âge de 81 ans. Elle n’aspirait pas à devenir une star. Une simple comète, qui a ébloui l’univers du cinéma aussi vite qu’elle s’est éteinte.
© Isabelle MICHEL

1955 | Je plaide non coupable / Crime passionnel – de Edmond T. Gréville avec John Justin |
1956 | Guendalina – de Alberto Lattuada avec Raf Vallone |
1958 | Les époux terribles ( nata di marzo ) de Antonio Pietrangeli
avec Gabriele Ferzetti
Prix Zulueta de la meilleure actrice au festival international du cinéma de San Sebastián, Espagne Faibles femmes – de Michel Boisrond avec Alain Delon |
1959 | Tous amoureux ( tutti innamorati ) de Giuseppe Orlandini
avec Marcello Mastroianni
Nous sommes tous coupables ( il magistrato ) de Luigi Zampa avec François Périer Eté violent ( l’estate violente ) de Valerio Zurlini avec Jean-Louis Trintignant Ferdinand roi de Naples ( Ferdinando 1, re di Napoli ) de Gianni Franciolini avec Peppino De Filippo |
1961 | I soliti rapinatori a Milano – de Giulio Petroni
avec Franco Fabrizi
Mariti a congresso – de Luigi Filippo D’Amico avec Walter Chiari Les titans ( arrivano i titani / the titans / my son, the hero ) de Duccio Tessari avec Pedro Armendariz |
1962 | Freddy und das lied der Südsee – de Werner Jacobs avec Freddy Quinn |
1963 | Sandokan le tigre de Bornéo ( Sandokan, la tigre di Mompracem / Sandokan the great / Sandokán, el magnifico ) de Umberto Lenzi avec Rik Battaglia |
1964 | Le sexe des anges ( le voci bianche / i castrati ) de Pasquale Festa Campanile & Massimo
Franciosa avec Paolo Ferrari
Les pirates de Malaisie ( il pirati della Malesia ) de Umberto Lenzi avec Steve Reeves |
1965 | Les saisons de notre amour ( le stagioni del nostro amore ) de Florestano Vancini avec Enrico Maria Salerno |
1966 | L’accident ( accident ) de Joseph Losey avec Dirk Bogarde |
1968 | Les biches – de Claude Chabrol
avec Jean-Louis Trintignant
Le voleur de crimes – de Nadine Trintignant avec Robert Hossein |