1967 Les biches – de Claude Chabrol avec Jean-Louis Trintignant, Jacqueline Sassard & Henri Attal | 1972 Le charme discret de la bourgeoisie – de Luis Buñuel avec Fernando Rey & Jean-Pierre Cassel | 1978 Violette Nozière – de Claude Chabrol avec Isabelle Huppert, Jean Carmet & Jean-François Garreaud | 1986 Le festin de Babette (Babette’s feast / Babette gæstebud) de Gabriel Axel avec Bibi Andersson | ||
Née le 8 novembre 1932 à Versailles, Stéphane Audran, de son vrai nom Colette Dacheville, achève ses études secondaires avant de suivre les cours dramatiques de Charles Dullin, René Simon, Michel Vitold et Tania Balachova. Elle se fait remarquer avec un petit rôle dans «Les cousins» (1959) de Claude Chabrol dont elle devient non seulement l’actrice fétiche mais également son épouse après son mariage avec Jean-Louis Trintignant. Ainsi à partir des années soixante, Stéphane Audran tourne quasi-exclusivement avec son mentor où elle compose souvent des bourgeoises dans l’univers «chabrolien»: victime de Charles Denner dans «Landru» (1962) ou directrice d’école dans «Le boucher» (1969) avec Jean Yanne mais surtout cette trentenaire séduite par une jeune fille dans «Les biches» (1968), un rôle qui lui vaut l’Ours d’argent de la meilleure actrice à Berlin. Au théâtre, après la naissance de leur fils Thomas en 1963, Claude Chabrol met en scène Stéphane Audran dans «Macbeth» de Shakespeare interprété par Roger Hanin. Cette période s’achève avec le rôle de la mère de Isabelle Huppert dans «Violette Nozière» (1978), récompensée par le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle est sollicitée par d’autres cinéastes qui n’arrivent pas à la démarquer de Claude Chabrol: Luis Buñuel dans «Le charme discret de la bourgeoisie» (1972), Michel Audiard dans «Comment réussir quand on est con et pleurnichard» (1973) ou Claude Sautet dans «Vincent, François, Paul et les autres…» (1974).
Séparée de son pygmalion en 1980, Stéphane Audran et le réalisateur de la «Nouvelle Vague» poursuivent néanmoins leur collaboration: mère infirme du jeune postier dans «Poulet au vinaigre» (1984) avec Jean Poiret ou veuve qui recueille Marie Trintignant dans «Betty» (1991) qui reste sa dernière collaboration avec Chabrol. En 1986, elle tourne un film danois «Le festin de Babette» de Gabriel Axel où elle compose une cuisinière réfugiée au Danemark pendant la Commune de Paris de 1871 qui consacre son gain de loterie pour offrir un repas typiquement français. Au-delà de toute espérance, ce film inspiré d’une nouvelle de Karen Blixen bénéficie d’un succès planétaire couronné par l’Oscar du meilleur film étranger en 1988. Elle mène de front une carrière internationale en tournant des productions italiennes, allemandes, canadiennes, anglaises et américaines, notamment dans deux films de Samuel Fuller.
Au cours des années quatre-vingt, Stéphane Audran accumule les seconds rôles en se spécialisant dans des personnages odieux: épouse infidèle de Philippe Noiret dans «Coup de torchon» (1981) de Bertrand Tavernier ou couple de détective avec Guy Marchand dans «Mortelle randonnée» (1982) de Claude Miller. Dans le registre de la comédie, elle interprète une nymphomane dans «Les saisons du plaisir» (1987) de Jean-Pierre Mocky ou la compagne de Line Renaud dans «Belle-maman» (1998) de Gabriel Aghion. Parallèlement, elle poursuit une carrière fructueuse à la télévision où elle est notamment au générique de productions internationales tournées en France comme «L’amour en héritage» (1984) avec Stefanie Powers ou de séries à succès telles que «La bicyclette bleue» (1999) avec Laetitia Casta. À l’aube des années deux mille, Stéphane Audran ralentit ses activités professionnelles et publie en 2009 «Une autre façon de voir la vie» où elle évoque son intérêt pour les médecines alternatives. Au début de l’année 2018, sa santé décline, hospitalisée plusieurs jours en mars, elle s’éteint chez elle, paisiblement, dans la nuit du 26 au 27 du même mois. L’actrice avait 85 ans.
© Olivier SINQSOUS
1953 | CM Charlotte et son steack / Présentation – de Eric Rohmer avec Jean-Luc Godard |
1956 | CM Le jeu de la nuit – de Daniel Costelle avec Maurice Pialat |
1957 | La bonne tisane – de Hervé Bromberger avec Raymond Pellegrin |
1958 | Montparnasse 19 / Les amants de Montparnasse – de Jacques Becker avec Gérard Philipe |
1959 | Les cousins – de Claude Chabrol
avec Gérard Blain
Le signe du lion – de Eric Rohmer avec Jess Hahn |
1960 | Les bonnes femmes – de Claude Chabrol
avec Bernadette Lafont
Les godelureaux – de Claude Chabrol avec Jean Tissier Saint-Tropez Blues – de Marcel Moussy avec Jacques Higelin CM 47 rue Vieille-du-Temple – de Pierre Jallaud avec Christian Marquand Seulement apparition |
1961 | L’œil du malin – de Claude Chabrol avec Jacques Charrier |
1962 | Landru – de Claude Chabrol avec Michèle Morgan |
1963 | Le tigre aime la chair fraîche – de Claude Chabrol
avec Roger Hanin
Les durs à cuire / Comment supprimer son prochain sans perdre l’appétit – de Jacques Pinoteau avec Roger Pierre |
1964 | Paris vu par… – de Eric Rohmer, Jean-Luc Godard, Jean Rouch, Claude Chabrol, Jean
Douchet & Jean-Daniel Pollet
avec Gilles Chusseau
Segment « La Muette » de Claude Chabrol |
1965 | Marie-Chantal contre de docteur Kha – de Claude Chabrol
avec Serge Reggiani
La ligne de démarcation – de Claude Chabrol avec Daniel Gélin |
1966 | Le scandale – de Claude Chabrol avec Anthony Perkins |
1967 | Les biches – de Claude Chabrol
avec Jean-Louis Trintignant
Ours d’Argent de la meilleure actrice au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne La femme infidèle – de Claude Chabrol avec Michel Bouquet |
1969 | La peau de Torpédo – de Jean Delannoy
avec Klaus Kinski
Le boucher – de Claude Chabrol avec Jean Yanne Prix de la meilleure actrice au festival international du cinéma de San Sebastián, Espagne |
1970 | La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil ( lady in a car / the lady in the car with
glasses and a gun ) de Anatole Litvak
avec Oliver Reed
La rupture – de Claude Chabrol avec Michel Duchaussoy |
1971 | Sans mobile apparent – de Philippe Labro
avec Jean-Pierre Marielle
Juste avant la nuit – de Claude Chabrol avec François Périer BAFTA de la meilleure actrice aux British Academy Awards, Grande-Bretagne Aussi loin que l’amour – de Frédéric Rossif avec Rufus |
1972 | Un meurtre est un meurtre – de Etienne Périer
avec Robert Hossein
Le charme discret de la bourgeoisie – de Luis Buñuel avec Jean-Pierre Cassel BAFTA de la meilleure actrice aux British Academy Awards, Grande-Bretagne The other side of the wind – de Orson Welles avec John Huston |
1973 | Les noces rouges – de Claude Chabrol
avec Michel Piccoli
Comment réussir… quand on est con et pleurnichard – de Michel Audiard avec Jean Carmet Hay que matar a B. / B must die – de José Luis Borau avec Patricia Neal |
1974 | Le cri du cœur – de Claude Lallemand
avec Maurice Ronet
Vincent, François, Paul et les autres… – de Claude Sautet avec Yves Montand Dix petits nègres ( and then there were none / ein unberkannter rechnet ab / ten little indians / diez negritos / zehn kleine negerlein / …e poi non ne rimasse nessumo ) de Peter Collinson avec Herbert Lom |
1975 | The black bird – de David Giler
avec George Segal
Che dice donna dice donna – de Tonino Cervi avec Françoise Fabian |
1976 | Folies bourgeoises – de Claude Chabrol
avec Ann-Margret
Banco à Las Vegas ( silver bears / fool’s gold ) de Ivan Passer avec Michael Caine |
1977 | L’avocat du diable ( the devil’s advocate / des teufels advokat ) de Guy Green
avec Raf Vallone
Les liens de sang – de Claude Chabrol avec Donald Sutherland Mort d’un pourri – de Georges Lautner avec Alain Delon Violette Nozière – de Claude Chabrol avec Isabelle Huppert César du meilleur second rôle féminin, France |
1978 | L’étalon de guerre / Le vol de l’aigle ( eagle’s wing ) de Anthony Harvey
avec Harvey Keitel
Le soleil en face / Les morts de Marat – de Pierre Kast avec Pierre Vaneck |
1979 | Le gagnant – de Christian Gion
avec Henri Guybet
Au-delà de la gloire ( the big red one / Samuel Fuller and the big red one ) de Samuel Fuller avec Lee Marvin |
1980 | Le cœur à l’envers – de Franck Apprederis
avec Annie Girardot
Les Plouffe / Il était une fois des gens heureux… Les Plouffe – de Gilles Carle avec Rémi Laurent |
1981 | Coup de torchon – de Bertrand Tavernier
avec Philippe Noiret
Boulevard des assassins – de Boramy Tiolong avec Victor Lanoux |
1982 | Paradis pour tous – de Alain Jessua
avec Patrick Dewaere
Le choc – de Robin Davis avec Catherine Deneuve Mortelle randonnée – de Claude Miller avec Isabelle Adjani |
1983 | La scarlatine – de Gabriel Aghion
avec Christophe Malavoy
Les voleurs de la nuit ( thieves after dark ) de Samuel Fuller avec Bobby Di Ciccio Le sang des autres ( the blood of others ) de Claude Chabrol avec Jodie Foster |
1984 | Poulet au vinaigre / Coq au vin – de Claude Chabrol
avec Jean Poiret
Un printemps sous la neige ( the bay boy ) de Daniel Petrie avec Kiefer Sutherland Le voyageur des quatre saisons – de Miguel Littin avec Burt Lancaster |
1985 | La gitane – de Philippe de Broca
avec Claude Brasseur
La promesse ( night magic ) de Lewis Furey avec Nick Mancuso La cage aux folles III, elles se marient – de Georges Lautner avec Ugo Tognazzi |
1986 | Suivez mon regard – de Jean Curtelin
avec Richard Berry
Le festin de Babette ( Babette’s feast / Babette gæstebud ) de Gabriel Axel avec Bibi Andersson Ruban d’Argent de la meilleure actrice étrangère par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie Prix ALFS de l’actrice de l’année par le cercle des critiques de cinéma de Londres, Grande-Bretagne Robert de la meilleure actrice au festival Robert de Copenhague, Danemark |
1987 | Les saisons du plaisir – de Jean-Pierre Mocky
avec Charles Vanel
Corps z’à corps – de André Halimi avec Jean-Luc Bideau Les prédateurs de la nuit ( faceless / los depredadores de la noche ) de Jesus Franco avec Telly Savalas CM Cinématon – de Gérard Courant |
1988 | Il nido del ragno / Spider labyrinth / The spider’s nest – de Gianfranco Giagni
avec William Berger
Manika, une vie plus tard ( Manika / Manika, the girl who lived twice ) de François Villiers avec Julian Sands |
1989 | Sons – de Alexandre Rockwell
avec William Forsythe
La messe en si mineur ( mass in C minor ) de Jean-Louis Guillemou avec Margaux Hemingway |
1990 | Jours tranquilles à Clichy – de Claude Chabrol avec Andrew McCarthy |
1991 | Betty – de Claude Chabrol
avec Marie Trintignant
DO Alexandra David-Néel – de Antoine de Maximy & Jeanne Mascolo de Filippis Seulement voix |
1992 | Le tour d’écrou ( the turn of the screw ) de Rusty Lemorande avec Patsy Kensit |
1994 | Le fils de Gascogne – de Pascal Aubier
avec Jean-Claude Dreyfus
Au petit Marguery – de Laurent Bénégui avec Michel Aumont |
1995 | Risque maximum ( maximum risk / bloodstone / the exchange ) de Ringo Lam avec Jean-Claude Van Damme |
1996 | Arlette – de Claude Zidi avec Christophe Lambert |
1997 | Madeline – de Daisy von Scherler Mayer avec Frances McDormand |
1998 | Belle maman – de Gabriel Aghion
avec Vincent Lindon
+ chansons |
1999 | Le pique-nique de Lulu Kreutz – de Didier Martiny
avec Carole Bouquet
DO À propos de Buñuel ( a propósito de Buñuel ) de José Luis López-Linares & Javier Rioyo avec Jean-Claude Carrière Seulement apparition |
2000 | J’ai faim !!! – de Florence Quentin avec Julien Guiomar |
2001 | Ma femme… s’appelle Maurice – de Jean-Marie Poiré avec Régis Laspalès |
2007 | La fille de Monaco – de Anne Fontaine avec Fabrice Luchini |