1968 La chamade – de Alain Cavalier avec Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Roger Van Hool & Amidou | 1989 Le bal du gouverneur – de Marie-France Pisier avec Kristin Scott Thomas, Didier Flamand & Maïté Nahyr | 1994 Le hussard sur le toit – de Jean-Paul Rappeneau avec Juliette Binoche, Olivier Martinez & François Cluzet | 2002 Chouchou – de Merzak Allouache avec Gad Elmaleh, Alain Chabat, Roschdy Zem & Claude Brasseur | ||
Sociétaire honoraire de la Comédie Française, Jacques Sereys voit le jour le 2 juin 1928 à Saint-Maurice en France. Né de père inconnu, il est élevé par sa mère, brodeuse, et sa grand-mère, cuisinière dans des maisons bourgeoises. Il grandit à Marseille et travaille dès l’âge de 14 ans au Crédit Lyonnais. Passionné par les mots et la littérature plus que par les chiffres, il écrit des poèmes qu’il lit en public et se découvre une vocation de comédien. Il s’installe à Paris en 1957, perd son accent méridional et étudie avec rigueur. Le Conservatoire d’art dramatique le récompense des deux premiers prix de comédie classique et moderne. Un sésame pour intégrer en 1955 la Comédie Française, dont il est pendant dix ans pensionnaire puis sociétaire. Comédien virtuose, Jacques Sereys caracole aisément de la tragédie à la comédie, imprégnant l’institution de son éclectisme, de sa verve et de sa liberté de ton. Il y rencontre l’actrice Philippine Pascal, alias de Rothschild, qu’il épouse en 1961. De cette union, scellée par un divorce en 1999, naissent une fille et un fils. En 1964 Jacques Sereys quitte «le Français» pour explorer le théâtre de boulevard et la comédie musicale, sans occulter le cinéma qui le fait tourner dans 25 films sur plus de 40 ans. Il y fait ses premiers pas dans «Les démons de minuit» (1961), de Marc Allégret et Charles Gérard, puis, aux côtés d’un Maurice Ronet désabusé par la vie, dans «Le feu follet» (1963), drame de Louis Malle qu’il retrouve avec un rôle de médecin pour «Le souffle au cœur» (1970).
Charisme, élégance, diction parfaite, autant d’atouts qui militent pour que Jacques Sereys interprète des personnalités éminentes. Préfet dans «Le gang» (1976) de Jacques Deray, premier ministre dans «L’état sauvage» (1977) de Francis Girod, sur fond d’Afrique coloniale, il est chef des services secrets, adversaire acharné du procureur Yves Montand qui enquête sur le complot à l’origine de l’assassinat du Président, dans le thriller politique de Henri Verneuil «I… comme Icare» (1979). Dans le «Le bon plaisir» (1983) de Francis Girod, d’après le roman de Françoise Giroud, il campe un secrétaire des affaires étrangères, aux côtés de Catherine Deneuve et Jean-Louis Trintignant. De directeur de prison dans «L’addition» (1984), film policier de Denis Amar, il se hausse au poste de gouverneur d’une Nouvelle-Calédonie entre colonie et territoire d’outre-mer, dans un drame signé Marie-France Pisier «Le bal du gouverneur» (1989). Autant de films qu’il délecte de sa maestria et de sa stature aristocratique.
Comme au théâtre, le comédien saute allègrement de la tragédie à la farce. Il donne la réplique à Jean Poiret et Jacques Villeret dans la comédie de Luc Béraud, «La petite amie». Entouré de Christian Clavier, Jean Reno, Valérie Lemercier, il est ministre de la Défense dans «Opération corned-beef» (1990) de Jean-Marie Poiré. «Le bossu» (1997) de Philippe de Broca, avec Daniel Auteuil et Fabrice Luchini, le costume en marquis. Juge dans «L’heure zéro» (2007) de Pascal Thomas, il achève sa carrière au cinéma en père de Alain Chabat pour «Chouchou» (2002) de Merzak Allouache, puis de Emmanuelle Béart qui fait danser Franck Dubosc dans «Disco» (2007) de Fabien Onteniente. Revenu à la Comédie Française de 1977 à 1997, Jacques Sereys n’a cessé de s’enflammer pour le théâtre, l’œuvre de sa vie. Il a visité tous les répertoires, y compris chantés, et seul en scène, s’est adonné à des compositions autour de ses auteurs favoris, tels Marcel Proust, Jean Cocteau ou Sacha Guitry. Distingué du Molière du meilleur comédien en 2006, cet amoureux des planches décède le 31 décembre 2022 à Paris, âgé de 94 ans. Rideau.
© Isabelle MICHEL
1955 | CM Molière – de Norbert Tildian avec Jean-Paul Belmondo |
1961 | Les démons de minuit – de Marc Allégret & Charles Gérard avec Pascale Petit |
1963 | Le feu follet – de Louis Malle avec Jeanne Moreau |
1968 | La chamade – de Alain Cavalier avec Catherine Deneuve |
1969 | Une saison en enfer ( una stagione all’inferno ) de Nelo Risi avec Terence Stamp |
1970 | Le souffle au cœur – de Louis Malle avec Lea Massari |
1976 | Le gang – de Jacques Deray avec Alain Delon |
1977 | L’état sauvage – de Francis Girod avec Michel Piccoli |
1978 | Une histoire simple – de Claude Sautet
avec Romy Schneider
Le mors aux dents – de Laurent Heynemann avec Jacques Dutronc |
1979 | I... comme Icare – de Henri Verneuil avec Yves Montand |
1980 | T’inquiète pas, ça se soigne – de Eddy Matalon avec Rosy Varte |
1983 | Le bon plaisir – de Francis Girod avec Jean-Louis Trintignant |
1984 | L’addition – de Denis Amar avec Richard Berry |
1985 | La galette du roi – de Jean-Michel Ribes
avec Pauline Lafont
Seulement voix & narration |
1989 | La petite amie – de Luc Béraud
avec Jacques Villeret
Le bal du gouverneur – de Marie-France Pisier avec Kristin Scott Thomas |
1990 | Lacenaire – de Francis Girod
avec Daniel Auteuil
Opération corned-beef – de Jean-Marie Poiré avec Jean Reno |
1994 | Le hussard sur le toit – de Jean-Paul Rappeneau avec Juliette Binoche |
1995 | La servante aimante ( la serva amorosa ) de Jean Douchet avec Catherine Hiegel |
1996 | Comme des rois – de François Velle
avec Maruschka Detmers
DO La Comédie-Française ou l’amour joué – de Frederick Wiseman avec Philippe Torreton |
1997 | Le bossu – de Philippe de Broca avec Fabrice Luchini |
2002 | Chouchou – de Merzak Allouache avec Gad Elmaleh |
2007 | L’heure zéro – de Pascal Thomas
avec Danielle Darrieux
Disco – de Fabien Onteniente avec Franck Dubosc Remerciements à Jean-Pascal Constantin pour ses recherches d’état-civil |