1940 Rebecca – de Alfred Hitchcock avec Laurence Olivier, George Sanders & Judith Anderson | 1941 Soupçons (suspicion) de Alfred Hitchcock avec Cary Grant, Cedric Hardwicke, Nigel Bruce & May Whitty | 1948 Lettre d’une inconnue (letter from an unknown woman) de Max Ophüls avec Louis Jourdan | 1956 L’invraisemblable vérité (beyond a reasonable doubt) de Fritz Lang avec Dana Andrews & Arthur Franz | ||
Avec un visage ingénu, «un certain sourire», une silhouette gracile, Joan Fontaine n’est pas vraiment la beauté fatale qui triomphe à Hollywood dans les années 1930-1940. Mais son charme est son atout. Joan de Beauvoir de Havilland, de son vrai nom, naît le 22 octobre 1917 à Tokyo au Japon, dans une famille anglaise aisée. Son père, Walter de Havilland, est avocat, sa mère est l’actrice Lilian Fontaine et sa sœur aînée n’est autre que Olivia de Havilland, tout aussi célèbre qu’elle. Pourtant, rivales voire ennemies dès l’enfance, les deux sœurs ne s’entendent pas et ne se réconcilieront jamais. En dépit d’une longévité qui aurait dû pacifier leurs rapports. Et de destins très proches. Joan n’a que deux ans, lorsque ses parents divorcent et que sa mère s’installe avec ses deux filles en Californie. Après des études dans un couvent catholique, les deux sœurs se tournent vers le 7ème Art, Olivia la première avec un succès immédiat. Joan suit la même voie, en choisissant le nom de scène de sa mère, Fontaine, pour pseudonyme. Ses débuts au cinéma ne sont guère probants. Elle n’obtient que de petits rôles aux côtés de stars reconnues, Joan Crawford ou Katharine Hepburn. Dans «Demoiselle en détresse» (1937), comédie musicale de George Stevens, elle décroche un rôle plus important auprès de Fred Astaire. Hélas, le film, et tous ceux qu’elle tournera dans la foulée, ne sont pas des réussites.
Mais le destin veille. Lors d’une réception, elle rencontre David O. Selznick qui projette de porter au cinéma un roman de Daphné du Maurier et qui lui propose d’auditionner pour le rôle de l’héroïne. Au terme de 6 mois de tests et en compétition avec des actrices bien plus connues, c’est Joan qui est préférée pour jouer l’épouse de Laurence Olivier dans le film «Rebecca» (1940) de Alfred Hitchcock. Un rôle à la mesure de cette actrice sensible. Incarnant une jeune femme touchante, emplie d’humilité, de douceur et de crainte mêlée, Joan triomphe. Elle est même nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice, Oscar qui sera finalement décerné à Ginger Rogers mais «Rebecca» est récompensé par l’Oscar du meilleur film. C’est avec «Soupçons» (1941), tourné l’année suivante, toujours sous la direction de Alfred Hitchcock, que Joan Fontaine obtient l’Oscar, grâce à son jeu subtil d’épouse de Cary Grant, inquiète et tiraillée entre amour et méfiance. Auréolée de ces succès, elle enchaîne les films, attentive au choix des scénarios comme des cinéastes. En 1948, Joan Fontaine aborde le film noir avec «Les amants traqués» (1948) face à Burt Lancaster. Les années 1950 sont moins fastes, en dépit de films très divers, où sa personnalité affirmée émerge et la dégage des rôles de femmes douces, rêveuses, vulnérables ou inquiètes qui ont façonné les débuts de sa carrière. Dans les années 1970-1980, elle fait des apparitions à la télévision, au théâtre, mais ne tourne plus pour le cinéma. Et elle s’attelle à ses mémoires qui paraissent en 1979.
Mariée quatre fois, avec les acteurs Brian Aherne (1939-1945), William Dozier (1946-1951), Collier Young (1952-1961) et le journaliste Alfred Wright (1964-1969), Joan Fontaine est mère de deux filles, dont l’une adoptée. Naturalisée américaine, l’actrice reste en Californie jusqu’à son décès le 15 décembre 2013. Sans avoir revu sa sœur. Prémonition, ou simple provocation, elle aurait dit «bien que cadette, je me suis mariée avant Olivia et je l’ai précédée aussi pour l’Oscar. Maintenant, pour l’ennuyer, il ne me reste plus qu’à mourir la première!». Joan Fontaine reste une figure inoubliable du cinéma, actrice talentueuse et unique dans son registre tout en émotions retenues. Une légende!
© Isabelle MICHEL
1935 | La femme de sa vie ( no more ladies ) de Edward H. Griffith avec Joan Crawford |
1936 | Pour un baiser ( Quality Street ) de George Stevens
avec Katharine Hepburn
Un homme qui se retrouve ( the man who found himself ) de Lew Landers avec John Beal |
1937 | You can’t beat love – de Christy Cabanne
avec Preston Foster
Musique pour madame ( music for madame ) de John G. Blystone avec Alan Mowbray Une chance sur mille ( a million to one ) de Lynn Shores avec Kenneth Harlan Demoiselle en détresse ( a damselle in distress ) de George Stevens avec Fred Astaire Mademoiselle a disparu ( maid’s might out ) de Ben Holmes avec Allan Lane |
1938 | Blonde cheat – de Joseph Santley
avec Cecil Kellaway
Les géants du ciel ( sky giant ) de Lew Landers avec Richard Dix Le duc de West Point ( the duke of West Point ) de Alfred E. Green avec Tom Brown Gunga Din – de George Stevens avec Douglas Fairbanks Jr. |
1939 | La charge de la liberté ( man of conquest ) de Georges Nicholls Jr.
avec Robert Armstrong
Femmes ( the women ) de George Cukor avec Joan Crawford |
1940 | Rebecca – de Alfred Hitchcock avec Laurence Olivier |
1941 | Soupçons ( suspicion ) de Alfred Hitchcock
avec Cary Grant
Oscar de la meilleure actrice, USA Prix NYFCC de la meilleure actrice par le cercle des critiques de cinéma de New York, USA |
1942 | Âmes rebelles ( this above all ) de Anatole Litvak avec Tyrone Power |
1943 | Jane Eyre – de Robert Stevenson
avec Orson Welles
Tessa la nymphe au cœur fidèle ( the constant nymph ) de Edmund Goulding avec Charles Boyer |
1944 | L’aventure vient de la mer ( Frenchman’s Creek ) de Mitchell Leisen avec Basil Rathbone |
1945 | Les caprices de Suzanne ( the affairs of Suzan ) de William A. Seiter
avec Dennis O’Keefe
Mariage moderne ( from this day forward ) de John Berry avec Mark Stevens |
1947 | La valse de l’empereur ( the emperor waltz ) de Billy Wilder
avec Bing Crosby
Le crime de madame Lexton / Le crime d’Ivy ( Ivy ) de Sam Wood avec Herbert Marshall |
1948 | Lettre d’une inconnue ( letter from an unknown woman ) de Max Ophüls
avec Louis Jourdan
Les amants traqués / Le sens de la peur ( kiss the blood off my hands / blood on my hands ) de Norman Foster avec Burt Lancaster Monsieur propose, madame dispose ( you gotta stay happy ) de H.C. Potter avec James Stewart |
1949 | Le lit de roses ( born to be bad ) de Nicholas Ray
avec Robert Ryan
Les amants de Capri ( september affair ) William Dieterle avec Joseph Cotten |
1951 | L’ivresse et l’amour ( something to live for ) de George Stevens
avec Ray Milland
Ivanhoé ( Ivanohe ) de Richard Thorpe avec Robert Taylor La part du jeu ( darling, how could you ? / rendezvous ) de Mitchell Leisen avec John Lund |
1952 | Pages galantes de Boccace ( Decameron nights ) de Hugo Fregonese
avec Louis Jourdan
Othello ( the tragedy of Othello : The moor of Venice ) de Orson Welles avec Fay Compton Seulement apparition |
1953 | Vol sur Tanger ( flight to Tangier ) de Charles Marquis Warren
avec Jack Palance
Bigamie / Le bigame ( the bigamist ) de Ida Lupino avec Edmond O’Brien |
1954 | La grande nuit de Casanova ( Casanova’s big night / Mr. Casanova ) de Norman Z. McLeod avec Bob Hope |
1955 | Sérénade ( serenade ) de Anthony Mann
avec Mario Lanza
CM Hollywood mothers and fathers– de ? avec Pat O’Brien Seulement apparition |
1956 | L’invraisemblable vérité ( beyond a reasonable doubt ) de Fritz Lang avec Dana Andrews |
1957 | Une île au soleil ( island in the sun ) de Robert Rossen
avec Harry Belafonte
Femmes coupables ( until they sail ) de Robert Wise avec Paul Newman |
1958 | Un certain sourire ( a certain smile ) de Jean Negulesco avec Rossano Brazzi |
1961 | Le sous-marin de l’apocalypse ( voyage to the bottom of the sea ) de Irwin Allen avec Walter Pidgeon |
1962 | Tendre est la nuit ( tender is the night ) de Henry King avec Jason Robards Jr. |
1966 | The witches / The devil’s own – de Cyril Frankel avec Alec McCowen |
1969 | DO Hollywood : The Selznick years – de Marshall Flaun
avec King Vidor
Seulement apparition |
1974 | DO Busby Berkeley – de Russ Jones
avec Dennis Morgan
Seulement apparition |
1980 | DO Hollywood – de Kevin Brownslow & David Gill
avec Lewis Milestone
Seulement apparition |
1981 | DO All by myself ( all by myself : The Eartha Kitt sotory ) de Christian Blackwood
avec Michael Smith
Seulement apparition |
1987 | DO Hollywood the golden years : The RKO story – de ?
avec Fred Astaire
Seulement apparition |
AUTRES PRIX : | |
Prix pomme acide de l’actrice la moins coopérative par les Golden Apple Awards, USA ( 1943 ) Prix Pomme d’Or l’actrice la plus coopérative aux Golden Apple Awards, USA ( 1947 ) |