Louis Hayward

Louis Hayward vient au monde le 19 mars 1909 à Johannesburg, en Afrique du Sud, où il passe sa petite enfance. Après ses études en France puis en Angleterre, il gère brièvement une boite de nuit à Londres avant d’intégrer une compagnie théâtrale. En 1931, il débute dans «The church mouse», mis en scène et interprété par Gerald Du Maurier. Noel Coward le remarque et lui offre un rôle dans sa pièce «Conversation piece» en 1934. Entre-temps, dès le début des années 30, il participe à quelques films britanniques. En 1935, le jeune comédien est à New York avec son ami Noel Coward pour jouer à Broadway «Point Valaine», une piece écrite et dirigée par son mentor (mais aussi amant d’après les indiscrétions rédigées dans les carnets intimes du dramaturge). Malgré l’échec de la pièce, un chercheur de talents s’interesse alors à lui et l’invite à tenter sa chance à Hollywood.

Arrivé en Californie, Louis Hayward, fringant jeune premier, travaille pour différents studios. C’est son rôle dans le film de la Warner Bros «Anthony Adverse» (1936) de Mervyn LeRoy, où pour les beaux yeux de Anita Louise, il meurt dans un duel à l’épée face à son rival Claude Rains, qui lui apporte une certaine notoriété. Petit à petit, sa personnalité et son talent l’amène progressivement vers le haut de l’affiche. Il joue tour à tour: un psychiatre dans une prison dans «Derrière les grands murs» (1937) de Lew Landers; un journaliste dans «Midnight intruder» (1937) de Arthur Lubin; le détective britannique Simon Templar, dans «Le Saint à New York» (1938) de Ben Holmes (à noter que c’est la première apparition du personnage à l’écran); un psychopatre dans le mélodrame criminel «Le crime d’Ellen Creed» (1941) de Charles Vidor, avec Ida Lupino, sa première épouse. Puis, il tient un double rôle, celui de Louis XIV et de son frère jumeau, dans «L’homme au masque de fer» (1939) de James Whale, avant de devenir le fils d’Edmond Dantés dans «Le fils de Monte Cristo» (1940) de Rowland V. Lee.

Mais la Seconde Guerre mondiale ralenti son ascension quand Louis Hayward est incorporé dans le Corps américain des Marines et participe sur le Front Pacifique comme photographe, chargé de filmer les opérations de la bataille de Tarawa. Démobilisé, il reprend le rôle d’Edmond Dantès dans «Le retour de Monte Cristo» (1948) de Henry Levin. Il s’intègre parfaitement dans l’univers noir de Edgar G. Ulmer, dans «Le démon de la chair» (1946) avec Hedy Lamarr qui le pousse au crime, suivi de «L’impitoyable» (1948), une satire virulente sur le monde de l’argent, avec Zachary Scott. Pour le même cinéaste et dans un registre plus léger, il ferraille en justicier masqué dans «Le pirate de Capri» (1949). Pour Fritz Lang, dans «Au fil de l’eau» (1949), il campe un écrivain qui peine a terminé son roman et qui retrouve l’inspiration après avoir étranglé sa jolie servante. Au milieu des années 50, Louis Hayward se dirige la télévision et participe une vingtaine de séries, avant son retour au cinéma pour Gordon Douglas, pour tenir le rôle du Major Benson aux cotés de Rod Taylor alias «Chuka le redoutable» en 1967.

Louis Hayward s’est marié successivement avec Ida Lupino de 1938 à 1945, Peggy Morrow Field de 1946 à 1950, et June Hanson en 1953, la mère de son fils unique Dana. Le couple reste unit jusqu’au décès de l’acteur. Gros fumeur, le cancer du poumon l’emporte le 21 février 1985 à l’hôpital de Palm Springs, en Californie. Il avait 75 ans.

© Gary RICHARDSON