Raymond Burr

Raymond William Stacey Burr nait le 21 mai 1917 à New Westminster, en Colombie Britannique, au Canada. Ses parents divorcent alors qu’il est âgé de cinq ans (Ils se remarieront en 1955). Le petit garçon part alors avec sa mère aux Etats-Unis (Californie) où son grand-père paternel possède un hôtel. Raymond a un frère et une sœur, plus jeunes que lui: James Edmond et Géraldine Mary. Il est envoyé à l’Académie Militaire de San Rafael mais doit la quitter alors qu’il n’a que treize ans afin de subvenir aux besoins de sa famille, touchée par la Grande Dépression. Sa grande taille et sa carrure imposante lui permettent de trouver des petits boulots, habituellement réservés aux adultes. Il fait également des voyages en Europe. Il est même engagé comme chanteur de cabaret, notamment au «Ruban Bleu», à Paris. À dix-neuf ans, il fait la connaissance du réalisateur Anatole Litvak qui lui permet de travailler pendant l’été dans le milieu du théâtre.

Raymond Burr tourne son premier film en 1940, «Earl of Puddlestone», sous la direction de Gus Meins, avec James Gleason. Mobilisé dans la marine pendant la Seconde Guerre Mondiale, le jeune homme est blessé en 1942 puis rapatrié chez lui. Il interprète alors de petits rôles à la radio puis il revient au cinéma en 1946. Sa carrure lui permet d’interpréter des rôles de méchants, sans pour autant qu’il crève l’écran. On l’aperçoit dans: «L’homme aux lunettes d’écaille» (1948) avec Claudette Colbert, «Cagliostro» (1949) avec Orson Welles, «La clé sous la porte» (1950) avec Clark Gable, «Fini de rire» (1952) avec Jane Russell. Il est révélé par le personnage de Lars Thorwald dans «Fenêtre sur cour» (1954) réalisé par Alfred Hitchcock, avec Grace Kelly dont il devient l’ami. En 1955, Raymond Burr passe une audition pour le rôle d’Hamilton Burger, le «district attorne » des romans d’Erle Stanley Gardner. L’écrivain présent à l’audition, reconnaîtra en l’acteur celui qui doit jouer «Perry Mason». La série télévisée est un succès immédiat. En 1967, Raymond Burr débute un nouveau feuilleton policier qui remporte un énorme succès: «L’homme de fer». Touché par les difficultés qu’ont les handicapés à se déplacer, Raymond a l’idée de créer un fauteuil roulant électrique. Il incarne ce rôle pendant huit années.

En 1977, Raymond Burr interprète R. B. Kingston, un magnat de la presse, dans «Kingston: Confidential», une série qui ne durera qu’une saison. Atteint d’un cancer du côlon qui va très vite dégénérer, Raymond Burr finit sa vie dans un fauteuil roulant et s’éteint finalement le 12 septembre 1993, dans son ranch de Sonoma en Californie non sans avoir tourné trois «Perry Mason» en plus d’un dernier téléfilm, «Le retour de l’homme de fer» (1993).

Raymond Burr que tout le monde appelé «Ray», n’eut guère de chance dans sa vie privée: deux veuvages, un divorce, et un fils unique décédé à l’âge de dix ans d’une leucémie. Il vécut avec son ami et collègue, Robert Benevides, pendant près de trente-cinq ans. Ils habitèrent notamment un îlot du Pacifique (Naitamba dans l’archipel des Fidji), acquis comme l’avait fait Marlon Brando en 1965 avec l’atoll de Tetiaroa en Polynésie Française. Au décès de l’acteur, son frère et sa sœur se disputèrent l’héritage considérable laissé par Raymond Burr afin que, malgré ses dernières volontés, son compagnon ne puisse en devenir le légataire.

© Edith & Christophe LAWNICZAK