Clark Gable

Fils de William Gable, foreur de puits de pétrole, et de Adeline (née Heshelman), William Clark Gable voit le jour le 1er février 1901, à Cadiz dans l’Ohio. Orphelin de mère à 10 ans, il est élevé par son père et sa nouvelle femme Jennie. En 1917, la famille s’installe près d’Akron dans l’Ohio où le père se lance dans l’agriculture, Clark travaille dans une fabrique de pneus. À 17 ans, après avoir vu la pièce «The bird of paradise», il décide de devenir acteur. Il se fait engager dans des troupes de théâtre itinérant où il occupe plusieurs emplois. Au début des années 20, il part pour Hollywood et avec l’aide de sa femme Josephine Dillon, directrice du théâtre de Portland Oregon de 15 ans son ainé, il sert de faire-valoir dans quelques films. Il se fait ainsi remarquer par Irving Thalberg, qui lui fait signer un contrat pour la Metro Goldwyn Mayer, en 1930. Il divorce de Josephine et épouse la riche texane Maria Franklin Prentiss.

Son élégance et son charme ne passent pas inaperçus. Joan Crawford, tient absolument à lui donner la réplique dans «La pente» de Harry Beaumont. Son sex-appeal en fait immédiatement une star. En 1931, Clark Gable tourne une dizaine de films, partageant l’affiche avec Jean Harlow dans «Tribunal secret», Norma Shearer dans «Ames libres», Greta Garbo dans «La courtisane», Marion Davies dans «Trapèze». Il travaille sous la direction des plus grands réalisateurs, parmi lesquels: Clarence Brown, Robert Z. Leonard, Sam Wood ou Victor Fleming. En 1934, son interprétation de journaliste au chômage face à Claudette Colbert dans «New York-Miami» de Frank Capra lui vaut l’Oscar du meilleur acteur.

Clark Gable enchaîne les succès et mérite, à juste titre, le surnom de «King of Hollywood». Une seconde nomination aux Academy Awards pour «Les révoltés du Bounty» (1935) de Frank Lloyd aux côtés de Charles Laughton, le désigne tout naturellement en première place pour le rôle de Rhett Butler dans «Autant en emporte le vent» (1939). Une troisième nomination couronne son interprétation, malheureusement la statuette lui échappe, au profit de Robert Donat. Clark est comblé aussi bien dans sa vie professionnelle que privée. En 1939, il se marie en troisième noces avec Carole Lombard. Au début des années quarante, l’acteur confirme son statut de superstar. Toujours aussi séduisant, il tourne auprès de Hedy Lamarr, Rosalind Russell et Lana Turner. Cependant, un terrible choc vient contrarier cet état de grâce. En 1942, Carole Lombard meurt dans un accident d’avion. Très affecté, l’acteur arrête sa carrière. Il s’engage dans l’armée de l’air et participe à des missions de combats pendant trois ans. Après la fin du conflit, Clark Gable son contrat avec la M.G.M. n’est par renouvelé, le studio considère son salaire excessif. Il décide alors de poursuive sa carrière en free-lance. Malheureusement, ses films ne remportent plus le succès escompté. Mais cela ne l’empêche pas donner la réplique à de prestigieuses partenaires, telles que Ava Gardner, Barbara Stanwyck, Grace Kelly et Sophia Loren.

Le 16 novembre 1960, usé prématurément par les abus de la vie et épuisé par le tournage des «Désaxés» de John Huston, Clark Gable succombe à une crise cardiaque. Après un mariage éclair avec Sylvia Ashley, il s’unit une dernière fois en 1955 avec Kay Williams, la mère de son fils né quelques mois après sa mort. À la mort de Loretta Young, on apprend que Judy Lewis, qu’elle avait présenté comme sa fille adoptive, était son enfant biologique issue de sa liaison avec Clark Gable dans les années trente.

© Philippe PELLETIER