1942 Pontcarral, colonel d’Empire – de Jean Delannoy avec Pierre Blanchar, Annie Ducaux & Jean Marchat | 1946 Pas si bête – de André Berthomieu avec Bourvil, Bernard Lancret, Yves Deniaud & Mona Goya | 1950 Dakota 308 – de Jacques Daniel-Norman avec Jean Pâqui, Louis Seigner, Kitty Kerviel & Jacques Charon | 1952 Les vacances finissent demain – de Yvan Noé avec Michel Barbey, Pierrette Caillol & Claire Maurier | ||
Suzy Carrier est née à Moulins le 13 novembre 1922. Laissée à la garde de sa tante et de sa grand-mère, elle grandit dans cette ville de l’Allier. À la fin de l’adolescence, elle rejoint ses parents à Paris. Attirée d’abord par la musique et des études de piano, elle bifurque vers la comédie et suit les cours de Denis d’Inès, grand sociétaire de la Comédie-Française, et de Solange Sicard, qui a fait une grande partie de sa carrière dans l’illustre Maison. Et, à deux reprises, elle monte sur les planches, pour jouer dans la pièce de Jean de Létraz, «La dame de minuit», en 1943 au Théâtre de l’Apollo, et dans «La grande Pauline et les petits chinois» (1950), de René Aubert, au théâtre de l’Etoile.
Quand elle débute au cinéma, en 1942, dans l’éclat de ses vingt ans, Suzy Carrier est une fraîche jeune fille au visage lumineux, couronné d’un casque blond. Son sourire rayonnant attire l’attention de Jean Delannoy, qui lui confie, dans «Pontcarral, colonel d’Empire» (1942), le rôle de Sybille de Ransac, qui, comme sa sœur, Annie Ducaux, tombe sous le charme du baron de Pontcarral, alias Pierre Blanchar. Ce dernier la retrouve, mais comme réalisateur cette fois, en la dirigeant dans «Secrets» (1942), où elle incarne Claire, qui rivalise avec sa marraine, Marie Déa, pour conquérir l’amour du jeune précepteur Gilbert Gil.
D’autres jolis rôles viennent jalonner le parcours de la ravissante Suzy Carrier, dans des films d’une qualité variable. Dans «L’escalier sans fin» (1943), mélo lacrymal de Georges Lacombe sur le sacrifice de soi et la charité, elle vole à sa sœur, Madeleine Renaud en assistante sociale dévouée, l’amour de Pierre Fresnay, puis la voilà enlevée par des gangsters dans «L’aventure est au coin de la rue» (1943), de Jacques Daniel-Norman, un ersatz assez réussi de comédie à l’américaine, où Raymond Rouleau se prend pour Cary Grant, pour finir, dans «Dorothée cherche l’amour» (1945) de Edmond T. Gréville, sous la protection pateline de Jules Berry, qui, crésus sans cœur, vient de mourir et doit faire le bonheur de Dorothée - Suzy Carrier - pour gagner le paradis. C’est encore Nicole, la cousine du naïf et matois Léon Ménard, Bourvil dans sa période «normande» qui, dans «Pas si bête» (1946) de André Berthomieu, l’aide à conquérir le cœur d’un aristocrate séduisant, incarné par Bernard Lancret, ou bien cette jeune Suzy, dans la jolie comédie fantastique de Yvan Noé, «Une mort sans importance» (1947), que Jean-Pierre Kérien, dédaigné par la Mort, désigne à sa place pour lui épargner les bassesses de la vie ou encore Christine, dans «Trois garçons, une fille» (1948) de Maurice Labro, avec Gaby Morlay, qui réconcilie ses parents au bord du divorce.
Bien sûr, il y a un peu trop de films médiocres, de «Bichon» (1947) ou de «Mémoires de la vache Yolande» (1950) et trop de tâcherons sans imagination, les René Jayet ou autres Maurice Labro, Jacques Séverac et Pierre Cardinal, pour diriger Suzy Carrier, mais on pardonne tout à son frais minois. En juillet 1957, c’est le drame: un terrible accident de la route interrompt sa carrière. Suzy Carrier se retire à Grasse et se consacre aux affaires. Elle se marie trois fois dont une, cela ne s’invente pas, avec un certain prince Alexandre Borgia à la fin des années 1950. C’est dans sa ville de Grasse qu’elle décède le 29 novembre 1999, après plusieurs opérations pour soigner un cancer.
© Jean-Pascal LHARDY
1942 | Pontcarral, colonel d’Empire – de Jean Delannoy
avec Pierre Blanchar
Secrets – de Pierre Blanchar avec Jacques Dumesnil CM Etoiles de demain – de René Guy-Grand avec Raymond Rouleau |
1943 | L’escalier sans fin – de Georges Lacombe
avec Pierre Fresnay
L’aventure est au coin de la rue – de Jacques Daniel-Norman avec Raymond Rouleau |
1945 | Dorothée cherche l’amour – de Edmond T. Gréville
avec Claude Dauphin
Les clandestins – de André Chotin avec Georges Rollin |
1946 | Gringalet – de André Berthomieu
avec Charles Vanel
Pas si bête – de André Berthomieu avec Bourvil Désarroi – de Robert-Paul Dagan avec Jules Berry |
1947 | Un flic – de Maurice de Canonge
avec Lucien Coëdel
Le diamant de cent sous – de Jacques Daniel-Norman avec René Dary Bichon – de René Jayet avec Armand Bernard Halte… police ! – de Jacques Séverac avec Roland Toutain Une mort sans importance – de Yvan Noé avec Jean Tissier |
1948 | La vie est un rêve – de Jacques Séverac
avec Paul Demange
Cinq tulipes rouges – de Jean Stelli avec Jean Brochard Trois garçons, une fille – de Maurice Labro avec Gaby Morlay |
1949 | Histoires extraordinaires – de Jean Faurez avec Fernand Ledoux |
1950 | Les mémoires de la vache Yolande – de Ernst Neubach
avec Rellys
Dakota 308 / L’étrange aventure du Dakota 308 – de Jacques Daniel-Norman avec Jacques Charon |
1952 | Les vacances finissent demain – de Yvan Noé avec Michel Barbey |
1953 | Le père de mademoiselle – de Marcel L’Herbier & Robert-Paul Dagan
avec Jacques François
CM Vedettes en pantoufles – de Jacques Guillon avec Cab Calloway Seulement apparition |
1954 | Fantaisie d’un jour – de Pierre Cardinal
avec Philippe Nicaud
CM L’invitation à la valse – de Jean Faurez avec Paul Frankeur |
1955 | Marie-Antoinette / Marie-Antoinette reine de France – de Jean Delannoy avec Michèle Morgan |
1973 | Na ! – de Jacques Martin avec Henri Crémieux |
1974 | Seul le vent connaît la réponse ( die antwort kennt nur der wind ) de Alfred Vohrer avec Maurice Ronet |