Virginia Cherrill

Virginia Cherrill est née le 12 avril 1908 dans l’Illinois. Elle est la fille de James Edward Cherrill, marchand de bétail, et de Blanche Wilcox. Le couple se marie car Blanche est enceinte. Elle donne naissance à une fille, Sydney Rose, malheureusement décédée en 1908, un mois avant la naissance de Virginia. Après le divorce de ses parents, Virginia vit avec sa mère. À l’école, elle se lie d’amitié avec Evelyn Lederer, qui changera son nom en Sue Carol quand elle deviendra actrice. À dix-sept ans, Virginia attire l’attention d’un jeune et séduisant avocat, Irving Adler. Issu d’une famille de la haute société de Chicago, il a beaucoup d’atouts pour lui. Au cours de l’été 1926, le couple se marie en secret. Mais le jeune marié est souvent en déplacement professionnel. Seule, et après dix-sept mois de mariage, elle reconnait son erreur et demande le divorce qui sera prononcé en 1928.

En novembre 1927, Virginia Cherrill part s’installer chez des amis à Hollywood. Lors d’événements mondains, elle rencontre de nombreuses personnalités, dont Charles Chaplin. Mais sa rencontre avec Chaplin varie, il semblerait qu’il l’ait remarquée sur une plage et, lorsqu’ils se sont revus lors d’un match de boxe, il l’a invitée à jouer dans son nouveau film, «Les lumières de la ville». Un contrat est signé et Virginia qui, hors-mis une apparition dans un film en 1928, n’a aucune expérience d’actrice ni ambition à le devenir, et sans passer un test d’écran, décroche le rôle principal féminin dans ce chef-d’œuvre du cinéma muet. Elle incarne la jeune fleuriste aveugle qui vit avec sa mère, couverte de dettes, mais suite à un quiproquo, elle s’imagine que le misérable vagabond qui vient de lui acheter une fleur, est un milliardaire. Fort du succès du film, la 20th Century Fox la prend sous contrat.

Au cours des cinq années suivantes, Virginia Cherrill enchaîne les rôles dans une quinzaine de productions. On la voit notamment auprès de John Wayne dans la comédie romantique «Girls demand excitement» (1930), mais aussi dans la comédie musicale «Délicieuse» (1931) de David Butler, dont la partition musicale est signée Ira et George Gershwin, mettant en vedette Janet Gaynor et Charles Farrell; «Fast workers» (1932) un drame signé Tod Browning où elle donne la réplique à John Gilbert; «Charlie Chan’s greatest case» (1933) de Hamilton MacFadden avec Warner Oland dans le rôle du fameux détective. Elle tourne ses deux derniers films aux studios de la Fox en Angleterre, «Late extra» (1935) et «Trouble waters» (1936) sous la direction de Albert Parker et aux côtés de James Mason débutant, point final à sa courte carrière cinématographique. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Virginia Cherrill s’investie pour la Croix-Rouge et participe des spectacles de charité. En 1980, elle sort de sa retraite pour parler de sa collaboration avec Charles Chaplin dans le documentaire «Unknow Chaplin».

Côté vie privée, après le divorce de son bel avocat, Virginia Cherrill est brièvement fiancée au richissime William Rhinelander Stewart Jr.. Le 9 février 1934, elle épouse à Londres le fringant Cary Grant. Le couple divorce en mars 1935, l’actrice accusant Cary de violences conjugales. De 1937 à 1946, troisième noce avec l’aristocrate anglais George Child-Villiers, 9ème comte de Jersey. C’est auprès de son quatrième mari, le pilote de chasse Florian Kazimierz Martini, épousé en 1948, qu’elle s’éteint dans un hôpital de Santa Barbara en Californie, le 14 novembre 1996.

© Philippe PELLETIER