![]() 1964 La nef des fous (ship of fools) de Stanley Kramer avec Simone Signoret, Oskar Werner & Vivien Leigh | ![]() 1968 Boom! – de Joseph Losey avec Elizabeth Taylor, Richard Burton, Joanna Shimkus & Romolo Valli | ![]() 1970 Trop petit mon ami – de Eddy Matalon avec Jane Birkin, Bernard Fresson, Sady Rebbot & Roger Blin | ![]() 1974 Mutations (the mutations) de Jack Cardiff avec Donald Pleasence, Tom Baker, Brad Harris & Jill Haworth | ||
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Né Gary Neil Miller le 20 octobre 1934 à Shattuck, dans l’Oklahoma, Michael Dunn est l’un des rares acteurs à avoir su transformer une condition physique hors du commun en une force artistique. Il est atteint de nanisme dû à une maladie génétique, il mesure 1,17 mètre. Cela ne l’empêche nullement de se forger une carrière à Hollywood et en Europe, où il marque les esprits par son talent, son intelligence vive et sa voix captivante.
C’est au début des années 1960 que Michael Dunn entre véritablement en scène. Après avoir étudié la musique à l’Université du Michigan et entamé une carrière de chanteur et de comédien, il fait ses débuts à la télévision dans quelques programmes télévisés. Sa diction soignée, son charisme singulier et sa capacité à endosser des rôles complexes attirent vite l’attention des producteurs. Sa percée majeure survient avec le drame sur fond de guerre, «La nef des fous» (1964), de Stanley Kramer. Dans ce film choral situé sur un paquebot quittant l’Europe nazie, il incarne le nain juif Carl Glocken, une figure lucide et cynique qui sert de conscience morale du récit. Sa performance est saluée par la critique et lui vaut une nomination aux Oscars comme meilleur second rôle en 1966. Sa performance, qui fait oublier sa différence, laisse prévoir une belle carrière. Cette reconnaissance inaugure la période la plus féconde de sa carrière. De 1965 à 1968, il participe à «Les mystères de l’Ouest», une série télévisée western-fantastique, avec Ross Martin et Robert Conrad, dans laquelle il incarne à plusieurs reprises le Dr Miguelito Loveless, un génie criminel au charisme redoutable. Ce rôle reste sans doute le plus emblématique de sa carrière, et offre à la télévision américaine un méchant aussi intelligent qu’inoubliable. Loveless, à la fois menaçant et tragique, est un personnage multidimensionnel que l’acteur rend vivant avec une intensité rare. En 1968, il apparaît dans l’épisode «Plato’s Stepchildren» de la populaire série «Star Trek», où il campe Alexandre, un télépathe nain vivant sous la domination d’une race surpuissante. Cette performance démontre à nouveau la capacité de Michael Dunn à insuffler de la dignité et de la profondeur à des rôles souvent relégués à des clichés.
Tout au long de la seconde moitié des années 1960, Michael Dunn continue d’enchaîner les apparitions dans des films et séries, parmis lesquels: «Big Boy» (1966) de Francis Ford Coppola, «Le refroidisseur de dames» (1968) de Jack Smight, où il campe un rôle secondaire savoureux, et «It’s a small world» (1970), épisode de la série western «Bonanza». Au fil de ses prestations, il ne cesse de défier les stéréotypes liés au nanisme. Jamais réduit à son apparence, il s’impose comme un acteur à la personnalité affirmée, capable de subtilité comme d’excès, de comédie comme de tragédie.
Hélas, sa santé fragile limite ses projets. Michael Dunn meurt prématurément à l’hôtel Cadogan de Londres, le 30 août 1973, à l’âge de 38 ans, alors qu’il est encore au sommet de son art. Ses derniers rôles au cinéma sont «Mutations» de Jack Cardiff et «The abdication» de Anthony Harvey, qui ne sortiront qu’après sa disparition. Il laisse derrière lui une carrière brève mais marquante, jalonnée de rôles profonds et puissants. Dans un monde prompt à cataloguer, Michael Dunn a su imposer une présence unique, faite de finesse, d’intelligence et d’un rare talent d’acteur.
© Philippe PELLETIER

1962 | Without each other / Pity me not – de Saul Swimmer avec Anne Hegira |
1964 | La nef des fous ( ship of fools ) de Stanley Kramer avec Simone Signoret |
1966 | Big boy ( you’re a big boy now ) de Francis Ford Coppola avec Karen Black |
1967 | Police sur la ville ( Madigan ) de Don Siegel avec Henry Fonda |
1968 | Le refroidisseur de dames / La sixième victime / Chasse à l’étrangleur ( no way to treat a
lady ) de Jack Smight
avec George Segal
Boom ! – de Joseph Losey avec Elizabeth Taylor La bataille de Rome ( kampf um Rom ) de Robert Siodmak avec Laurence Harvey Film en 2 parties 1 : Le dernier des romains (Kampf um Rom I) 2 : Pour la conquête de Rome (Kampf um Rom II : Der verrat) |
1969 | Justine – de George Cukor avec Anouk Aimée |
1970 | Trop petit mon ami – de Eddy Matalon avec Jane Birkin |
1971 | Double assassinat dans la rue Morgue ( murders in the Rue Morgue ) de Gordon Hessler
avec Jason Robards Jr.
CM The swan song – de Claude Woolman avec Richard Kiley |
1973 | Le loup-garou de Washington ( the werewolf of Washington ) de Milton Moses Ginsberg
avec Dean Stockwell
Le château de la terreur ( terror ! il castello delle donne maledette / Dr. Frankenstein’s castle of freaks / Frankenstein’s castle / Frankenstein’s castle of freaks / the house of freaks / the monsters of Dr. Frankenstein / monsters of Frankenstein / terror / terror castle / il castello della paura ) de Ramiro Oliveros avec Rossano Brazzi La loba y la paloma – de Gonzalo Suárez avec Carmen Sevilla |
1974 | Mutations ( the mutations / Dr. of evil / the freakmaker / the mutation ) de Jack Cardiff
avec Donald Pleasence
The abdication – de Anthony Harvey avec Liv Ullmann |